C'est tellement mieux avec des bisexuels

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C'est tellement mieux avec des bisexuels



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HĂ©tĂ©ros, gays, lesbiennes, bisexuel.le.s, pansexuel.le.s, asexuel.les, c’est difficile de s’y retrouver dans toutes ces Ă©tiquettes. Sept personnes vivant dans la capitale nous racontent leur acte de simple curiositĂ© hors de l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©, et ce que ça a changĂ© dans la dĂ©finition de leur sexualitĂ©.
Les clichĂ©s disent qu’une personne qui a eu une relation avec une personne de mĂȘme sexe/genre sera forcĂ©ment homosexuelle, Ă  vie. Sinon elle devra se dĂ©finir comme bisexuelle. Ces Ă©tiquettes peuvent aussi devenir des pressions que la sociĂ©tĂ© nous impose pour nous qualifier selon certaines cases, aprĂšs un acte ou deux hors du cadre hĂ©tĂ©ronormĂ©. Nos sept parisien.ne.s nous racontent comment iels dĂ©passent ces barriĂšres de l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©.
« J'ai toujours voulu essayer avec une femme, elles sont magnifiques les femmes. Et puis un jour je me retrouve dans le lit de la jolie Karen. Elle est superbe, drÎle et naturelle. Je découvre ce soir-là que je sais faire grimper une femme aux rideaux, probablement grùce à mes nombreuses anciennes pratiques en solo.
MalgrĂ© des galipettes fort sympathiques, je rĂ©alise qu'au fond c'est pas vraiment mon truc . Plus que pour ce petit dĂ©tail prĂ©cieux qu'on imagine chez eux, il semble que je sois attirĂ©e par les hommes, Ă  la fois pour leurs forces et pour leurs fragilitĂ©s. MalgrĂ© tout je me rappelle que chaque ĂȘtre humain est unique, que chaque relation l'est tout autant et que ces possibilitĂ©s crĂ©ent donc des millions de raisons de garder l'esprit ouvert sur la suite de mes aventures. »
« Ma premiÚre fois avec un homme, c'était en vacances au Brésil. Je l'avais rencontré sur une app utilisée par les voyageurs qui souhaitent rencontrer des gens sur place (pas une app de rencontre à la tinder, donc). On a sympathisé, il m'a invité à boire une biÚre chez lui et les choses se sont un peu échaudées. La chose m'a plu sexuellement parlant, mais il n'y avait rien de romantique. Par la suite, j'ai renouvelé l'expérience, sans qu'il y ait vraiment quelque chose de plus que le sexe.
À l'heure actuelle, je me vois plus en couple avec une femme qu'avec un homme, mais je ne sais pas si je me considĂšre pour autant 100% hĂ©tĂ©rosexuel . Je n'exclue pas de tomber amoureux d'un homme un jour, mĂȘme si cela ne m'est encore jamais arrivĂ©. C'est juste que dans les relations homosexuelles que j'ai eu jusque-lĂ  il n'y avait pas tellement d'attachement romantique et que je ne suis jamais vĂ©ritablement tombĂ© amoureux d'un homme. »
« Ca m’est arrivé plein de fois des bisous avec des filles, mĂȘme mes premiers baisers à 14 ans c'était avec des amies, c'était pour rire, mais moi ça me plaisait en soi ! Après j'ai couché et suis tombée amoureuse de garçons, j'aime beaucoup leurs corps et ce qu'ils permettent. Mais ça m'empêche pas de regarder les filles et de les désirer. Quand une fille lesbienne m'a invitée chez elle pour regarder un film j'ai dit oui, et j'ai été surprise de voir que j'apprĂ©ciais sa drague, que ça m'intriguait positivement.
Mais je ne voulais pas qu'elle croit qu'elle n'était qu'une 'expĂ©rience' dans ma vie d'hĂ©tĂ©rosexuelle, parce que c'est une personne et pas un moyen. Du coup j'ai attendu. Aujourd'hui même si je n'ai toujours pas couché avec une fille, je me sens bisexuelle et mon inconscient le sait aussi puisque je commence à rêver de filles au lit aussi bien que de garçons (rires) »
« En grandissant dans un entourage voyant une masculinitĂ© plutĂŽt macho au PĂ©rou, je ne me suis jamais retrouvĂ© dans les reprĂ©sentations hĂ©tĂ©ronormatives. Je sentais que ces normes envahissaient tout : la corporalitĂ©, l’expression des Ă©motions, les loisirs attendus pour un jeune homme. J’ai en eu marre de tout calculer dans un truc que je ne sentais ni naturel ni raisonnable. Du coup, ça m’a poussĂ© Ă  chercher une construction plus personnelle de ma masculinitĂ©, plus Ă  moi. Parce que, soyons sincĂšres, la masculinitĂ© « dans la norme » est Ă©normĂ©ment ennuyante ! Et ça va au-delĂ  de la sexualitĂ©, bien sĂ»r !
Je ne crois pas que cela ait avoir avec l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ© exclusivement, pour moi il s’agit de la masculinitĂ© en gĂ©nĂ©ral. Ça signifie explorer des dĂ©sirs sexuels soi disent « dissidents », mais aussi de changer un peu les habitudes. Dans ma jeunesse, tout ce qui sortait de la norme trĂšs rigide de la masculinitĂ© Ă©tait un truc de cabros [Ă©quivalent de « pĂ©dĂ©s », littĂ©ralement « le mĂąle de la chĂšvre » ou le bouc, en espagnol]. Bien sĂ»r, se faire des bisous avec des copains Ă©tait une chose de cabros mais aussi ne pas jouer au foot, parler avec les filles, faire du thĂ©Ăątre, courir bizarrement ou je ne sais pas quoi. Est-ce que ça c’est la sexualitĂ© tout court ? Pour moi il s’agit de redĂ©finir la masculinitĂ©, de la rendre moins limitante. »
« J’ai déjà eu des attirances et du désir pour une personne du même sexe que moi. Mais je crois que ce n’est que de l’ordre sexuel, car je n’ai jamais ressenti l’envie d’ĂȘtre en couple avec.
J’ai déjà eu des rapports sexuels avec certaines, et avec d’autres non, c’est juste resté en mode attirance, pour ne pas gĂącher nos relations amicales. Je me sens hĂ©tĂ©rosexuelle car je ne m’imagine pas du tout avoir de relation de couple avec une fille et que j’aime plus les hommes je pense
 Je ne sais pas comment me dĂ©finir en fait. Je suis peut-ĂȘtre bi, tout simplement. »
« J’ai le sentiment d’ĂȘtre Ă©tiquetĂ©e hĂ©tĂ©ro parce que j’ai pris des mĂ©canismes de sĂ©duction qui Ă©taient adressĂ©s aux mecs. On m’a collĂ© une Ă©tiquette de meuf jolie, qui se fait belle pour plaire aux hommes. Ces mĂ©canismes de sĂ©duction Ă©taient presque mimĂ©s par les mecs. A une Ă©poque je pensais qu’ĂȘtre fĂ©ministe c’était vivre ma sexualitĂ© « comme un mec » : libre, au point de faire du mal Ă  des personnes. J’ai trĂšs souvent fait le premier pas, par exemple.
J’ai toujours eu un rapport un peu spĂ©cial avec ma sexualitĂ© et les mecs, j’en suis arrivĂ©e Ă  exister presque que pour ĂȘtre validĂ©e par eux et Ă  les faire passer avant moi, avant tout. J’aime les mecs mais ils m’ont un peu saoulĂ©e, j’avoue (rires). Par contre avec une fille ça m’a toujours fait plus peur, parce que ça me semblait moins « facile ». A la base j’ai du dĂ©sir pour les meufs, et avec le temps de plus en plus. Maintenant je me sens mieux avec moi-mĂȘme, plus indulgente envers moi et les autres. Et plus j’apprends Ă  mieux aimer (parce qu’il est question d’amour aussi) alors je n’exclus pas le fait de tomber amoureuse d’un autre genre. Je me considĂšre comme « hĂ©tĂ©ro-flexible ».
Mes expĂ©riences avec les filles, ça a Ă©tĂ© en trio avec un mec, deux fois . Dont une fois oĂč la fille ne voulait pas toucher le mec, et on a fini par continuer de notre cĂŽtĂ© toute les deux, ce qui ne m’a pas dĂ©plu. Ça me permettait d’avoir le contrĂŽle, de faire le premier pas, et de les tej aprĂšs. Mais je me suis retrouvĂ©e aussi dans des bourbiers Ă  cause de cette histoire. »
« Je crois que j’aurai envie de me catĂ©goriser comme une personne bisexuelle, tellement j’ai aimĂ© mon expĂ©rience homosexuelle et que j’aime ma relation hĂ©tĂ©ro actuelle. Mais ça n’aurait pas trop de sens, je crois. Ça s’est passĂ© avec une meuf comme moi, qui n’avait jamais tentĂ© avec une autre . On Ă©tait colocataires et amies, et Ă  un moment j’ai eu une folle envie de l’embrasser. Les choses ont continuĂ© trĂšs vite, passionnĂ©ment.
C’était assez libĂ©rateur comme sensation, comme si on faisait quelque chose d’interdit. Mais aprĂšs, j’ai eu des sensations vraiment similaires avec un mec, et je suis tombĂ©e amoureuse de lui. Je pense que tout le monde doit ĂȘtre hĂ©tĂ©ro-curieux.se ou au moins tenter l’expĂ©rience, que personne ne doit rester dans l’ignorance de ce qu’il pourrait se passer. »

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Ces femmes bisexuelles qui n’arrivent pas à sortir avec une femme


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Publié le 28 octobre 2020 à 0h00 Mis à jour
le 28 octobre 2020 Ă  0h00

Ces femmes bi aimeraient avoir des relations avec des femmes, mais elles ont bien du mal à se débarrasser des codes de la drague hétéro pour concrétiser.
La premiĂšre fois que Jeanne, 36 ans, a couchĂ© avec une fille, c’était il y a deux ans, avec une trĂšs bonne amie Ă  elle. “ J’avais envie de coucher avec elle, mais je ne me voyais pas le faire toutes seules. J’ai profitĂ© de la prĂ©sence d’un pote pour lancer un plan Ă  trois, confie-t-elle. J’ai trouvĂ© ça gĂ©nial!” . Son amie n’ayant pas envie d’aller plus loin, Jeanne a continuĂ© sa vie. Elle a couchĂ© de nouveau avec des femmes lors de plans Ă  trois avec un homme . Toujours de supers moments.
Et puis elle a essayĂ© de rencontrer des femmes sur les applis. “ J’ai eu un rencard, et ça ne c’est vraiment pas bien passĂ©â€ , se rappelle-t-elle. Il manquait ce petit truc en plus. “ Mes signaux ont Ă©tĂ© perturbĂ©s par le fait que ce soit une femme , explique-t-elle. Si ça avait Ă©tĂ© un mec, j’aurais su que je ne devais pas aller chez elle.” Comme si ĂȘtre en rencard avec une femme lui avait perdre toute expertise de drague. “ Avec un mec, c’est trĂšs simple. Je suis dans un rapport de force, j’adore les mettre mal Ă  l’aise, ĂȘtre dans un bras de fer” , explique-t-elle. Avec les femmes, elle refuse de jouer ce rĂŽle, mais alors comment agir? Et comment s’habituer Ă  une dynamique de drague moins directe? “ Moi j’ai envie que ça dĂ©pote et lĂ  tout prenait du temps” , se dĂ©sole-t-elle.
CĂ©line, 30 ans, connaĂźt bien ce sentiment. “ Sur les applis, les mecs proposent de te voir au bout de trois secondes” , explique-t-elle. Avec les femmes, “ c’est dur de concrĂ©tiser. Jamais aucune ne m’a proposĂ© de prendre un verre” , dit-elle. Selon elle, c’est parce que les codes sociaux sont genrĂ©s. “ Les mecs ont l’habitude d’assumer qu’ils ont envie de sexe, de faire du rentre-dedans, c’est moins le cas chez les meufs” , ajoute-t-elle. Elle-mĂȘme n’a jamais proposĂ© de verre, ni Ă  des femmes ni Ă  des hommes. Il faut dire qu’elle n’est pas trop applis, elle prĂ©fĂšre draguer en soirĂ©e.
“ J’ai construit toute mon identitĂ© de drague avec des mecs.”
Mais rencontrer des femmes queer sans appli, surtout quand on est une “baby lesbienne” ou une “baby bi”, ce n’est pas Ă©vident. En l’absence de gaydar et d’amies queer avec qui sortir, difficile de savoir qui pourrait ĂȘtre intĂ©ressĂ©e et de faire des rencontres au sein de la communautĂ©. CĂ©line a forcĂ© le destin, elle s’est invitĂ©e Ă  des soirĂ©es queer mais a continuĂ© Ă  faire chou blanc. “ J’ai construit toute mon identitĂ© de drague avec des mecs. J’ai appris Ă  savoir exactement ce qui leur plaisait chez moi et comment les draguer. Je me sens dĂ©munie quand il s’agit de draguer des meufs” , explique-t-elle. D’autant que, comme Jeanne, elle a une technique de drague avec les mecs plutĂŽt agressive. “ Je trouverais ça dĂ©placĂ© de faire ça avec des meufs. Je ne veux pas reproduire des trucs patriarcaux de domination” , ajoute-t-elle. 
Tessa a dix ans de moins que CĂ©line, mais le mĂȘme sentiment d’ĂȘtre perdue. “ J’ai peur de me comporter comme un mec hĂ©tĂ©ro, de forcer, de mettre mal Ă  l’aise”, explique-t-elle. Mais il y a peu de risque que cela arrive. “ J’ai peur de parler aux filles, on n’a pas Ă©tĂ© socialisĂ©es Ă  les considĂ©rer comme des conquĂȘtes amoureuses” , explique-t-elle. Elle blĂąme les mĂ©dias. La drague avec des garçons, “ on a grandi avec, on a vu ça partout dans les films, les livres, les sĂ©ries” , selon elle. En revanche, presque rien sur la sĂ©duction entre femmes, sans masculinitĂ© toxique . “ Aujourd’hui, cela va mieux, mais cela prend du temps de dĂ©construire tout ça, d’apprendre comment faire” , ajoute-t-elle. 
Plus le temps passe et plus CĂ©line a peur de se lancer. “ Je me sens comme une meuf qui serait vierge Ă  30 ans , je me dis que je ne serai jamais Ă  la hauteur” , explique-t-elle. CĂ©line sait qu’elle est bi depuis le dĂ©but de l’adolescence. Quand elle en a parlĂ© Ă  ses amies, elles lui ont rĂ©pondu que la bisexualitĂ© , ça n’existait pas, qu’on Ă©tait soit homo soit hĂ©tĂ©ro. Alors, elle s’est convaincue qu’elle n’aimait que les garçons. À partir de ses 20 ans, elle a rencontrĂ© des femmes queer et a enfin compris qu’elle pouvait ĂȘtre bisexuelle. Dix ans plus tard, elle n’a toujours pas eu de relation sexuelle ou amoureuse avec une femme. Elle a alternĂ© des phases de cĂ©libat dans lesquels elle ne voulait pas expĂ©rimenter, et des relations avec des hommes. “ Je me dis que je n’ai peut-ĂȘtre pas fait suffisamment d’efforts et en mĂȘme temps, j’ai peur d’avoir l’air dĂ©sespĂ©rĂ©e. Plus tu attends, plus tu te dis qu’on te prend pour une loseuse” , explique-t-elle. Les annĂ©es passent et la pression grimpe. “ Les rares fois oĂč j’ai eu des dĂ©buts d’occasion, j’ai paniquĂ©. J’attends ça depuis tellement longtemps que ça me terrifie” , avoue-t-elle. 
Dans les faits, les femmes qu’a rencontrĂ©es CĂ©line ne lui ont jamais fait comprendre qu’elle Ă©tait une loseuse, en revanche, elles ne se sont pas gĂȘnĂ©es pour lui dire qu’elle n’était pas vraiment Ă  sa place. Un sentiment partagĂ© par toutes les autres femmes qui ont tĂ©moignĂ© pour cet article. “ Quand je dis que je suis bi Ă  une lesbienne, elle entend que je suis hĂ©tĂ©ro” , explique-t-elle. Elle pense souvent Ă  The L Word . Dans la sĂ©rie lesbienne culte, les personnages ne manquent pas de juger les femmes qui, passĂ© un certain Ăąge, n’ont pas eu de relation avec des femmes. “ J’ai tellement interiorisĂ© ce clichĂ© de l’’hĂ©tĂ©ro bicurieuse’ que j’ai peur de dire que je n’ai jamais eu d’expĂ©rience avec les meufs” , avoue CĂ©line. 
“ Quand on me voit comme une hĂ©tĂ©ro qui veut faire ses expĂ©riences, ça me fait mal.”
Jeanne avait prĂ©venu son date qu’elle sortait d’habitude avec des hommes. Ça ne lui avait pas posĂ© de problĂšme, mais quand le rencard s’est mal passĂ©, Jeanne s’est quand mĂȘme sentie coupable. “ Quand on me voit comme une hĂ©tĂ©ro qui veut faire ses expĂ©riences, ça me fait mal. Il y a une partie de moi qui se demande si c’est vrai” , dit-elle. Jeanne sait qu’elle est attirĂ©e par les femmes, que c’est ce qui compte, et que, de fait, elle est bisexuelle, mais elle a du mal Ă  se dĂ©finir ainsi. “ Si je me revendiquais bi, j’aurais l’impression de revendiquer une mĂ©daille que je n’ai pas eue, d’ĂȘtre comme les gens qui prennent de la drogue une fois et qui disent ‘ouais, je prends des drogues’” , rigole-t-elle. Elle prĂ©fĂšre se dire queer “ parce que ça me permet de dire tout ce que je suis, c’est-Ă -dire bizarre” . Tessa n’a pas de mal Ă  se dĂ©finir bisexuelle, mais elle se rappelle encore la premiĂšre fois oĂč elle l’a dit Ă  une lesbienne qu’elle venait de rencontrer en soirĂ©e. “ Elle a froncĂ© les sourcils et m’a rĂ©pondu: ‘nan mais t’y crois vraiment?’” Cette rĂ©action a brisĂ© la vision utopique que Tessa avait de la communautĂ© LGBTQ+ : “ ĂȘtre invalidĂ©e comme ça, c’est violent” . 
Sur les rĂ©seaux, de nombreuses femmes queer indiquent ne pas vouloir faire l’éducation sexuelle des hĂ©tĂ©ros et “bicurieuses”. “ Je comprends la colĂšre des nanas qui disent ‘si vous ĂȘtes lĂ  pour un petit frisson, cassez-vous’. Mais moi, ce n’est pas un petit frisson” , explique-t-elle. Avant de prĂ©ciser: “ En revanche, c’est vrai que je ne sais pas quoi en faire.”
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LĂ©a Carrier
La Presse

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En 2018, 2,2 % des femmes canadiennes se définissaient comme bisexuelles, contre 1,1 % des hommes.
Du star-systĂšme au monde sportif, les hommes s’affichant bisexuels sont si peu prĂ©sents dans l’espace public que les rares cas de figure suscitent des rĂ©actions et font les grands titres. MĂȘme dans les Ă©coles, les filles sont plus nombreuses Ă  s’identifier ainsi. OĂč sont les hommes bisexuels ?
Adolescent, FrĂ©dĂ©ric Desormiers vous aurait dit qu’il Ă©tait gai. Pas parce qu’il y croyait, tout au fond. Mais c’est ce qu’on avait dĂ©cidĂ© pour lui. PersonnalitĂ© flamboyante et proche de sa fĂ©minitĂ©, impliquĂ© dans les troupes de thĂ©Ăątre et d’impro : ses camarades de classe n’avaient pas besoin de plus d’information pour le « caser ».
« Pendant trĂšs longtemps, on disait que j’étais gai. À un moment donnĂ©, je me suis dit que si tout le monde le pensait, c’est que ça devait sĂ»rement ĂȘtre vrai », confie le jeune homme de 24 ans. Mais quelque chose clochait. FrĂ©dĂ©ric Desormiers Ă©tait aussi attirĂ© par les femmes.
J’étais tellement mĂ©langĂ©. Et vu qu’on ne parle pas [de bisexualitĂ© masculine], je ne savais pas c’était quoi. Je ne savais pas que ça existait.
C’est bien l’impression que donne la bisexualitĂ© masculine, invisible, dans la sphĂšre publique.
Selon les plus rĂ©centes donnĂ©es de Statistique Canada, qui datent de 2018, 2,2 % des femmes se dĂ©finissent comme bisexuelles, contre 1,1 % des Canadiens. En comparaison, on estime que 1,9 % des hommes s’identifient comme gais. Les bisexuels existent, donc. Mais oĂč sont-ils ?
« Il y a peu de coming out bisexuels chez les hommes. C’est probablement parce que malgrĂ© les attirances, malgrĂ© les expĂ©riences, il y a des enjeux de masculinité », fait remarquer Martin Blais, titulaire de la Chaire sur la diversitĂ© sexuelle et la pluralitĂ© des genres Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al (UQAM).
Martin Blais, titulaire de la Chaire sur la diversitĂ© sexuelle et la pluralitĂ© des genres Ă  l’UniversitĂ© du QuĂ©bec Ă  MontrĂ©al
« Être un homme et ressentir des attirances pour un autre homme, c’est ĂȘtre homosexuel par association. Et l’homosexualitĂ© est incompatible avec une certaine version de la masculinitĂ©. »
Si la bisexualitĂ© du fiston de Superman a provoquĂ© un tel tollĂ©, fin octobre, c’est parce qu’elle bousculait l’idĂ©al rigide de la masculinitĂ©, ajoute Martin Blais.
Ces carcans du genre ont Ă©tĂ© introduits Ă  l’époque romaine, affirme FĂ©lix Dusseau, sociologue et candidat au doctorat Ă  l’UQAM. Les Romains percevaient la sexualitĂ© de la mĂȘme maniĂšre qu’ils pensaient le combat : en conquĂ©rant.
« Le citoyen romain, qui Ă©tait aussi soldat, pĂ©nĂ©trait avec son glaive les ennemis de Rome, de la mĂȘme maniĂšre qu’il pouvait pĂ©nĂ©trer [sexuellement] ce qu’il voulait. Femmes, hommes, esclaves. C’était son statut de citoyen romain viril. Mais il ne pouvait pas ĂȘtre pĂ©nĂ©trĂ©, c’était extrĂȘmement mal vu. »
FĂ©lix Dusseau, sociologue et candidat au doctorat Ă  l’UQAM
Deux millénaires plus tard, on conçoit toujours la sexualité en c
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