Campeuses lesbiennes

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Campeuses lesbiennes

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On a carrément fait un petit film documentaire sur la lutte de Greenham Common. Quelques éléments de réflexions

Le Camp de femmes pour la paix Ă  Greenham Common est un campement de protestation pacifiste contre l’installation de missiles nuclĂ©aires sur la base Royal Air Force de Greenham Common, dans le Berkshire. Le camp de femmes pour la paix a dĂ©marrĂ© en septembre 1981 et a durĂ© dix-neuf ans, jusqu’à son dĂ©mantĂšlement dĂ©finitif en 2000.
Tout commence par 36 femmes qui entament une marche depuis Cardiff jusque Greenham pour manifester suite Ă  la dĂ©cision de l’OTAN d’autoriser le stockage de missiles dans des bases militaires. Certaines d’entre elles s’enchainent aux barriĂšres de la base Royal Air Force, premiĂšre base dĂ©signĂ©e par l’OTAN pour accueillir plus d’une centaine de missiles.
« À leur arrivĂ©e Ă  la base militaire, certaines des manifestantes s’enchaĂźnent Ă  la clĂŽture. Les manifestantes de Greenham, (
), rĂ©clament un dĂ©bat public tĂ©lĂ©visĂ© avec le ministĂšre de la DĂ©fense [
]. Leur demande ayant Ă©tĂ© rejetĂ©e, elles refusent de partir. Un camp voit rapidement le jour Ă  mesure qu’affluent sympathisant.e.s et provisions » Rapidement il est dĂ©cidĂ© que le camp sera non-mixte. Lorsque des hommes sont invitĂ©s au camp dans le cadre d’actions et d’évĂ©nements, il leur est spĂ©cifiquement demandĂ© de participer aux crĂšches pour les enfants, Ă  la cuisine et Ă  d’autres formes d’assistance traditionnellement dĂ©volues aux femmes.
Les campeuses de Greenham Common, quant Ă  elles, situent d’emblĂ©e leur mouvement dans une dimension internationale, en Ă©tablissant des contacts et en multipliant les Ă©changes avec d’autres protestations fĂ©ministes antinuclĂ©aires et antimilitaristes dans le monde : Pine Gap en Australie, base OTAN de Comiso en Sicile, rescapĂ©s des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki au Japon, association Women for a Nuclear Free and Independant Pacific, Femmes pour un Pacifique libre, indĂ©pendant et dĂ©nuclĂ©arisĂ©.
Bien que les missiles nuclĂ©aires aient quittĂ© la base en 1991, conformĂ©ment au TraitĂ© sur les forces nuclĂ©aires Ă  portĂ©e intermĂ©diaire signĂ© Ă  Washington par MikhaĂŻl Gorbatchev et Ronald Reagan en dĂ©cembre 1987, le camp reste actif jusqu’en 2000. La base ferme en 97 pour devenir un parc, les manifestantes restent jusqu’en 2000 pour s’assurer de la restitution du lieu. “elles ne lĂącheront pas les terres, disent-elles, tant que celles-ci ne seront pas rĂ©affectĂ©es Ă  un usage solidaire.”
pendant les annĂ©es 90, elles insistent pour que les terres de greenham confisquĂ©es par l’État en 1951, repassent sous l’ancienne loi des biens communs. c’est le cas: les terres sont rendues Ă  la population de newbury, elles ont rĂ©ussi Ă  dĂ©prendre ces terres de la machine de guerre.
Lorsque le nombre de femmes vivant Ă  Greenham ou y transitant atteint un certain seuil, la base est divisĂ©e en plusieurs camps installĂ©s devant les points d’accĂšs Ă  la base militaire. Chaque camp, nommĂ© d’aprĂšs une couleur de l’arc-en-ciel, a sa propre personnalitĂ©. Le bleu attire plutĂŽt des jeunes punks, tandis que le vert, nichĂ© au cƓur des bois, hĂ©berge les femmes aux pratiques plus spirituelles. Le camp principal, le jaune, accueille celles qui se plaisent Ă  souhaiter la bienvenue aux nouvelles participantes et se chargent des relations avec les mĂ©dias. Les hommes et les « manifestants du dimanche », curieux de voir Ă  quoi tout cela rime, y sont autorisĂ©s. Les femmes qui vivent dans ce camp, et celles qui composent les rĂ©seaux de soutien chargĂ©s de la logistique, s’efforcent d’attĂ©nuer les dissensions entre les organisatrices et les participantes. Les tĂąches opĂ©rationnelles comme la cuisine, le nettoyage ou le creusement de «fosses-latrines» sont exĂ©cutĂ©es par des bĂ©nĂ©voles.
Vivre dans un camp de protestation implique aussi de vivre quasi constamment en prĂ©sence des forces de sĂ©curitĂ©. Des soldats maintiennent l’ordre depuis la base, la police locale intervient sur le site et des huissiers de justice se rendent rĂ©guliĂšrement sur place pour ordonner des expulsions du camp. C’est parfois le cas, de nombreuses fois par jour, au cours des hivers 1984 et 1985, notamment quand la mĂ©tĂ©o est mauvaise. Des Ă©crits, des provisions et du matĂ©riel sont parfois confisquĂ©s ou perdus Ă  cause du dĂ©sordre. Étant donnĂ© que les expulsions deviennent monnaie courante, les femmes se prĂ©parent en consĂ©quence. Elles conçoivent des meubles mobiles qu’elles peuvent rapidement dĂ©placer, en sciant les roues de caddies pour les fixer sur les meubles et en faire des cuisines et des postes mĂ©dias mobiles.
DiversitĂ© des modes d’actions :
– Elles enveloppent la clĂŽture de laine de couleur vive, dĂ©coupent des bouts de fil de fer pour fabriquer des grilles de cuisson, dĂ©montent plus de 5km de clĂŽture en Ă©tant dĂ©guisĂ©es en sorciĂšres lors d’une action organisĂ©e Ă  Halloween, en 1983. Ces actions concrĂštes visent la propriĂ©tĂ©, l’exploitation des ressources, et partent du principe que certains types de dĂ©gĂąts Ă  la propriĂ©tĂ© relĂšvent du domaine de la non-violence.
– le 12 dĂ©cembre 1982: “prendre la base dans leurs bras” / “embrace the base” : 30 000 femmes
– C’est Ă  la veille du Nouvel An 1982 qu’elles font irruption sur la base RAF pour la premiĂšre fois : quarante-quatre d’entre elles escaladent les clĂŽtures et se mettent Ă  danser pendant des heures autour et au-dessus des silos contenant les missiles nuclĂ©aires.
-Le 1er avril 1983, le camp devient cĂ©lĂšbre dans le monde entier lors de la formation d’une chaine humaine de dizaines de milliers de personnes qui relie sur plus de 20km Greenham Ă  l’usine d’armements nuclĂ©aires d’Aldermaston.
– Le 1er avril 1983, deux cents campeuses s’offrent un pique-nique sur la base dĂ©guisĂ©es en nounours. Comme le note la traductrice de Cynthia Cockburn, « Ce pique-nique d’ourses en peluche est une rĂ©fĂ©rence directe Ă  une comptine trĂšs connue en Grande-Bretagne ». Mais surtout, par ce dĂ©guisement infantile qui contraste radicalement avec l’environnement hautement sĂ©curisĂ© d’une base militaire aĂ©ronautique nuclĂ©aire, les femmes rappellent l’impĂ©rative nĂ©cessitĂ© de sĂ©curiser en fait l’avenir de leurs enfants et des gĂ©nĂ©rations Ă  venir.
– elles organisent un Ă©vĂ©nement majeur intitulĂ© “Reflexions sur la base” le 11 dĂ©cembre 1983, au cours duquel 50 000 femmes protestent contre les missiles Cruise arrivĂ©s Ă  Greenham Common trois semaines auparavant. Leur protestation consiste juste Ă  brandir en silence des miroirs symbolisant l’indispensable retour sur soi qui oblige chacun Ă  rĂ©flĂ©chir sur ses actes, Ă  les penser. La journĂ©e se termine avec des centaines d’arrestations, tandis que de nombreuses femmes sectionnent les grillages et pĂ©nĂštrent Ă  nouveau sur la base
– En janvier 1987, aprĂšs la dĂ©claration au Parlement britannique selon laquelle « il n’y a plus une seule femme Ă  Greenham, aucun grillage n’a Ă©tĂ© coupĂ©, donc il n’y a pas de frais de rĂ©paration », de petits groupes d’entre elles dĂ©coupent les grillages de la base chaque nuit pendant une semaine
– Lorsque des hommes sont invitĂ©s au camp dans le cadre d’actions et d’évĂ©nements, il leur est spĂ©cifiquement demandĂ© de participer aux crĂšches pour les enfants, Ă  la cuisine et Ă  d’autres formes d’assistance traditionnellement dĂ©volues aux femmes.
Perception du camp Ă  l’époque :
– Lorsqu’elles s’enchaĂźnent Ă  la base au tout dĂ©but, un parlementaire se dira “profondĂ©ment choquĂ© de voir une telle campagne politique, un tel sujet sĂ©rieux, c’est Ă  dire le nuclĂ©aire militaire et civil, traitĂ© par des gens qui passent leur temps avec des enfants et qui ne trouvent rien de mieux Ă  faire, sur place, que de chanter des comptines dĂ©tournĂ©es”
– Les rapports ne furent pas simples avec la puissante organisation CND (Campaign for Nuclear Disarmament),
« De quel droit cette bande de femmes empĂȘchaient-elles les organisations mixtes plus grandes et plus expĂ©rimentĂ©es de mener la rĂ©sistance sur ce bout de terre britannique que le gouvernement avait livrĂ© Ă  Ronald Reagan ? [
] Le fait que les mĂ©dias aient traitĂ© les campeuses avec un mĂ©lange de paternalisme, de mĂ©pris et d’hostilitĂ© n’aidait pas la CND Ă  les considĂ©rer favorablement. D’aprĂšs une recherche commandĂ©e par la CND mais jamais publiĂ©e : « A cause des femmes de Greenham, une cause potentiellement populaire se trouve noyĂ©e sous des vagues de critiques qui s’adressent directement aux campeuses. Elles discrĂ©ditent ainsi une cause qu’elles ont pourtant promis de dĂ©fendre24. » La CND nationale en Ă©tait presque arrivĂ©e Ă  la scission sur la question de Greenham, mais le campement pacifiste pouvait compter sur de solides soutiens dans de nombreuses branches locales de la CND, oĂč les femmes Ă©taient majoritaires. »
– Au cours des annĂ©es fastes du camp de protestation, des reporters envahissent Greenham et produisent des histoires sensationnalistes sur la vie du camp et de ses habitant.e.s. Le camp est souvent dĂ©crit comme sale, insalubre, dĂ©sordonnĂ©, voire invivable. GĂ©nĂ©ralement, les manifestantes sont prĂ©sentĂ©es comme des mĂšres altruistes se battant pour la paix ou, le plus souvent (notamment dans les tabloĂŻds), comme des lesbiennes phallocrates au comportement agressif, qui Ă©talent leur sexualitĂ© et vivent aux frais de l’État. L’aspect non conventionnel de la vie dans un camp de protestation (et notamment dans un camp exclusivement fĂ©minin avec une importante population lesbienne) fait Ă©merger des stĂ©rĂ©otypes et des idĂ©es normatives sur le foyer, la fĂ©minitĂ© et l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©. La peur et l’angoisse, rĂ©ponses classiques au sĂ©paratisme, mais qui prennent cette fois-ci au Royaume-Uni une ampleur inĂ©dite, naissent de la confrontation Ă  ces rĂ©cits et Ă  ces images de femmes organisĂ©es politiquement et vivant Ă  l’écart des hommes.
– le camp de Greenham fait naĂźtre l’idĂ©e que les dĂ©bats sur le nuclĂ©aire doivent avoir lieu sur le lieu mĂȘme des armes : les journalistes doivent se dĂ©placer sur la base pour faire le rĂ©cit de cette lutte.
– “La presse prĂ©sente l’action des femmes de greenham et d’ailleurs comme “naĂŻve” sincĂšre ou Ă©motionnel cherchant Ă  la dĂ©nigrer en utilisant des qualificatifs juger fĂ©minin ou du cĂŽtĂ© de la faiblesse. Ce que la presse Ă©lude dans ces rĂ©cits c’est que ce type de rĂ©ponse n’est pas la solution de facilitĂ© que l’on croit. Il est plus aisĂ© de considĂ©rer les missile de croisiĂšre avec le langage abstrait du dĂ©bat politiques oĂč la mort est envisagĂ©e de façon schĂ©matique et factuelle, que de penser la mort d’une personne, atteintes par les radiations. Pour parvenir Ă  proposer une rĂ©ponse Ă©motionnelle au fait que notre planĂšte pourrait ĂȘtre dĂ©truite par les armes nuclĂ©aires, chacune doit lutter pour Ă©carter une Ă  une les strates d’apathie et de paralyser qui entoure cette question. ” (Des femmes contre des missiles. RĂȘves, idĂ©es et actions Ă  Greenham Common – Alice Cook & Gwyn Kirk)
– “des fĂ©ministes hystĂ©riques”, “des lesbiennes baraquĂ©es” (The Sun, 14/12/1982)
– “des femmes hommasses
une clique repoussante” (The spectator, 1/1/1983)
– “les harpies de greenham common” (The spectator 8/1/1983)
– “des Amazones clochardes et vagabondes” (Newbury Weekly News, fev 82)


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On a participĂ© Ă  l’épisode 13 du podcast Avis de TempĂȘte des copaines de dĂ©sobĂ©issance Ă©colo paris : Contre l’atome. ÉcofĂ©minismes et antinuclĂ©aire â˜ąïžâœŠïž
Dans cet Ă©pisode on discute des liens entre fĂ©minismes, luttes antinuclĂ©aires et particuliĂšrement de l’écofĂ©minisme et de ses perspectives en matiĂšre de lutte pour l’autonomie. C’est le moment de (re)dĂ©couvrir la lutte qui a dĂ©butĂ© en Angleterre dans les annĂ©es 80 contre l’installation de missiles nuclĂ©aires dans la ville de Greenham Common, ses formes, virulentes, festives et trĂšs inspirantes que l’on retrouve aujourd’hui Ă  Bure dans la Meuse contre le projet d’enfouissement des dĂ©chets nuclĂ©aires. On y discute avec Claire du collectif fĂ©ministe des Bombes Atomiques des liens entre Ă©cofĂ©minismes et luttes anti nuclĂ©aires â˜Łïž
Le podcast est disponible sur toutes les plateformes d’écoute : https://linktr.ee/avisdetempete
[Le mot “femme” est employĂ© pour qualifier les personnes militant dans des luttes Ă©cofĂ©ministes Ă  travers l’histoire car celles-ci s’identifiaient Ă  celui-ci dans leurs discours. D’autres identitĂ©s de genre non-conformes Ă  la norme cisgenre composaient sĂ»rement aussi les mouvements Ă©cofĂ©ministes.
Essentialisme : courant fĂ©ministe qui prĂŽne une essence biologique “naturelle” de la femme, et donc une diffĂ©rence par essence entre les hommes et les femmes, percevant souvent le genre sous une vision binaire]
On a carrément fait un petit film documentaire sur la lutte de Greenham Common. Quelques éléments de réflexions

Le Camp de femmes pour la paix Ă  Greenham Common est un campement de protestation pacifiste contre l’installation de missiles nuclĂ©aires sur la base Royal Air Force de Greenham Common, dans le Berkshire. Le camp de femmes pour la paix a dĂ©marrĂ© en septembre 1981 et a durĂ© dix-neuf ans, jusqu’à son dĂ©mantĂšlement dĂ©finitif en 2000.
Tout commence par 36 femmes qui entament une marche depuis Cardiff jusque Greenham pour manifester suite Ă  la dĂ©cision de l’OTAN d’autoriser le stockage de missiles dans des bases militaires. Certaines d’entre elles s’enchainent aux barriĂšres de la base Royal Air Force, premiĂšre base dĂ©signĂ©e par l’OTAN pour accueillir plus d’une centaine de missiles.
« À leur arrivĂ©e Ă  la base militaire, certaines des manifestantes s’enchaĂźnent Ă  la clĂŽture. Les manifestantes de Greenham, (
), rĂ©clament un dĂ©bat public tĂ©lĂ©visĂ© avec le ministĂšre de la DĂ©fense [
]. Leur demande ayant Ă©tĂ© rejetĂ©e, elles refusent de partir. Un camp voit rapidement le jour Ă  mesure qu’affluent sympathisant.e.s et provisions » Rapidement il est dĂ©cidĂ© que le camp sera non-mixte. Lorsque des hommes sont invitĂ©s au camp dans le cadre d’actions et d’évĂ©nements, il leur est spĂ©cifiquement demandĂ© de participer aux crĂšches pour les enfants, Ă  la cuisine et Ă  d’autres formes d’assistance traditionnellement dĂ©volues aux femmes.
Les campeuses de Greenham Common, quant Ă  elles, situent d’emblĂ©e leur mouvement dans une dimension internationale, en Ă©tablissant des contacts et en multipliant les Ă©changes avec d’autres protestations fĂ©ministes antinuclĂ©aires et antimilitaristes dans le monde : Pine Gap en Australie, base OTAN de Comiso en Sicile, rescapĂ©s des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki au Japon, association Women for a Nuclear Free and Independant Pacific, Femmes pour un Pacifique libre, indĂ©pendant et dĂ©nuclĂ©arisĂ©.
Bien que les missiles nuclĂ©aires aient quittĂ© la base en 1991, conformĂ©ment au TraitĂ© sur les forces nuclĂ©aires Ă  portĂ©e intermĂ©diaire signĂ© Ă  Washington par MikhaĂŻl Gorbatchev et Ronald Reagan en dĂ©cembre 1987, le camp reste actif jusqu’en 2000. La base ferme en 97 pour devenir un parc, les manifestantes restent jusqu’en 2000 pour s’assurer de la restitution du lieu. “elles ne lĂącheront pas les terres, disent-elles, tant que celles-ci ne seront pas rĂ©affectĂ©es Ă  un usage solidaire.”
pendant les annĂ©es 90, elles insistent pour que les terres de greenham confisquĂ©es par l’État en 1951, repassent sous l’ancienne loi des biens communs. c’est le cas: les terres sont rendues Ă  la population de newbury, elles ont rĂ©ussi Ă  dĂ©prendre ces terres de la machine de guerre.
Lorsque le nombre de femmes vivant Ă  Greenham ou y transitant atteint un certain seuil, la base est divisĂ©e en plusieurs camps installĂ©s devant les points d’accĂšs Ă  la base militaire. Chaque camp, nommĂ© d’aprĂšs une couleur de l’arc-en-ciel, a sa propre personnalitĂ©. Le bleu attire plutĂŽt des jeunes punks, tandis que le vert, nichĂ© au cƓur des bois, hĂ©berge les femmes aux pratiques plus spirituelles. Le camp principal, le jaune, accueille celles qui se plaisent Ă  souhaiter la bienvenue aux nouvelles participantes et se chargent des relations avec les mĂ©dias. Les hommes et les « manifestants du dimanche », curieux de voir Ă  quoi tout cela rime, y sont autorisĂ©s. Les femmes qui vivent dans ce camp, et celles qui composent les rĂ©seaux de soutien chargĂ©s de la logistique, s’efforcent d’attĂ©nuer les dissensions entre les organisatrices et les participantes. Les tĂąches opĂ©rationnelles comme la cuisine, le nettoyage ou le creusement de «fosses-latrines» sont exĂ©cutĂ©es par des bĂ©nĂ©voles.
Vivre dans un camp de protestation implique aussi de vivre quasi constamment en prĂ©sence des forces de sĂ©curitĂ©. Des soldats maintiennent l’ordre depuis la base, la police locale intervient sur le site et des huissiers de justice se rendent rĂ©guliĂšrement sur place pour ordonner des expulsions du camp. C’est parfois le cas, de nombreuses fois par jour, au cours des hivers 1984 et 1985, notamment quand la mĂ©tĂ©o est mauvaise. Des Ă©crits, des provisions et du matĂ©riel sont parfois confisquĂ©s ou perdus Ă  cause du dĂ©sordre. Étant donnĂ© que les expulsions deviennent monnaie courante, les femmes se prĂ©parent en consĂ©quence. Elles conçoivent des meubles mobiles qu’elles peuvent rapidement dĂ©placer, en sciant les roues de caddies pour les fixer sur les meubles et en faire des cuisines et des postes mĂ©dias mobiles.
DiversitĂ© des modes d’actions :
– Elles enveloppent la clĂŽture de laine de couleur vive, dĂ©coupent des bouts de fil de fer pour fabriquer des grilles de cuisson, dĂ©montent plus de 5km de clĂŽture en Ă©tant dĂ©guisĂ©es en sorciĂšres lors d’une action organisĂ©e Ă  Halloween, en 1983. Ces actions concrĂštes visent la propriĂ©tĂ©, l’exploitation des ressources, et partent du principe que certains types de dĂ©gĂąts Ă  la propriĂ©tĂ© relĂšvent du domaine de la non-violence.
– le 12 dĂ©cembre 1982: “prendre la base dans leurs bras” / “embrace the base” : 30 000 femmes
– C’est Ă  la veille du Nouvel An 1982 qu’elles font irruption sur la base RAF pour la premiĂšre fois : quarante-quatre d’entre elles escaladent les clĂŽtures et se mettent Ă  danser pendant des heures autour et au-dessus des silos contenant les missiles nuclĂ©aires.
-Le 1er avril 1983, le camp devient cĂ©lĂšbre dans le monde entier lors de la formation d’une chaine humaine de dizaines de milliers de personnes qui relie sur plus de 20km Greenham Ă  l’usine d’armements nuclĂ©aires d’Aldermaston.
– Le 1er avril 1983, deux cents campeuses s’offrent un pique-nique sur la base dĂ©guisĂ©es en nounours. Comme le note la traductrice de Cynthia Cockburn, « Ce pique-nique d’ourses en peluche est une rĂ©fĂ©rence directe Ă  une comptine trĂšs connue en Grande-Bretagne ». Mais surtout, par ce dĂ©guisement infantile qui contraste radicalement avec l’environnement hautement sĂ©curisĂ© d’une base militaire aĂ©ronautique nuclĂ©aire, les femmes rappellent l’impĂ©rative nĂ©cessitĂ© de sĂ©curiser en fait l’avenir de leurs enfants et des gĂ©nĂ©rations Ă  venir.
– elles organisent un Ă©vĂ©nement majeur intitulĂ© “Reflexions sur la base” le 11 dĂ©cembre 1983, au cours duquel 50 000 femmes protestent contre les missiles Cruise arrivĂ©s Ă  Greenham Common trois semaines auparavant. Leur protestation consiste juste Ă  brandir en silence des miroirs symbolisant l’indispensable retour sur soi qui oblige chacun Ă  rĂ©flĂ©chir sur ses actes, Ă  les penser. La journĂ©e se termine avec des centaines d’arrestations, tandis que de nombreuses femmes sectionnent les grillages et pĂ©nĂštrent Ă  nouveau sur la base
– En janvier 1987, aprĂšs la dĂ©claration au Parlement britannique selon laquelle « il n’y a plus une seule femme Ă  Greenham, aucun grillage n’a Ă©tĂ© coupĂ©, donc il n’y a pas de frais de rĂ©paration », de petits groupes d’entre elles dĂ©coupent les grillages de la base chaque nuit pendant une semaine
– Lorsque des hommes sont invitĂ©s au camp dans le cadre d’actions et d’évĂ©nements, il leur est spĂ©cifiquement demandĂ© de participer aux crĂšches pour les enfants, Ă  la cuisine et Ă  d’autres formes d’assistance traditionnellement dĂ©volues aux femmes.
Perception du camp Ă  l’époque :
– Lorsqu’elles s’enchaĂźnent Ă  la base au tout dĂ©but, un parlementaire se dira “profon
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