Blonde niquée au taff

Blonde niquée au taff




⚡ TOUTES LES INFORMATIONS CLIQUEZ ICI 👈🏻👈🏻👈🏻

































Blonde niquée au taff



Interview

C.Sen : Le graffiti, c’est dire « J’existe »




Anniversaire

Les 25 ans de Entre deux mondes



Interview

Express Bavon, un papillon dans la ville

Paris 18, terre de rap sur laquelle les MCs trentenaires ne perdent pas pied. Rencontre avec l’un d’entre eux, C.Sen, qui applique en une heure trente d’interview (et un album) l’art de « ne vouloir ressembler à personne en ayant l’air de tout le monde. »
Abcdr Du Son : Ton album est dans la tradition du rap du 18ème. Comment définirais-tu le rap de cet arrondissement de Paris, qui a su devenir un vrai pan du rap français ?
C.Sen : Le truc le plus important, c’est de ne pas s’inventer de vie, ne pas raconter des conneries. C’est un rap qui essaie d’être proche du quotidien et de la réalité. C’est cette proximité qui le définit. Dans le rap du 18ème, il y a d’abord un quotidien que reconnaîtront les gens normaux qui vivent dans l’arrondissement. Même si là ça se calme un peu, les gens d’ici fréquentent vite le crime, le deal. Ce sont des trucs qui sont connus de tout le monde qui vit ici, qui se font aux yeux de tous. Donc ici, ce que les rappeurs racontent a toujours été proche de ce que vivent les gens normaux. C’est l’une des différences par rapport au rap de banlieue où tu as certains mecs qui disent qu’ils font du rap et qui en même temps sont dans les braquages et autres trucs de ouf, qui te sortent des armes de guerre… Ce qui existe mais qui n’est pas le quotidien de leurs voisins. Ici, personne ne raconte ça. Ce qui est posé, c’est la vie de tous les jours telle qu’elle est vécue. Pour moi c’est ça qui caractérise le plus le rap d’ici. Même si t’es un amoureux du hip-hop, la vie que tu mènes est proche de celle des autres. Même si tu te barres en couille tu te retrouves avec tout le monde, tu croises les gens normaux à l’heure du café, tu passes au PMU… C’est assez simple. Il n’y a pas d’histoires extraordinaires, c’est proche de la réalité que tout le monde partage ici. Et c’est ça que je kiffe, parce que moi personnellement, j’ai une vie assez normale. Animée de hip-hop puisque je peins, mais je me sens comme tout le monde. C’est ça qui me plait : parler de l’humain, sur fond de culture hip-hop.
A : A l’image d' »Anti-héros » où tu te décris comme un mec absolument normal.
C : Ouais sur le refrain. Après ce que je dis dans les couplets, ce n’est pas ce que tout le monde dirait. Mais le refrain « Je ne veux ressembler à personne en ayant l’air de tout le monde « , c’est vraiment ce qui me caractérise. Après si t’écoutes les couplets, ce n’est pas tout le monde qui pense comme ça, ni qui le formulerait ainsi. Je ne suis pas un marginal, je vis comme n’importe qui d’autre, j’ai les mêmes aspirations : gagner ma vie sans avoir honte de ce que je fais, faire vivre mon fils. Mais ma vie c’est un peu particulier quand même : une partie est au Brésil [ son fils est au Brésil, NDLR ]. Mais bon, ça m’est tombé dessus et je suis content.
Ce que j’ai déjà dit, c’est qu’on est tous confronté au fait qu’on est médiocre, qu’on a vite le nez dans la merde. Et à travers le rap, c’est toute cette médiocrité que je veux transformer en quelque chose de beau. Raconter tout ça, mais que ce soit bien dit, avec de belles images, des textes bien rappés sur de belles musiques – du moins que nous on trouve belles – et donc transformer toute cette bouillie de médiocrité qui est notre vie en quelque chose de beau. Pour moi c’est ça le hip-hop. Les mecs qui font de la danse, ils n’ont rien, mais il leur suffit de foutre un carton par terre pour qu’ils t’inventent des figures, deviennent des acrobates et ça devient beau. Les mecs qui font du son… A la base pourquoi on a fait du sample ? Parce qu’on n’avait pas d’orchestre. Alors les mecs ont pris deux disques, t’ont recomposé une musique et ont crée quelque chose de nouveau. C’est chant-mé. Le rap c’est pareil, tu te nourris du quotidien de tout le monde et tu le transformes en quelque chose de beau. Le graffiti, on va dans les pires endroits, dans les tunnels de métro où tu as des taux de matière fécale incroyables, dans les endroits les plus crades de Paname, mais on trouve ça beau d’aller là-dedans pour y mettre des peintures qu’on trouve belles. Voilà ce qu’est le hip-hop pour moi : transformer ce quotidien des grandes villes en quelque chose de beau.
A : Sur le morceau « Demande à la poussière », il y a un peu cette idée que tu es en train d’expliquer. Et ce son, qui est assez photographique, où tu décris tous les travers de ton quartier en listant les détritus qui jonchent le sol, il esquive le misérabilisme, comme tout ton disque d’ailleurs.
C : Tu sais, moi, les pires des trucs – et j’y suis confronté -, ça m’est arrivé de les trouver beaux. Genre, me balader sur les boulevards extérieurs à l’époque où il y avait des milliards de putes. Bon, la vie que tu vois là-bas, elle est moche. Mais tu parlais de photographie. Eh bien visuellement, là-bas, il y a un vrai truc, tu peux trouver ça beau. Aimer ça. C’est ça qui est bizarre. Tu finis par aimer cette ambiance super glauque au point de sentir ton truc en ressortir. Tu transformes ça en beau. « Demande à la poussière », quand tu l’écoutes de loin, musicalement, c’est le titre le plus doux de l’album. Et quand tu t’approches, il devient le morceau le plus crade de l’album. Tout l’étalage que je fais, c’est les trucs les plus dégueulasses de Paris ; c’est d’ailleurs pour ça qu’ils finissent par terre. Pourtant quand tu écoutes le morceau de loin, il te paraît doux.
La même logique s’applique au clip de « Disque Rayé ». Tu vois, le morceau est dur : ce que j’y dis, le refrain, les couplets. Et pourtant j’ai fait un clip en plein jour, en plein été, où je passe devant des étalages de fruits, où je dis bonjour à mes potes, bref des images qui rendent le truc plus beau, plus humain. C’est toujours la même idée : rendre les trucs plus beaux. Sans les biaiser bien sûr. Tu vois, moi j’arrive pas à écrire sur le bonheur. C’est comme l’amour, si tu veux l’exprimer, ça devient très vite niais, pas intéressant. Le bonheur, c’est des petits instants magiques, après lesquels on court dans la vie, et c’est d’ailleurs ça qui nous fait tenir. Mais ce ne sont pas des trucs que tu peux vraiment expliquer, et il n’y a pas de formule pour les atteindre. Un moment, t’as fait plein de trucs biens et tac, la vie décide de te le rendre. Mais t’as pas de garantie, ça arrive comme ça. Alors que là les trucs merdiques, les problèmes que tout le monde a, ça se répète, ça reste tous les jours. Donc j’écris là-dessus.
Et puis quand tu touches aux problèmes des gens et qu’ils sentent que tu vis les mêmes, ça leur fait du bien. Je le sais, parce que quand je prends l’album de rap de quelqu’un, j’écoute toujours le morceau le plus triste en premier. J’appuie sur la touche « avancer » et dès que j’entends la boucle la plus triste, j’écoute. Et si là ça me parle, je vais écouter le reste. Ce sont ces trucs là qui font que t’accroches, qu’on partage quelque chose, où tu te dis « Ce mec là vit la même chose que moi . » Par exemple c’est là qu’un mec comme Oxmo est redoutable. Avec ses mots, il va te sortir une phrase toute simple qui incarne quelque chose qu’on tous vécu. Ce n’est pas torturé et tu vois qu’il a formulé super bien un truc qu’on a tous ressenti. Tu te dis « Il est fort le gars ! » Genre quand il te dit « Ce que je crains ce n’est pas la mort mais la manière » c’est tout simple. Moi c’est exactement ce que je pense, mais je ne l’avais jamais formulé comme ça, et du coup ça me touche direct. J’essaie d’avoir la même démarche : dire d’une manière simple, belle et intelligible les choses dures que l’on vit à peu près tous. Je ne décris pas dans mon album les problèmes que personne ne connaît. Tout ce que je décris ce sont des choses qu’à peu près tout le monde connaît. A part les nantis. Et encore, même les nantis peuvent connaître ces problèmes. Je vois dans mes concerts, il y a des mecs ou des meufs pour qui en apparence tout va bien. Mais en fait non puisqu’ils se retrouvent dans ce que je dis. [ Rires ]
A : Les thèmes sont assez universels…
C : C’est ça qui est marrant. C’est universel, et pourtant tout le monde me parle de ce côté 18ème arrondissement que j’ai mis en avant. Mis en avant parce que c’était une manière de rendre la pareille à ce coin et aux gens qui m’ont nourri dans mon hip-hop, de leur dire « Je viens de chez vous et c’est grâce à vous que je sais rapper et que j’ai autant de passion . » Parce que j’étais avec des gens avec qui j’ai kiffé, qui partageaient le même truc que moi. C’est que dans ce sens là. Le but ce n’est pas de dire « Ici c’est chez moi » ou « Ici, ce qu’on raconte est mieux que tout le monde . » Moi à la base, je veux parler à tout le monde, et surtout, je m’en bats les couilles d’où tu viens. Tant que t’es un mec intéressant, qui a des trucs à dire ! Et justement en voyageant, en allant régulièrement au Brésil, j’ai vu des gens qui n’avaient pas du tout les mêmes problématiques que nous et qui m’apportaient plein de choses. L’endroit d’où tu viens finalement, ce n’est pas très important. Tu grandis à un endroit, forcément ça a une influence sur ce que t’es, mais ce n’est pas une garantie d’être quelque chose, ni un méchant ni un gentil. Tu vas dans les cités, au 4 000 par exemple, la plupart des gens ont un taff, ils sont gentils, ils ont envie de vivre normalement et pourtant à cet endroit il se passe des trucs de ouf. Mais ce n’est pas parce que tu viens de cet endroit là que tu vas devenir quelque chose, un méchant ou quoi. Il y a bien sûr une part de déterminisme qui existe, tu vois que quand tu viens d’un coin ça te change, mais ça ne veut pas dire que tout le monde a les mêmes aspirations ou va tourner dans tel ou tel sens. Ça ne t’uniformise pas.
D’ailleurs, mon prochain album, je le fais vachement dans ce sens là, dans le délire Être Humain. Qu’est ce qu’est le rapport entre les gens ? C’est ça qui est important. Nous ici on vit la grande ville, c’est quand même un truc spécial. Être anonyme, on ne se dit pas bonjour, personne ne se regarde. C’est super bizarre en réalité. Quand tu vas un peu ailleurs tu vois que normalement tu ne passes pas devant quelqu’un sans le regarder dans les yeux et lui dire bonjour. Et si tu le vois trois fois tu finis par t’intéresser à qui il est. Ici tu peux passer devant ton voisin quarante mille fois en lui disant à peine bonjour, sans savoir vraiment qui il est. C’est les grandes villes… Ça a un côté spécial. Mais ça fait partie des rapports humains, qui sont aussi devenus ça. Donc j’en parle. Le rapport à l’autorité aussi. On a le gouvernement le plus pourri qu’on ait jamais eu et bizarrement, tout le monde s’en fout. C’est de l’usure. C’est arrivé petit à petit et au final on s’en bat les couilles. Tous les jours ils te font un scandale qui avant aurait été un truc énorme. Aujourd’hui, c’est limite devenu banal. C’est assez ouf. T’es obligé d’en parler. Mais ça aussi c’est de l’humain. Pourquoi les gens n’en ont plus rien à foutre de ce que font leurs dirigeants alors que c’est eux qui les élisent ? Regarde en ce moment, les keums ils sont tous grillés de partout. Le Woerth ils te le sortent alors ça y est on n’en parle plus. Hortefeux, le mec est jugé, condamné, c’est un repris de justice ! Il est censé être ministre de l’intérieur, représenter l’application de la loi. C’est un truc de ouf. Et tous ses trucs ils passent crème alors qu’avant c’était grave. C’est une évolution d’ici, l’Homme s’est habitué à toutes ces saloperies et c’est cheum, c’est dangereux même de ne plus s’occuper de tout ça. Mais c’est pareil, c’est le rapport entre les gens, c’est une évolution de l’être humain. Je suis ancré dans mon époque, mes textes ne sont pas intemporels comme peuvent l’être ceux de Brel ou de Brassens. Mais j’aimerai me tourner dans cette direction, parler des rapports humains tels qu’ils sont, peu importe l’époque.
A : Cet album a une diversité dans les ambiances. C’est justement vouloir être le reflet d’autant de moments, de sentiments ?
C : J’avais fait deux CDs avec mon groupe, 75018 BeatStreet, où on allait tous dans la même direction. Mais quand tu fais ton album solo tu te présentes aux gens. Je ne vais pas être malhonnête. Je ne suis pas qu’un mec du 18me arrondissement qui déteste la police, aime fumer du teusch et qui s’en prend aux institutions. J’aime aussi Paris, sortir, j’aime les meufs, j’aime voyager, je déconne quelques fois. Dans « Mon sosie »… Tu vois là c’est pareil. Musicalement, je l’ai rendu sympathique ce morceau, mais en fait je m’y cartonne, je dis à tout le monde tout ce que je devrais cacher. Le premier album solo tu te présentes, alors je ne vais pas cacher des choses. Ouais j’ai envie de voyager, ouais quand la nuit tombe je peux partir complétement en couille, faire n’importe quoi et partir avec une poubelle. Il y a aussi les femmes qui font super partie de ma vie. Finalement, je ne parle pas que des gens, je parle aussi de moi.
C’est aussi une question d’honnêteté par rapport à des potes à moi qui eux sont dans la merde de ouf, dans des impasses de malade. Ça j’en ai vu des impasses, que ce soit un déterminisme social, des mecs qui tombent dans la gue-dro, toutes sortes de trucs horribles. Mais moi non, je n’ai pas grandi comme ça. Rien que par respect pour ma mère je ne vais pas inventer des trucs pareils. Je n’ai pas grandi dans un taudis. J’ai grandi avec ma mère, pas riche, foyer monoparental, mais pas à plaindre. Elle s’est bien tapée pour que je grandisse. J’ai mangé à ma faim et ce serait malhonnête de dire « Représente les vitres cassées et les poubelles qui crament . » Je n’ai pas vécu comme ça. Je suis tombé dans le graffiti à onze ans et j’ai fait toute ma jeunesse en peignant. Dès que j’ai commencé à écrire je me suis dit que je ne mentirai pas, même pour faire une belle phrase ou une image super crado. Des trucs super crades, j’en ai fréquenté pourtant, peut-être même plus que beaucoup de gens qui eux s’inventent des mondes proches de la crypte.
Et puis ce qui a changé, c’est aussi tous les rappeurs de studio et d’internet qu’il y a maintenant et qui s’inventent des vies. Ça passe crème ça. Personne ne vient les voir, checker un peu ce qu’ils sont. Moi quand j’ai commencé à vivre dans le hip-hop, si tu mentais c’était grave. Grave au point de te faire casser la gueule. On venait chez toi parce que t’avais dit de la merde, parce que tu mentais. C’était une trahison de ne pas être soi-même. Et j’ai grandi là dedans, avec cette idée là. Du coup j’ai toujours eu l’honnêteté.
A : Mais justement, est-ce que ce n’est pas la même chose que ce que tu disais sur les politiques tout à l’heure, où les gens acceptent que ce soit faux ou alors sont résignés ?
C : Bah ouais ! Bien sûr. Les gens acceptent de se faire traiter de putains. Je ne vais pas dire des noms mais c’est un truc de malade. Aujourd’hui les gens écoutent des disques tout au long desquels ils se font insulter. Ils les chantent même ! Je ne comprends pas. Après, le problème, ce n’est pas que le rap c’était mieux avant. Aujourd’hui il y a un pur niveau alors qu’à l’époque il y avait des mecs connus qui ne savaient pas rapper. Tu écoutes Rapattitude , tu vois direct qu’il y a des mecs qui ne sont pas dans les temps. T’écoutes NTM – que j’ai surkiffé hein – il y a certaines rimes écrites avec des chaussettes. On a tous kiffé « Y a du monde sur la corde à linge « , mais imagine un MC d’aujourd’hui qui met cette rime dans un refrain, tu vas voir comment on va le recevoir ! [ Rires ] Donc le niveau n’a pas baissé. C’est juste qu’il y a moins de foi, moins de passion dans le truc. Et surtout, il n’y a plus l’idée du mouvement.
A : C’est devenu une musique comme les autres tu veux dire ?
C : Quelque part oui. Les gens savent très biens que Booba dit des trucs super véner mais que si tu le croises au café, il ne sera pas en train de chercher des noises à tout le monde. Les gens savent que Booba est gentil. Rohff encore, il leur fait un peu peur. Mais Booba c’est un mec til-gen, pas vrai ? Bon, si tu veux te taper avec lui, OK, il sait se taper. Mais à la base c’est un til-gen. Il traîne avec des gens normaux ou des avocats. Et à côté de ça il va te dire des trucs de ouf super hardcores et tout le monde va trouver ça normal. Avant ça n’existait pas ça. Ce que tu disais, il fallait que ça te ressemble. Pour de vrai.
A : Ça vient d’où ce changement pour toi, entre le fantasme et l’authenticité ?
C : Bah, c’est comme quand tu regardes des films. Si tu regardes Troupes d’Élite ou La cité de Dieu , tu vas regarder ça pour avoir un reflet d’une certaine réalité. Puis si tu téma L’Arme Fatale là c’est pour avoir des délires de ouf, que ça parte dans tous les sens. C’est pareil dans le rap. Maintenant la palette est plus grande et les gens sont habitués à voir du vrai, du faux. Et ils savent ce qui est vrai et ce qui est faux. Il y a très peu de gens qui se font berner. Ils y croient à douze piges, puis à quinze ans ils percutent, ils se disent « Il s’est foutu de ma gueule, il ne me la refera plus . » Ils savent où ils en sont.
A : Avant le début de l’entretien, tu disais qu’il n’y avait plus de mouvement hip-hop, qu’il avait été remplacé par une culture entrée dans les mœurs. Quand est ce que l’idée de mouvement, sa dynamique, ont commencé à se perdre selon toi ?
C : Ce n’est pas très vieux. Même l’époque Secteur Ä – Skyrock, le côté mouvement, revendicatif, existait encore. Ce côté où quand tu es dedans, tu défends certaines idées, tu te confrontes à d’autres mouvements, où tu t’affirmes. Bon Secteur Ä c’était il y a plus de dix ans. Mais ce n’est pas arrivé à un moment précis, ça s’est fait petit à petit.
C : Ouais. Quand je parle de graffiti à des jeunes dans le rap, ils s’en battent les couilles. « Pourquoi tu fais du graffiti ? ça ne rapporte pas de thunes . » Et puis il y a aussi une réalité de la vie qui est de plus en plus dure. Par exemple je connais bien Rockin’ Squat. Je ne vais pas parler de lui parce que je l’aime bien, mais je peux te parler des gens de sa génération, des gens qui l’entourent. Eh bah un mec qui se prenait pour un rasta à l’époque, parce qu’il écoutait du reggae et qu’il se laissait pousser les locks, il y croyait qu’il était rasta. Il existait une forme d’imaginaire et la naïveté d’y croire. Ou un mec qui se prenait pour un révolutionnaire, il croyait qu’il l’était. Les jeunes de maintenant, ils ne vivent plus ça, ils sont super terre à terre. Tu le vois par exemple dans le banditisme. Les bandits étaient à fond dans le délire marginal. Donc tu les retrouvais dans la haute, dans les grandes boites, où ils s’affichaient avec leurs bouteilles en sachant qu’ils allaient finir en prison à un moment ou à un autre. Les bandits de maintenant non. Ils font leurs coups, ils mettent l’oseille à gauche, ils envoient à la famille. Il n’y a plus un moment où c’est du fantasme. C’est hyper terre à terre.
C : Il y a moins de rêve. Je sais qu’Assassin quand ils ont commencé, ils avaient un idéal avec eux. Je pense vraiment qu’au fond de lui, il se disait qu’il allait changer le monde. Il n’y a plus un jeune aujourd’hui qui veut changer le monde. Il veut changer d’endroit avec sa famille, quitter le lieu où il vit. C’est ça la seule chose qui compte aujourd’hui. Ce côté terre à terre enlève le côté mouvement. Je n’ai pas de jugement de valeur par rapport à tout ça. C’est un constat. Moi je le vois avec mon œil de gars qui a commencé le graffiti à onze ans en étant tout de suite à fond, mort de faim. Et ce que je dis, je le vois sur moi-même. Je verrais un mec qui aujourd’h
Le Sexe A La Plage
Tres Vieille Pute
Je veux ta grosse bite black

Report Page