Ces deux africains sont homosexuels

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Ces deux africains sont homosexuels



L’homosexualitĂ© en Afrique, un tabou persistant






Publié le
4 mai 2009




Sylvestre Luwa et Christophe Cassiau-Haurie | Analyse


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L’homosexualitĂ© reste encore trĂšs mal acceptĂ©e dans la majoritĂ© des pays du continent. La RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo n’échappe pas Ă  cette rĂšgle. Dans cet immense État d’Afrique centrale dominĂ© par la culture bantoue les rĂ©actions sont toutes trĂšs nĂ©gatives quoique assez variĂ©es. Absence de virilitĂ© pour les hommes, sorcellerie et mauvais esprits, passage obligĂ© pour s’enrichir ou avoir le pouvoir, tous les stĂ©rĂ©otypes y passent. Pour d’autres, l’homosexualitĂ© est un phĂ©nomĂšne importĂ© de l’Occident, introduit durant la colonisation. Par la suite, la modernitĂ© et le dĂ©veloppement des mĂ©dias avec son corolaire d’images prĂŽnant l’homosexualitĂ© aurait continuĂ© Ă  « corrompre » les mentalitĂ©s sur le continent noir.
Peu de gens savent que des relations intimes entre deux hommes ou deux femmes ont pu exister dans les sociĂ©tĂ©s traditionnelles du Continent. Pourtant, Stephen O. Murray et Will Roscoe font un minutieux travail de recherche dans leur ouvrage Boy-wives and females husbands (studies in african homosexualities) (1), vĂ©ritable rĂ©colte de l’ensemble des informations disponibles sur les pratiques homosexuelles en Afrique Noire. Ils s’appuient notamment sur des documents ethnologiques tĂ©moignant de l’existence historique et culturelle mais aussi actuelle de ces pratiques au sein des sociĂ©tĂ©s africaines. L’ouvrage permet notamment d’accĂ©der Ă  la pluralitĂ© de formes, de fonctions et de sens que peuvent recouvrir ces relations sexuelles, donnant la possibilitĂ© de s’ouvrir Ă  l’idĂ©e qu’il n’existe pas sur le continent une mais des homosexualitĂ©s. Daniel Vangroenweghe consacre lui un chapitre de son ouvrage Sida et sexualitĂ© en Afrique Ă  « l’homosexualitĂ© et la bisexualité », reprenant l’idĂ©e d’enracinement dĂ©veloppĂ©e par Murray et Roscoe et mettant Ă  jour ces informations, tout en les replaçant dans le contexte de l’épidĂ©mie de sida (2).
Homosexualité et sorcellerie
L’homosexualitĂ© est classĂ©e parmi les actes liĂ©s au mysticisme. Ce fait est en partie justifiĂ© par certaines pratiques initiatiques ancestrales. Par exemple chez le peuple Sanga de la province du Katanga, on retrouve des cas oĂč des sorciers ont fait avaler des organes sexuels masculins Ă  des hommes pour les rendre plus fort. Cette association entre homosexualitĂ© et pratiques mystiques a conduit certaines personnes Ă  mal interprĂ©ter les amours entre deux individus de mĂȘme sexe et Ă  associer cette forme de relation Ă  la sorcellerie et Ă  l’occultisme. Depuis plus d’une dĂ©cennie, la RDC, Ă  l’instar de l’ensemble de l’Afrique, connaĂźt un phĂ©nomĂšne sans prĂ©cĂ©dent. Il s’agit de la prolifĂ©ration des Ă©glises dites de rĂ©veil, dĂ©rivĂ© du protestantisme, dans la capitale congolaise et ses environs. Ces Ă©glises plus strictes que les Ă©glises classiques catholiques et protestantes, condamnent tous les pĂ©chĂ©s du monde sauf l’avarice et la cupiditĂ© de leurs propres responsables. Le fait que les relations sexuelles entre deux hommes soient aussi considĂ©rĂ©es dans la Bible comme un acte immoral incite ces Ă©vangĂ©listes Ă  considĂ©rer l’homosexualitĂ© comme un comportement satanique et soutiennent que les homosexuels sont des « occultistes ». Ils vont mĂȘme plus loin, en dĂ©clarant que tous ceux qui seraient attirĂ©s par cette forme de sexualitĂ© sont des possĂ©dĂ©s ou des personnes envoĂ»tĂ©es par les mauvais esprits.
On peut y voir une lointaine similitude avec la philosophie vaudou haĂŻtienne qui soutient qu’un homme attirĂ© par un autre homme est habitĂ© par l’esprit d’une sirĂšne. En HaĂŻti, les homosexuels vĂ©nĂšrent une dĂ©esse vaudou et sont convaincus qu’elle est responsable de leur orientation sexuelle.
Pour l’église chrĂ©tienne, majoritaire en RDC, la Bible condamne l’homosexualitĂ© et les responsables religieux africains ne ratent pas une occasion pour condamner l’homosexualitĂ©. En janvier 2004, le responsable de l’église anglicane en RDC en avait fait la demande aux dirigeants des autres confessions (3). Le phĂ©nomĂšne est le mĂȘme dans d’autres pays. Au Cameroun en 2005, au cours de la messe de la saint Sylvestre, Monseigneur Tonye Bakot a profitĂ© de son homĂ©lie Ă  la cathĂ©drale de YaoundĂ© pour dĂ©noncer l’homosexualité (4) qu’il considĂšre comme une pratique contre nature, un complot contre la famille et le mariage. A Kampala, une organisation Ă©vangĂ©lique amĂ©ricaine, Family Life Network , a organisĂ© un sĂ©minaire en mars 2009 afin de « dĂ©finir les causes et les traitements de l’homosexualitĂ©, ainsi que pour prĂ©venir son apparition « .
Homosexualité et droit
Selon l’organisation International Lesbian and Gay Association (ILGA) (5), l’homosexualitĂ© est illĂ©gale dans 23 pays africains (6). Un rapport belge de 2002 cite le chiffre de 29 Ă©tats (7). Pour l’association Africagay , 38 des 84 pays ayant des lĂ©gislations interdisant les rapports sexuels entre personnes du mĂȘme sexe sont africains. Cette interdiction s’exprime soit de façon explicite soit par un biais plus implicite : l’interdiction de la sodomie (8).
Au Zimbabwe, un gay encourt une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix annĂ©es de travaux forcĂ©s. Le prĂ©sident Robert Mugabe n’hĂ©site pas Ă  afficher son homophobie en public (il a dĂ©clarĂ© qu’ils Ă©taient infĂ©rieurs aux « cochons et aux chiens » lors d’une campagne Ă©lectorale en 1995). Il existe pourtant dans cet Etat des associations homosexuelles trĂšs militantes (9) dont certaines ont mĂȘme gagnĂ© des procĂšs. L’homophobie officiellement avouĂ©e n’a toutefois donnĂ© lieu Ă  aucune mesure importante notamment parce que le gouvernement n’avait pas de politique relative Ă  cette question, autre que celle d’approuver machinalement les interventions du prĂ©sident. Le GALZ est dĂ»ment enregistrĂ© et parfaitement dĂ©clarĂ© et ses locaux n’ont pas Ă©tĂ© pillĂ©s depuis 1996 (10). On estimait ses effectifs, Ă  la fin des annĂ©es 90, Ă  environ 4000 membres essentiellement des noirs. En 2000, son principal dirigeant, Keith Goddard, fut mĂȘme innocentĂ© d’accusations de viols (sur une femme…). Cependant, le combat n’est pas gagnĂ© d’avance, car Mugabe surfe sur une opinion publique favorable Ă  ses propos. En effet, comme le rappelle RomĂ©o Tshuma, agent de santĂ© du GALZ, citĂ© dans un article de 2000 : « L’homosexualitĂ© est dans la culture de ce pays un tabou total. Les langues principales du Zimbabwe ne connaissent pratiquement pas de termes neutres pour homosexualitĂ© et homosexuels. En revanche, les termes pĂ©joratifs ne manquent pas. (11) » Il y a quelques annĂ©es, une affaire de meurtres commise par l’aide de camp du premier prĂ©sident noir (poste Ă  l’époque honorifique) du Zimbabwe, Canaan Sodindo banana, avait rĂ©vĂ©lĂ© son homosexualitĂ©. Il sera finalement jugĂ© pour sodomie sans que le procĂšs ne puisse aller jusqu’au bout, du fait de son dĂ©cĂšs.
En Ouganda, le prĂ©sident Yoweri Museveni affiche un comportement identique Ă  celui de Mugabe. En 1999, il est allĂ© jusqu’à demander publiquement Ă  la police d’emprisonner les gays. La mĂȘme annĂ©e, les militants de l’association homosexuelle Right Companio , ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et dĂ©portĂ©s vers un lieu appelĂ© safe house . L’article 140, section C du code pĂ©nal ougandais (12) stipule que les personnes condamnĂ©es pour homosexualitĂ© risquent jusqu’à 7 ans de prison. Les jeunes ne sont pas Ă©pargnĂ©s. Ceux qui sont soupçonnĂ©s d’homosexualitĂ© sont purement et simplement renvoyĂ©s de l’école et privĂ©s du droit Ă  l’éducation.
Au Cameroun, la section 347 du code pĂ©nal condamne les rapports homosexuels d’une peine pouvant aller de 6 mois Ă  5 annĂ©es de prison ferme et 200 000 F CFA d’amende. Cette peine peut doubler si une des personnes impliquĂ©es est ĂągĂ©e de moins de 21 ans. Dans un entretien datant de 2007, le camerounais Charles Gueboguo indiquait : « En 2005, 35 personnes soupçonnĂ©es d’ĂȘtre homosexuelles ont Ă©tĂ© raflĂ©es par la police dans un bar. Neuf d’entre elles sont restĂ©es un an en prison. (13) » En 2007, l’une d’entre elles, sĂ©ropositive, est morte faute de soins (14).
Au Nigeria ainsi que dans quelques autres anciennes colonies britanniques, la loi victorienne hĂ©ritĂ©e de la Grande Bretagne associe la sodomie Ă  l’homosexualitĂ©. C’est ainsi que dans ces pays, les homosexuels sont passibles de 14 ans de peine d’emprisonnement. Dans les 12 Etats du Nord du Nigeria, la situation est encore plus difficile du fait de l’application de la loi coranique qui prĂ©voit la peine de mort. De mĂȘme au Soudan.
Au SĂ©nĂ©gal, la rĂ©pression des homosexuels s’appuie sur l’article 319, paragraphe 3 du Code pĂ©nal sĂ©nĂ©galais : « Sans prĂ©judice des peines plus graves prĂ©vues par les alinĂ©as qui prĂ©cĂšdent ou par les articles 320 et 321 du prĂ©sent Code, sera puni d’un emprisonnement d’un Ă  cinq ans et d’une amende de 100.000 Ă  1.500.000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe. Si l’acte a Ă©tĂ© commis avec un mineur de 21 ans, le maximum de la peine sera toujours prononcĂ©. » On a pu constater au dĂ©but de l’annĂ©e que cet article de loi n’était pas tombĂ© en dĂ©suĂ©tude puisque le 6 janvier 2009, neuf jeunes homosexuels furent condamnĂ©s Ă  huit annĂ©es de prison ferme (15). Ils ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s en avril, aprĂšs que la Cour d’Appel de Dakar ait ordonnĂ© l’annulation de la procĂ©dure.
A cĂŽtĂ© de ces Etats qui condamnent lĂ©galement les rapports entre personnes de mĂȘme sexe, il y a aussi ceux qui les ignorent en n’en faisant pas mention dans la lĂ©gislation, crĂ©ant ainsi une situation ambiguë (16). Cette non-reconnaissance laisse place Ă  une homophobie trĂšs visible et parfois violente. En 2001, une cinquantaine de personnes accusĂ©es d’avoir eu des relations sexuelles entre hommes au Caire (Egypte) ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  des lourdes peines. L’annĂ©e suivante, deux jeunes crĂ©ateurs d’un site web pour les homosexuels ont Ă©tĂ© sommĂ©s de le fermer par le gouvernement. En Namibie, le prĂ©sident Sam Nujoma ne rate pas une occasion pour exprimer sa haine vis-Ă -vis des homosexuels. Bien qu’il n’y ait aucune loi rĂ©primant les amours entre deux hommes ou deux femmes dans ce pays, les personnes engagĂ©es dans ces rapports ne jouissent d’aucune libertĂ©. Par exemple, il y a quelques annĂ©es, un dĂ©putĂ© namibien du nom de Jeremiah Nambingo prĂ©voyait de criminaliser ces relations qu’il jugeait « dĂ©moniaque » (17). En septembre 2000, le Ministre de l’intĂ©rieur namibien de l’époque, Jerry Ekandjo est allĂ© plus loin en demandant Ă  la police de faire disparaĂźtre les gays et les lesbiennes de la Namibie. MalgrĂ© cette hostilitĂ© si prĂ©sente, les associations homosexuelles sont nombreuses et trĂšs actives comme au Zimbabwe. En juin 1999, une lesbienne europĂ©enne accusĂ©e d’avoir une relation avec une citoyenne namibienne a gagnĂ© un procĂšs lui donnant les droits identiques Ă  ceux accordĂ©s aux couples hĂ©tĂ©rosexuels.
En fĂ©vrier 2009, le gouvernement burundais a prĂ©sentĂ© un projet visant Ă  criminaliser l’homosexualitĂ©, mais celui-ci fut repoussĂ© par le SĂ©nat, ce qui provoqua des manifestations dans Bujumbura.
En Somalie, autre Ă©tat oĂč il n’existe aucune lĂ©gislation, les gays sont exposĂ©s Ă  tous les risques une fois qu’ils sont repĂ©rĂ©s ou dĂ©noncĂ©s. Deux lesbiennes en ont Ă©tĂ© victimes en 2001. Une fois arrĂȘtĂ©es, les autoritĂ©s se sont basĂ©es sur la charia pour les punir.
Ce manque de statut lĂ©gal ne protĂšge donc personne et relĂšve surtout du tabou. On fait semblant de l’ignorer. Avant la crise du 19 septembre 2002, Abidjan Ă©tait devenue depuis quelques annĂ©es la ville oĂč les homosexuels pouvaient s’afficher (18). Elle le reste encore et continue d’attirer les gays des pays voisins bien que le code pĂ©nal punit l’homophobie (mĂȘme si personne n’y fait rĂ©fĂ©rence). Cet Etat figure pourtant parmi ceux qui n’ont officiellement ni lĂ©galisĂ© ni interdit l’homosexualitĂ©. Mais les mentalitĂ©s sont quand mĂȘme assez tolĂ©rantes et laissent les homosexuels vivre assez librement, mĂȘme s’il existe une rĂ©pression sauvage des agents de police en uniforme.
En RDC, les relations entre deux hommes ou deux femmes ne sont mentionnĂ©es nulle part dans le Code pĂ©nal. Cependant, l’article 172 rĂ©primant les atteintes Ă  la morale peut ĂȘtre utilisĂ© contre des relations homosexuelles.
Sur l’autre rive, la RĂ©publique du Congo fait partie des rares pays africains Ă  avoir dĂ©pĂ©nalisĂ© les amours entre personnes de mĂȘme sexe. Dans cette liste, figurent aussi le Gabon, le Tchad, le Burkina Faso, l’ErythrĂ©e, la RĂ©publique sud-africaine, les Comores et le dĂ©partement français de l’üle de la RĂ©union. Dans ces pays, la situation est moins grave. AutorisĂ© sur le plan lĂ©gal, personne ne peut ouvertement s’attaquer aux homosexuels. Ceux-ci jouissent donc d’une certaine forme de reconnaissance mĂȘme si elle reste limitĂ©e. Deux personnes du mĂȘme sexe ne peuvent en effet se marier, adopter un enfant ou cĂ©lĂ©brer librement la Gay Pride . Le chemin est encore long.
En RĂ©publique sud africaine, la situation est diffĂ©rente. La ville de Cape Town, reconnue pour sa tolĂ©rance (19) est considĂ©rĂ©e comme la San Francisco d’Afrique. La RSA est l’un des rares pays du Sud (avec Maurice) Ă  cĂ©lĂ©brer la Gay Pride , journĂ©e de la fiertĂ© homosexuelle. Pour certains, la raison de cette ouverture d’esprit est due Ă  la prĂ©sence de la culture occidentale reprĂ©sentĂ©e par la minoritĂ© blanche sud-africaine qui constitue aussi une force d’influence indĂ©niable. Ce pays prĂ©sente une situation particuliĂšre puisqu’il a Ă©tĂ© le premier État au monde Ă  avoir intĂ©grĂ© l’égalitĂ© des sexualitĂ©s au sein de sa Constitution. Mais cette ouverture ne s’est pas faite du jour au lendemain et a largement profitĂ© des apports positifs engendrĂ©s par la fin de l’Apartheid. Avec la chute du rĂ©gime extrĂ©miste au dĂ©but des annĂ©es 90, l’Afrique du Sud a optĂ© pour une politique plus ouverte oĂč l’exclusion d’une communautĂ©, quelle que soit sa couleur, n’était plus acceptĂ©e. Cet Ă©largissement, Ă©tendu jusqu’aux minoritĂ©s sexuelles, a permis le dĂ©veloppement des mouvements homosexuels Ă  travers le pays et renforcĂ© le dynamisme des associations dans la lutte contre le Sida. En 2006, le parlement sud africain ira plus loin en accordant aux homosexuels le droit de se marier.
Absence de militantisme
Il y a peu de mouvements homosexuels sur le continent hormis Ă  Maurice, en RSA et au Zimbabwe. Quelques uns sont visibles sur le site commercial www.afriboyz.com mais ce sont pour la plupart des associations de vulgarisations sur le VIH et autres formes de Maladies Sexuellement Transmissibles (MST). Elles sont pour la plupart anglophones (nigĂ©riane, zimbabwĂ©enne et kenyane) (20). Cependant, on ressent certaines avancĂ©es perceptibles. En octobre 2007, suite Ă  l’atelier de Ouagadougou, l’association française AIDES a crĂ©Ă© Africagay une association visant Ă  informer sur les droits des homos et Ă  combattre l’épidĂ©mie dans les milieux homosexuels (21). En mai 2007, Johannesburg a accueilli une confĂ©rence rĂ©gionale de la FĂ©dĂ©ration Internationale Gay et Lesbienne (ILGA) qui a permis de donner naissance Ă  la branche africaine de cette association. Toujours en Afrique du Sud, on peut aussi citer Behind the Mask , site axĂ© sur les gays et les lesbiennes en Afrique (22). Il permet notamment de connaĂźtre leur situation lĂ©gale et sociale dans chaque État du continent, reportant les diffĂ©rents Ă©vĂ©nements d’actualitĂ© les concernant et proposant des contacts avec les reprĂ©sentants des mouvements identifiĂ©s dans chaque pays. A Maurice, le collectif Arc en ciel milite pour une meilleure comprĂ©hension du phĂ©nomĂšne LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) et lutte contre l’homophobie. Ils organisent d’ailleurs, chaque annĂ©e, un festival de cinĂ©ma LGBT dont la premiĂšre Ă©dition se dĂ©roula au Centre Culturel Français et la seconde au Kitch pub Ă  EbĂšne, dans le centre de l’üle.
En RDC, il n’y a aucun mouvement militant. Les mouvements associatifs sous forme d’amicales sont par contre nombreux mais pratiquement inactifs dans l’encadrement des gays rejetĂ©s par leurs familles ou la lutte contre le Sida. Ils ont principalement pour but de rĂ©unir les homosexuels pour des soirĂ©es de fĂȘtes ou des sorties entre amis. Tout cela pousse Ă  la mĂ©connaissance d’une communautĂ© marginale certes, mais qui contribue aussi au dĂ©veloppement et Ă  la reconstruction Ă©conomique du pays. Ce manque de militantisme est Ă©videmment dĂ» Ă  la peur de la stigmatisation que peut entraĂźner la trĂšs grande hostilitĂ© de l’immense majoritĂ© de la population. De fait, l’Etat ne prend pas en compte cette communautĂ©. Pour preuve, le gouvernement congolais n’a pas tenu compte des homosexuels dans le Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS) et le rĂ©cent Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS). InitiĂ© pourtant depuis 1987, le premier programme de lutte contre la pandĂ©mie ne s’oriente Ă  ce jour que vers la majoritĂ© hĂ©tĂ©rosexuelle. La mĂȘme annĂ©e au cours d’une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e sur le VIH, un personnel de la santĂ© avait soulignĂ© que la transmission du virus par relation homosexuelle Ă©tait infime au ZaĂŻre (nom de l’époque). Pire encore, un diplomate zaĂŻrois, en poste en Belgique, avait osĂ© dĂ©clarer, Ă  cette Ă©poque, de forte mobilisation que l’homosexualitĂ© n’existait pas en RDC (23).
Plus de vingt ans aprĂšs, les messages contre le SIDA nĂ©gligent encore le fait que bon nombre de jeunes congolais rĂ©putĂ©s hĂ©tĂ©rosexuels peuvent aussi ĂȘtre bisexuels (24). De plus, avec la crise socio-Ă©conomique aigue, beaucoup de jeunes hĂ©tĂ©ros se prostituent, aux cĂŽtĂ©s de jeunes bisexuels ou homosexuels. Le taux de prĂ©valence du VIH en RDC serait actuellement de 5% et la tranche la plus atteinte est celle allant de 20 Ă  29 ans (25), tranche comprenant une bonne majoritĂ© de la population sexuellement trĂšs active. Mais, du fait de cette totale opacitĂ©, aucune Ă©tude fiable n’existe sur la sĂ©ropositivitĂ© des homosexuels de RDC. Tout juste quelques donnĂ©es dans un rapport de l’association Africagay : « En 2006, l’étude du CNLS portant sur 17 000 hommes a rĂ©pertoriĂ© seulement 79 hommes Ă  dĂ©clarer des rapports homosexuels….. Sur les 9736 hommes dĂ©pistĂ©s par ACS/AMO-Congo en 2006, seulement 50 se sont dĂ©clarĂ©s MSM et 11 se sont avĂ©rĂ©s sĂ©ropositifs, soit 22%. (26) »
Le mĂ©pris face Ă  l’homosexualitĂ© est si prononcĂ© que cela donne parfois lieu Ă  des situations assez ridicules. En 2005, lors du rĂ©fĂ©rendum sur la constitution congolaise, certains politiciens mĂ©contents de ce projet ont pris notamment pour cible l’homosexualitĂ© pour pousser la population Ă  voter massivement non. En effet, le projet de constitution contenait certains articles qui ont donnĂ© lieu Ă  des spĂ©culations, particuliĂšrement Ă  Kinshasa. L’article sur le droit du mariage stipulant que : « Tout individu a le droit de se marier avec la personne de son choix, de sexe opposĂ©, et de fonder une famille… » est devenu sujet de controverse. Pour bon nombre de kinois, l’article Ă©tait vague et accordait aux homosexuels le droit de se marier. Du jour au lendemain, la nouvelle s’était rĂ©pandue comme une traĂźnĂ©e de poudre sans que la plupart des personnes n’ait rĂ©ellement lu le projet de constitution. DĂšs lors pour la majoritĂ© des habitants de la capitale congolaise, cette constitution Ă©tait « immorale » car elle pouvait aussi autoriser des relations « contre nature n’ayant rien Ă  voir avec les coutumes locales ». Certains intellectuels passĂšrent mĂȘme Ă  la tĂ©lĂ©vision afin d’appuyer cette idĂ©e en soulignant que l’article 40 n’était pas assez dĂ©taillĂ© et qu’il pouvait donner lieu Ă  des confusions. Cette incomprĂ©hension conduira certains responsables des Ă©glises Ă  demander Ă  leurs adeptes de ne pas se rendre a
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