Belle et souriante brunette veut bander son amant
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Belle et souriante brunette veut bander son amant
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« Minou », câest le petit nom dâĂmilie, la mĂšre de ZoĂ©, 20 ans, fiancĂ©e de Pierre, 34 ans, professeur dâarts martiaux. Le problĂšme, câest que Minou a des vues sur Pierre⊠Gare aux week-ends dans la maison de lâogresse !
Lorsque jâai rencontrĂ© ZoĂ©, je sortais dâune histoire longue et douloureuse avec une femme de quatre ans mon aĂźnĂ©e. Nous avions essayĂ© dâavoir un enfant, en vain. La procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e et la diffĂ©rence dâĂąge avaient eu raison de notre amour. AprĂšs avoir quittĂ© RaphaĂ«lle, je mâĂ©tais octroyĂ© quelques mois de cĂ©libat. Je suis pas mal sorti Ă cette Ă©poque et jâai rencontrĂ© plein de nouvelles tĂȘtes. Je suis professeur dâarts martiaux et jâavoue, sans me vanter, que jâai toujours eu beaucoup de succĂšs auprĂšs des femmes. Mon cĆur de cible : la bourgeoise mariĂ©e de 40 ans qui sâennuie avec son mari. Un piĂšge. Jâavais lâimpression dâĂȘtre libre, mais câest une illusion. JâĂ©tais enfermĂ© dans lâirresponsabilitĂ©. Câest frustrant dâĂȘtre lâĂ©ternel amant, cela vous empĂȘche dâĂ©voluer. Les femmes vous entraĂźnent dans une relation Ă©goĂŻste, oĂč elles prennent ce quâelles veulent de vous et vous laissent sur le carreau dĂšs que vous avez un problĂšme.
Aussi, quand jâai croisĂ© ZoĂ©, jâai dĂ©cidĂ© que ma vie allait changer. Elle Ă©tait jeune, elle Ă©tait libre, aprĂšs une rupture sanglante avec un petit ami qui lui avait pourri la vie. Jâavais envie dâengagement, ZoĂ© avait besoin de sĂ©curitĂ©, nous avons trĂšs vite vĂ©cu ensemble. Au bout de deux mois, nous ne nous quittions plus. ZoĂ© sâest installĂ©e chez moi. Jâai dĂ» faire le mĂ©nage car jâavais deux maĂźtresses rĂ©guliĂšres, toutes les deux quadras, toutes les deux mariĂ©es et toutes les deux trĂšs envahissantes. Lâune dâelles Ă©tait gĂ©rante dâun club libertin et je mâĂ©tais laissĂ© aller Ă frĂ©quenter parfois son Ă©tablissement. Jâai tout arrĂȘtĂ© quand jâai compris que Christelle vantait mes qualitĂ©s Ă ses copines et mâutilisait un peu comme une maquerelle. Lâhorreur, ça a Ă©tĂ© quand jâai dĂ©couvert sur Facebook le surnom quâelle mâavait trouvĂ© : «lâĂ©talon arabe ». Ma mĂšre est maghrĂ©bine, je ne supporte pas le racismeâŠ
Les parents de ZoĂ© sont sĂ©parĂ©s. Jâai dâabord rencontrĂ© son pĂšre, Steve, un type que la vie nâa pas Ă©pargnĂ©. Ancien batteur dâun cĂ©lĂšbre groupe de hard rock français, il a Ă©tĂ© victime dâun accident de voiture. AprĂšs, il a connu la dĂ©gringolade et, Ă prĂ©sent, il vivote grĂące Ă une pension dâinvaliditĂ©. Il fait partie dâune communautĂ© EmmaĂŒs mais ZoĂ© continue Ă lui rendre visite fidĂšlement. Ce qui nâest pas le cas de sa mĂšre, Emilie. Ils sont fĂąchĂ©s Ă mort. Steve appelle son ex-femme «la garce ». Le jour oĂč jâai rencontrĂ© ZoĂ©, sa mĂšre Ă©tait partie la veille pour une retraite de trois mois en Inde. Jâai donc patientĂ© quelque temps avant de lui ĂȘtre prĂ©sentĂ©. En attendant, ZoĂ© mâa beaucoup parlĂ© de «Minou», comme elle lâappelle. ZoĂ© et Emilie sont unies par un amour fusionnel, elles se parlent au tĂ©lĂ©phone au moins trois fois par jour. Emilie, dâorigine bourgeoise, est une rĂ©voltĂ©e. La seule punk de Tarascon, dâaprĂšs les dires de sa fille. Jâai vu ses photos de jeunesse, elle Ă©tait trĂšs jolie mais trĂšs destroy. AprĂšs une petite carriĂšre de chanteuse, elle a fait de lâargent dans lâimmobilier. Malheureusement, elle a eu des ennuis avec la justice. Aujourdâhui, elle sâest bien rĂ©insĂ©rĂ©e et sâest installĂ©e dans un village du Gard oĂč elle tient une boutique dâanimaux empaillĂ©s. Elle donne aussi des cours de chant et de musique.
Minou est une femme trĂšs libre, il y a beaucoup de photos dâelle nue dans lâalbum de sa fille. Ăa mâa un peu choquĂ© au dĂ©but, pourtant, il nây a rien de malsain, apparemment. Minou est une vraie sĂ©ductrice, elle change de fiancĂ© rĂ©guliĂšrement. Du psy au ferrailleur, le casting est large. DâaprĂšs ZoĂ©, elle nâa jamais trouvĂ© le bonheur. ZoĂ© a mĂȘme Ă©tĂ© plus prĂ©cise, mais je lâai arrĂȘtĂ©e. Je nâaime pas beaucoup les enfants qui parlent de la sexualitĂ© de leurs parents. Tout ce que jâavais appris sur ma belle-mĂšre me donnait une lĂ©gĂšre apprĂ©hension. A 51 ans, elle nâavait pas une grosse diffĂ©rence dâĂąge avec certaines de mes maĂźtresses passĂ©es⊠Jâai rencontrĂ© Minou le jour de son anniversaire. Elle avait organisĂ© une petite fĂȘte dans sa maison de village. LâaprĂšs-midi, elle a appelĂ© ZoĂ© pour lâenvoyer au ravitaillement. Câest moi qui ai dĂ©crochĂ© le tĂ©lĂ©phone. Rien quâĂ sa voix rauque et un peu ironique, jâai compris que câĂ©tait une vraie sĂ©ductrice. Jâavais lâimpression quâelle faisait des sous-entendus tout le temps. Le genre de femme qui vous teste et vous entraĂźne sur un terrain glissant. Je connais la chanson, jâai pris ma voix de flic, la plus glaciale possible, et bien sĂ»r, ça lâa calmĂ©e.
On est arrivĂ©s un peu plus tĂŽt que les invitĂ©s pour lâaider Ă prĂ©parer le buffet. Je nâai pas reconnu la femme vue en photo. TrĂšs mince, brune et grande, elle ressemblait Ă Morticia de la famille Addams, avec des yeux bleu pĂąle, magnifiques. Elle mâest apparue plus chic que je ne croyais. TrĂšs rĂ©servĂ©e, pas du tout chaudasse. Elle semblait totalement indiffĂ©rente Ă ma prĂ©sence, distante, presque hostile. Aussi, lorsquâelle mâa proposĂ© de lâaccompagner Ă la cave pour aller remplir des carafes de vin, je ne me suis pas mĂ©fiĂ©. A peine Ă©tions-nous arrivĂ©s devant les cubitainers, quâelle a commencĂ© Ă mâeffleurer. Je me suis Ă©cartĂ©. Elle sâest fermement rapprochĂ©e de moi et mâa dit en me regardant droit dans les yeux: «Tu connais Christelle? Câest une vieille amie.» Soudain, je me suis souvenu de son visage: Minou Ă©tait lâune des copines Facebook de mon ex! Elle avait tentĂ© dâentrer en contact avec moi, Ă la suite dâune pub passĂ©e dans son diary. Comment nier ?
Reprenant ma voix de flic, jâai mis les choses au point. Je lui ai dit que la page Christelle Ă©tait tournĂ©e depuis longtemps et que jâĂ©tais trĂšs amoureux de ZoĂ©. Elle a pris un air trĂšs bizarre et jâai compris que jâavais du souci Ă me faire. Lâanniversaire sâest passĂ© sans embĂ»ches. Elle nâa pas trop bu et elle sâest montrĂ©e correcte, froide mĂȘme, au point que ZoĂ© a pensĂ© que je lui faisais peur. Malheureusement, Minou nâest pas du genre timide, plutĂŽt du genre garce. Je sais quâelle attend son heure. Sa derniĂšre trouvaille: elle sâest inscrite Ă mon cours de tai-chi sans prĂ©venir sa fille. Elle mâa demandĂ© de ne rien dire Ă ZoĂ© parce quâelle a eu un grave accident de cheval et que le sport ne lui est pas conseillĂ©. Que faire? Si je mens Ă ZoĂ©, Minou commence Ă me piĂ©ger. Si je lui dis la vĂ©ritĂ©, ça va ĂȘtre un drame. Le pire câest quâEmilie⊠mâexcite beaucoup. Jâai vraiment peur de dĂ©raper.
Imprimé par ordre des paillards , 1941 ( p. 7 - 159 ).
book LâAmour paillard (1923) LâĂrotin ImprimĂ© par ordre des paillards 1941 (Ă CythĂšre) V LâĂrotin - LâAmour paillard, 1941.djvu LâĂrotin - LâAmour paillard, 1941.djvu/5 7-159Â
DerniĂšre modification il y a 2 ans par Cunegonde1
à AsniÚres, dans une maisonnette entourée
dâun jardin, clos par des murs assez Ă©levĂ©s,
vivait une famille, étroitement unie, et composée
de cinq membres. CâĂ©taient Jacques
Phoncinot, trente-deux ans, et sa femme ThérÚse,
chatain-blonde de dix-neuf ans ; Antoine
Gorgon, cinquante-cinq ans, et sa femme Lina,
vingt-cinq ans, gentille brune, cousine de
Jacques ; Léa Dorial, blonde cendrée, dix-sept
ans, sĆur de ThĂ©rĂšse. Trois femmes, deux
hommes. Vivant pour eux, nâayant aucune
profession apparente, allant souvent Ă Paris
ou en voyage, sans quâon sâinquiĂ©tĂąt pourquoi,
ils ne faisaient pas de bruit et nul ne les troublait.
Cependant, sâil eĂ»t Ă©tĂ© permis Ă quelque
voisin de jeter un Ćil curieux sur ce qui se
passait dans lâintĂ©rieur du mĂ©nage, il aurait
eu à réfléchir et à faire des hypothÚses à perte
de vue. Pas de serviteur pour lâextĂ©rieur et le
travail du logis. Antoine Gorgon se chargeait
des provisions au marché, et des courses au
dehors ; Jacques veillait à la cuisine ; Lina et
ThérÚse se réservaient les chambres, Léa la
lingerie et le couvert. Ătait-ce un phalanstĂšre ?
Non.
Cette famille exploitait simplement les plaisirs
de lâamour dans leurs tableaux suggestifs,
prÚs de quelques hautes notabilités de la vieille
aristocratie ou de la finance, prĂšs de quelques
horizontales huppées voulant réchauffer les
sens dâun entreteneur sĂ©rieux, ou en dĂ©couvrir
un nouveau. MĂ©tier peu banal et pas facile,
qui nécessitait une entente trÚs serrée et une
liberté absolue entre soi, pour se satisfaire
dâabord dans ses goĂ»ts personnels afin de bien
les traduire pour les fantaisies dâautrui, pour
nâĂ©prouver ensuite aucune contrainte dans les
aventures qui parfois en résultaient. Aussi, si
le maire et le curé avaient consacré les mariages,
la volontĂ© familiale avait dĂ©crĂ©tĂ© quâon
userait sans jalousie les uns et les autres des
caprices dâune sensualitĂ© souvent excitĂ©e par
les tableaux quâon rĂ©pĂ©tait pour bien les rendre
devant les clients. On sâĂ©tait expliquĂ© bien
gentiment et bien franchement, pour que les
goûts particuliers se déroulassent sans choquer
aucun des associĂ©s, et pour que lâon jouit
largement, honnĂȘtement, gĂ©nĂ©reusement, des
joies paradisiaques réservées à un pacha dans
son sérail. Jacques était le baiseur hors-ligne
de la bande : il distribuait loyalement ses
coups de queue aussi bien Ă Lina quâĂ ThĂ©rĂšse,
et mĂȘme quelquefois Ă LĂ©a, Ă la charbonniĂšre,
pour ne pas trop endommager le pucelage. Il
possédait une langue trÚs experte pour les
minettes, alors quâAntoine adorait la lune, en
plein, en quart ou en demi-apparition, parfois
mĂȘme voilĂ©e par les jolis et luxueux dessous
que revĂȘtaient les trois nymphes prĂ©cieuses,
dont Jacques et lui se considéraient comme
les heureux sultans. Lina et LĂ©a brillaient dans
des arrangements plastiques pour le saphisme,
Ă©tant plutĂŽt passives quâactives, au lieu que
ThérÚse, nature trÚs vibrante, gamahuchait et
jouissait tantĂŽt de lâune, tantĂŽt de lâautre. La
femme de Jacques Ă©tait, de plus, une suceuse
de premier ordre, et par cet art mignon elle
savait Ă propos mettre en train soit son mari,
soit son cousin Antoine. Elle avait toujours les
lÚvres et la langue des mieux disposées.
On ne manquait pas dâagrĂ©ment dans la
maison, quand on ne travaillait pas au dehors ;
on y triturait des Ă©toffes de soie, satin, velours,
etc., pour créer des merveilles de toilettes originales,
sâadaptant au genre de beautĂ© de
chacune des trois femmes ; on confectionnait
des blouses, des culottes courtes, mĂȘme des
caleçons riches pour les hommes ; on essayait
les modĂšles, on imaginait des scĂšnes, des pantomimes,
on sâĂ©chauffait le tempĂ©rament, on
se lançait dans des postures excitantes et paillardes,
on Ă©tudiait la finesse des caresses, on
se lutinait, on ne sâembĂȘtait pas, et le baisage
se produisait toujours dans dâexcellentes conditions.
Or, le jour oĂč commence ce rĂ©cit, Jacques,
tout son monde assemblé, venait de terminer
la lecture dâune lettre, Ă©crite par un sportman
distingué, Arthur des Gossins , amant en titre
de La FĂ©rina, dont il ne parvenait pas Ă dissiper
la noire mélancolie, ce à quoi il espérait
parvenir par les scĂšnes mignardes et polissonnes
que la famille rendait avec tant de talent,
et quâil avait admirĂ©es chez un de ses amis. Il
Ă©tait facile de voir la profonde impression que
le montreur de plaisirs et son monde avaient
produite. Arthur des Gossins sâĂ©tendait longuement
sur la façon coquette, élégante, suggestive,
avec laquelle ils donnaient la vision des
voluptés amoureuses, excluant toute pensée
grossiĂšre, et il ne doutait pas que sa chĂšre
maĂźtresse, assistant Ă un tel spectacle, ne sentit
sâĂ©mouvoir ses sens et ne le rĂ©compensĂąt de
lâamour quâil lui vouait. Jacques, la lettre Ă la
main, se rengorgeait. Il sâĂ©cria :
â Hein ! on arrive Ă nous comprendre, on
ne nous injurie pas.
â Il ne manquerait plus que ça, rĂ©pliqua
ThérÚse : on leur montre trois femmes, jeunes,
jolies, bien bĂąties, habiles Ă jouer de leur
corps, et ils ne seraient pas contents ! Ils peuvent
toucher, ils peuvent obtenir une caresse,
ils ou elles, et tu voudrais quâils fissent les
méchants !
â La clientĂšle est si restreinte, quâil faut
toujours sâĂ©tonner dâun nouveau qui se prĂ©sente
pour son propre compte.
â Le fait est, intervint Lina, que les nouveaux,
en général, aiment mieux nous retrouver
lĂ oĂč ils nous ont rencontrĂ©s ; ils ne nous
appellent que rarement chez eux. Et, comme
les trois quarts du temps nous travaillons surtout
chez quelques cocottes intelligentes recevant
beaucoup de Messieurs, quâelles veulent
attirer en leur montant le tempérament grùce
Ă nous, les Messieurs ne demandent presque
jamais notre adresse.
â Cette fois, câest le contraire qui arrive :
lâamant de la cocotte nous invite Ă aller aguicher
les sens de sa belle. Quâest-ce qui connaĂźt
La FĂ©rina ? Je lâignorais avant cette heure.
â Jâen ai entendu parler, rĂ©pondit Antoine ;
il paraĂźt que câest une jolie blonde, trĂšs froide
et trĂšs faiseuse dâembarras. On a prononcĂ©
son nom lâautre soir ; on disait quâelle avait
une bonne amie, avec qui elle se moquait de
son amant.
â Ăa, ce ne sont pas nos affaires. On ne sait
rien de la dame, lâamant nous invite Ă aller
chez elle, il paye pour les tableaux, occupons-nous
de ce quâon lui servira.
â Je te crois, mon beau, dix fois plutĂŽt
quâune.
â Que jouerons-nous Ă cette princesse ?
â Si elle est froide pour les hommes, on lui
montrera le gamahuchage des femmes.
â Tu as raison : tu tâemballeras sur Lina et
sur LĂ©a ; on musiquera Ă lâespagnole ; en
avant tulles et mousselines, torsions des reins
et des cuisses, danses du ventre et du cul,
petits bécots, grosses lippées ! Elle pissera
dans ses bas ! Je suis sûr de votre triomphe,
mes belles déesses. Maintenant, en place pour
la répétition des poses.
Dâun landau, le montreur de plaisirs et son
monde descendirent Ă la porte dâun immeuble
de la rue Marbeuf. Antoine Gorgon, le visage
entiÚrement rasé de frais, le corps sanglé dans
une redingote, présentait, on ne peut mieux,
le type dâun brave tabellion de province. Quant
Ă Jacques Phoncinot, la moustache brune en
croc, lâallure dĂ©gagĂ©e sous un complet marron,
il précédait toute sa bande, les dames en toilette
modeste de soie noire, sans falbalas tapageurs,
le suivant Ă la queue leu leu. Antoine
sâinforma de lâĂ©tage oĂč habitait Mme La
Férina ; le concierge répondit poliment de
grimper jusquâau troisiĂšme, oĂč lâon attendait
ces dames et ces messieurs.
Sur le tapis de lâescalier, les pas de nos gens
glissaient sans bruit ; ils virent la porte de
lâappartement ouverte sur le palier. On les
attendait, ils pensĂšrent quâils nâavaient quâĂ
pĂ©nĂ©trer. Jacques continua Ă sâavancer le premier,
puis immédiatement derriÚre lui, sa
femme ThérÚse, suivie de Lina et de Léa, Antoine
fermant la marche. Une longue galerie
donnait sur le vestibule ; la troupe sây engagea,
sans échanger une observation ; on se
trouva au bout devant une porte entrebùillée,
la tenture soulevée ; Jacques la franchit et
pénétra dans une piÚce en demi-obscurité. Il
sâarrĂȘta soudain, stupĂ©fait et trĂšs ennuyĂ©Â ; en
face de lui, sur un sopha, il apercevait une
jeune femme, le peignoir défait et rejeté sur
les cĂŽtĂ©s, la chemise relevĂ©e jusquâau cou, les
cuisses et le ventre nus, exhibant le minet
blond, sous lequel disparaissait dans le con
une queue, manĆuvrant avec vigueur. La
dame Ă©tait Ă cheval sur les genoux du cavalier,
le dos appuyé contre sa poitrine ; elle tenait
la tĂȘte tournĂ©e en partie de son cĂŽtĂ©, pour tendre
les lĂšvres Ă ses baisers, ce qui expliquait
quâelle nâentendait rien, et continuait le manĂšge
du coït, se trémoussant de plus en plus.
Jacques atterrĂ©, comprenant quâil commettait
une maladresse, nâosait ni sâavancer ni reculer,
il se cramponnait à la main de ThérÚse, aussi
stupéfiée que lui, et à la suite du couple, Lina
et LĂ©a regardaient de tous leurs yeux, tandis
quâAntoine, complĂštement affolĂ©, sâĂ©tait
accroupi pour sâenfourner sous les jupes de
cette derniĂšre, cachette quâil estimait la plus
sûre et la plus sacrée.
Les deux hommes portaient une petite
valise, oĂč ils avaient leurs costumes pour les
tableaux de luxure quâils devaient reprĂ©senter,
costumes trĂšs sommaires. La valise, tenue par
Jacques, tremblait Ă sa main ; celle dâAntoine
reposait sur le tapis. Tout Ă coup la dame,
ayant échangé une derniÚre langue avec son
amant, tourna la tĂȘte et vit le montreur de
plaisirs. Elle poussa un cri, laissa retomber
sa chemise, réunit les pans de sa matinée, et,
sâesquivant des genoux de son cavalier, partit
comme une folle. Lâhomme, se reboutonnant
vivement aprÚs avoir rajusté son débraillage,
se redressa trÚs irrité et demanda :
â Vous ĂȘtes sans doute M. Arthur des Gossins ?
â Non, vous vous trompez, ce nâest pas
moi.
â Vous venez de la faire se sauver.
Le cavalier, un jeune homme brun dâune
vingtaine dâannĂ©es, devina la sottise quâil
venait de laisser Ă©chapper, et furieux sâexclama :
â Adressez-vous aux domestiques, ou allez
au diable !
Jacques reconquérait son sang-froid ; le
hasard lui donnait barre sur la maĂźtresse de
cĂ©ans. Il ne sâopposa pas Ă ce que le jeune
homme se retirĂąt sur son apostrophe, et, dodelinant
de la tĂȘte, en signe de vif contentement,
il fit volte-face, commandant Ă son monde de
le suivre. On revint Ă travers la galerie vers
la porte dâentrĂ©e, non sans avoir Ă©tĂ© obligĂ©
dâarracher Antoine de dessous les jupes de
LĂ©a, oĂč dĂ©jĂ il se livrait Ă de furibondes feuilles
de rose sur la lune encore celée , et on carillonna.
Une servante accourut, une gentille
brunette qui, toute rieuse, demanda :
â Ah, câest vous, le monde quâon attend ?
â Oui, ma chĂšre enfant, câest bien nous.
Conduisez-nous auprĂšs de M. des Gossins ou
de Mme La FĂ©rina.
â Venez par ici. Monsieur vous attend dans
une chambre, pour que vous vous y nippiez.
Alors, vous allez jouer la comédie rien que
pour Madame et ses invités ?
â Votre maĂźtresse vous le racontera.
Arthur des Gossins, personnage trĂšs av
Un trÚs beau mec marié se fait baiser par l'infirmiÚre
Deux frÚres excités baisent en l'absence des pÚres
Gorge profonde et défonce pour cette mature qui fait un casting