Autorité de l’Etat : la nécessaire reprise en main
Jean Francis BELIBI
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Après avoir réitéré son appel à déposer les armes, Paul Biya a averti ceux qui s’obstinent à menacer la vie des populations.
A l’occasion de la fin d’année 2019 et du Nouvel an 2020, le président de la République, Paul Biya, s’est voulu sans équivoque à l’égard de ceux qui continuent de défier l’Etat dans le cadre de la crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis un peu plus de trois ans.
« Pour ceux qui s’obstinent à demeurer dans la mauvaise voie et qui continuent à avoir recours à la violence, nous n’aurons d’autre choix que de les combattre pour protéger tous nos concitoyens », a notamment fait savoir le chef de l’Etat.
Pour cela, il a précisé : « Nos forces de défense et de sécurité feront une fois de plus leur devoir avec mesure, mais sans faiblesse ». Un message qui se veut clair : il est temps que l’Etat rétablisse son autorité sur l’ensemble de son territoire.
Il faut le relever, depuis le début de cette crise, les pouvoirs publics ont engagé l’option qui, de leur point de vue paraissait la plus évidente : le dialogue. Des discussions ont été ouvertes avec les syndicats d’avocats et d’enseignants des régions concernées. Des solutions ont été apportées aux revendications formulées.
A titre d’illustration, sur le plan judiciaire, la loi portant organisation et fonctionnement de la Cour suprême a été modifiée pour intégrer une section de la Common law en vue de permettre l’examen des affaires venant des Cours d’appel du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il faut ajouter à cela, la publication au journal officiel de l’OHADA, de la version anglaise des textes uniformes de cette organisation internationale.
Concernant le volet éducatif, une section de la Common law a été créée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). En juin 2017, le président de la République a ordonné le recrutement spécial de 1 000 enseignants bilingues…
Pourtant, tout ceci n’a pas empêché certains irrédentistes, qui avaient un agenda caché de le dévoiler au grand jour. C’est ainsi que les revendications corporatistes ont cédé le pas à une insurrection armée. Celle-ci n’a pas épargné les structures relevant de l’autorité de l’Etat. On a ainsi assisté à la destruction des édifices publics, des assassinats des éléments des forces de défense et de sécurité, des enlèvements des autorités administratives.
Une situation qui n’a pas empêché le président de la République de continuer de tendre la main à ces personnes. Offrant même un cadre de réinsertion pour celles qui acceptent de déposer les armes. Contre toute attente, il a ordonné l’arrêt des poursuites devant les juridictions militaires contre 622 personnes.
Ayant consenti autant de sacrifices, et face à l’attitude irresponsable de certains qui ne veulent pas abandonner le recours à la violence, l’Etat se doit donc de prendre ses responsabilités en vue de rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire. Au besoin par l’usage de la force qui lui est reconnu.