Aujourd'hui il y a de la lesbiennes

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Ces femmes célÚbres étaient lesbiennes et vous ne le saviez probablement pas


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Publié le 6 novembre 2017 à 0h00 Mis à jour
le 6 novembre 2017 Ă  0h00

Le Dictionnaire historique des homosexuel.le.s cĂ©lĂšbres fait sortir du placard des personnalitĂ©s ayant marquĂ© l’histoire. Trois d’entre elles ont retenu notre attention.
Il n’y a encore pas si longtemps, l’homosexualitĂ© des personnes cĂ©lĂšbres ne figurait pas dans leur biographie. C’est pour remĂ©dier Ă  ces oublis de l’histoire que Michel LariviĂšre s’est attelĂ© Ă  ce grand Dictionnaire historique des homosexuel·le·s cĂ©lĂšbres (La Musardine), qui rĂ©tablit une vĂ©ritĂ© longtemps occultĂ©e. AprĂšs avoir lu ce passionnant ouvrage, on vous prĂ©sente trois lesbiennes de l’histoire contemporaine, trois personnalitĂ©s qui ont marquĂ© leur Ă©poque, trois vĂ©ritables pionniĂšres.
Si le nom de LoĂŻe Fuller ne vous est pas inconnu, c’est probablement grĂące au film sorti en septembre 2016 qui lui a Ă©tĂ© consacrĂ©. RĂ©alisĂ© par StĂ©phanie di Giusto, portĂ© par la performance de la chanteuse et actrice Soko et sobrement intitulĂ© La Danseuse , il a Ă©tĂ© vivement critiquĂ© pour sa rĂ©Ă©criture de la vie amoureuse de l’artiste . ÉclipsĂ©e, sa relation de 30 ans avec Gabrielle Bloch, qui fut non seulement sa compagne mais aussi sa collaboratrice. La rĂ©alisatrice a prĂ©fĂ©rĂ© inventer de toutes piĂšces un personnage masculin et greffer une romance hĂ©tĂ©rosexuelle -pas franchement utile et assez malsaine, il faut l’avouer- Ă  l’intrigue. Dommage de pas avoir tout simplement respectĂ© la vĂ©ritable et passionnante vie de LoĂŻe Fuller, et d’avoir ratĂ© une occasion en or de montrer un couple de femmes artistes Ă  l’aube du XXĂšme siĂšcle. Dans son Dictionnaire historique des homosexuel.le.s cĂ©lĂšbres , Michel LariviĂšre rappelle l’influence majeure de LoĂŻe Fuller, qui a fait le pari fou d’utiliser l’électricitĂ© dans ses mises en scĂšne et a inventĂ© de nouvelles techniques pour sublimer ses chorĂ©graphies, la plus connue Ă©tant la fameuse danse serpentine: “ L’imagination crĂ©atrice de la danseuse crĂ©e une rĂ©volution dans l’art du spectacle, inspire mĂȘme les peintres Mucha, Toulouse-Lautrec et le sculpteur Rodin .” Autant de raisons de se souvenir de LoĂŻe Fuller et de respecter son parcours artistique tout autant que sa vie personnelle.
Dans les annĂ©es 60, le milieu de la science-fiction est dominĂ© par des hommes. L’arrivĂ©e de l’auteure amĂ©ricaine Joanna Russ va bouleverser cet ordre Ă©tabli. Elle va rapidement s’imposer comme une figure incontestable de ce courant littĂ©raire aux cĂŽtĂ©s d’Ursula K. Le Guin. Dans son roman le plus connu, The Female Male , publiĂ© en 1975 -maladroitement traduit en français sous le titre L’autre moitiĂ© de l’homme -, elle imagine une sociĂ©tĂ© alternative sans hommes. Assumant ses convictions fĂ©ministes et son homosexualitĂ©, elle va Ă©crire plusieurs Ɠuvres de SF questionnant les stĂ©rĂ©otypes de genre, la sexualitĂ©, l’hĂ©tĂ©ronormativitĂ©. Au delĂ  de la SF, Joanna Russ a aussi Ă©crit plusieurs essais, dont To Write Like a Woman . À sa mort, les hommages ont saluĂ© l’esprit acĂ©rĂ© et l’humour de sa plume au service d’une remise en question de l’ordre patriarcal, et une tĂ©nacitĂ© qui force le respect, comme le rappelait l’auteure Margalit Fox dans les colonnes du New York Times : “ Celui ou celle qui Ă©crit de la science-fiction a le privilĂšge de remodeler le monde. Pour cette raison, le genre, particuliĂšrement entre les mains d’auteur·e·s margina·ux·les, est devenu un outil puissant pour un commentaire politique. Dans l’AmĂ©rique dans laquelle elle a grandi , Joanna Russ partait avec trois handicaps: en tant que femme, en tant que lesbienne et en tant qu’auteure de fiction qui a gagnĂ© sa vie au milieu du faste des dĂ©partements d’anglais Ă  l’universitĂ©. ”
Pour les jeunes lesbiennes d’aujourd’hui, le nom du Katmandou ne signifie sĂ»rement rien. Pourtant, cette boĂźte de nuit parisienne de la rue du Vieux-Colombier a Ă©tĂ© pendant vingt ans un haut lieu de la vie nocturne de la communautĂ© lesbienne . C’est Elula Perrin qui a fondĂ© ce club rĂ©servĂ© aux femmes en 1969 avec AimĂ©e Mori. Figure incontournable du milieu lesbien de l’époque, Elula Perrin s’est illustrĂ©e comme une des premiĂšres personnalitĂ©s Ă  faire son coming out en France dans une sociĂ©tĂ© encore trĂšs hostile Ă  l’homosexualitĂ©: en 1977, dans l’émission de Philippe Bouvard, L’Huile sur le feu , elle n’hĂ©site pas Ă  parler sans dĂ©tours de son attirance pour les femmes. La patronne du Katmandou, puis d’un autre club, Le PrivilĂšge, s’est aussi illustrĂ©e en tant que romanciĂšre. “ Dans son Ɠuvre, qui compte aussi des romans policiers populaires, cette pionniĂšre de la lutte pour la reconnaissance de l’amour lesbien rĂ©clame ‘ le droit Ă  l’indiffĂ©rence’ , la facultĂ© pour une lesbienne d’aimer sans contrainte ”, rappelle Michel LariviĂšre dans son Dictionnaire historique des homosexuel.le.s cĂ©lĂšbres . Elula Perrin n’était pas une lesbienne radicale, une rĂ©volutionnaire au poing levĂ©. Pourtant, en parlant haut et fort de son homosexualitĂ©, elle a mis un visage et des mots sur la rĂ©alitĂ© de beaucoup de femmes et a participĂ© Ă  une meilleure visibilitĂ©. Alors que l’homosexualitĂ© Ă©tait encore perçue comme une tare sociale, sa prĂ©sence mĂ©diatique a eu un vĂ©ritable impact pour lutter contre les clichĂ©s et montrer qu’on peut ĂȘtre lesbienne et vivre une vie heureuse et Ă©panouie.
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Home Actu Lesbiennes, la révolution
Par Julie Rambal publié le 5 mai 2022 - 08:39
© 2022 Ringier Axel Springer Suisse SA
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Comptes Instagram, essais, podcasts
 de plus en plus de femmes invitent Ă  mieux connaĂźtre la culture lesbienne et racontent comment elles ont pris conscience qu’elles l’étaient. Un cheminement qui peut parfois prendre du temps, en raison d’un manque de reprĂ©sentations historiques et d’une longue tradition d’invisibilisation et de mĂ©pris de la sexualitĂ© fĂ©minine. Bienvenue dans le monde des «coming in» lesbiens, oĂč chaque parcours reste unique.
De plus en plus de femmes invitent Ă  mieux connaĂźtre la culture lesbienne et racontent comment elles ont pris conscience qu’elles l’étaient. 
«Nul tourbillon irrĂ©sistible ne m’a entraĂźnĂ©e. Je n’ai mĂȘme pas eu de prĂ©destination rĂ©trospective – enfant, rien ne me poussait vers les autres filles, et encore moins vers les activitĂ©s dites «de garçon», contrairement au clichĂ© sexiste qui voudrait voir en chaque lesbienne un ancien «garçon manqué» [
]. Et pourtant, aujourd’hui, je suis devenue gouine. J’ai tracĂ© mon chemin, Ă  pas de louveteau et Ă  tĂątons», Ă©crit Louise Morel dans « Comment devenir lesbienne en dix Ă©tapes » (Ed. Hors d’atteinte), un essai flamboyant sur le lesbianisme Ă  paraĂźtre le 5 mai. Avec pĂ©dagogie, l’essayiste raconte son vĂ©cu, «devenue lesbienne Ă  presque 30 ans», et pourquoi nombre de femmes suivent le mĂȘme chemin tardif, avant de vivre dans la joie leur orientation sexuelle et affective.

Louise Morel a d’ailleurs pensĂ© son ouvrage comme un manuel de survie, ou plutĂŽt, comme elle dit: «Un guide pour sortir de la survie. Parce que je crois que beaucoup de femmes se rendent compte que l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ© n’est peut-ĂȘtre pas super-Ă©panouissante, mais se disent que si elles avaient dĂ» ĂȘtre lesbiennes, elles l’auraient su tĂŽt, alors que des femmes le deviennent Ă  tous les Ăąges. Et je voulais normaliser ce parcours pour celles qui l’ont vĂ©cu, et ouvrir des horizons de questionnement. Le lesbianisme quand on a 30, 40 ou 50 ans peut faire peur, c’est l’inconnu. Le but du livre est donc de donner des repĂšres, pour encourager plus de femmes.» Journalistes Ă  la RTS et en couple Ă  la ville, AurĂ©lie Cuttat et Christine Gonzalez ont elles aussi dĂ©cidĂ© d’offrir un podcast didactique: «Voyage au Gouinistan». Dix Ă©pisodes passionnants et sensibles, entre confidences personnelles, tĂ©moignages de terrain et culture lesbienne.

>> Lire aussi: Aurélie Cuttat et Christine Gonzalez; «On fait plein de petits coming out tous les jours»
«On voulait s’adresser au plus grand nombre et fournir un objet de communication Ă  toutes les personnes qui ne comprennent pas, ou n’ont pas toutes les cartes en main. Et aprĂšs un mois de diffusion, les audiences sont trĂšs encourageantes, s’enthousiasme Christine Gonzalez. Une jeune fille nous a Ă©crit pour dire qu’elle l’avait fait Ă©couter Ă  son pĂšre afin qu’il la comprenne mieux. Un pĂšre a envoyĂ© un message pour dire que sa fille est peut-ĂȘtre lesbienne, qu’il n’en est pas sĂ»r, mais se prĂ©pare avec le podcast. C’est hyper touchant. Nous avons aussi reçu des messages de femmes quadragĂ©naires, en couple hĂ©tĂ©rosexuel, qui s’interrogent.»

DĂšs le premier Ă©pisode, intitulĂ© «Les placards dĂ©foncĂ©s», les journalistes racontent comme le processus peut ĂȘtre long, «trĂšs long, parfois hyper long», avec une premiĂšre Ă©tape, «s’en rendre compte soi-mĂȘme». Ce qu’on appelle le «coming in». Car dans un monde oĂč les fillettes restent biberonnĂ©es au mythe du prince charmant toujours prĂȘt Ă  embarquer pour la vie de chĂąteau, rien ne facilite la prise de conscience. Dans son livre, Louise Morel Ă©voque d’ailleurs la «contrainte Ă  l’hĂ©tĂ©rosexualité» – thĂ©orisĂ©e par Adrienne Rich, cĂ©lĂšbre intellectuelle lesbienne de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle – qui pĂšse sur les femmes, tel un rouleau compresseur: «EduquĂ©es dans des sociĂ©tĂ©s patriarcales, nous ne sommes tellement pas les sujets de notre propre dĂ©sir, et nous sommes tellement installĂ©es dans un systĂšme oĂč ce qui est censĂ© nous exciter d’un point de vue sexuel, mais aussi nous donner notre valeur d’un point de vue social, est le dĂ©sir des hommes, que se reconnecter Ă  sa puissance dĂ©sirante peut prendre du temps. Le patriarcat maintient les femmes dans une dĂ©pendance affective et intime qui est parfois difficile Ă  dĂ©nouer», nous dit-elle.
Quitter le boulevard de la norme hĂ©tĂ©rosexuelle est Ă©galement plus contraignant du cĂŽtĂ© des femmes, affirme Ilana Eloit, sociologue, enseignante, chercheuse Ă  l’UniversitĂ© de Lausanne et spĂ©cialiste des Ă©tudes de genre et de sexualitĂ©: «Elles ont beaucoup plus Ă  perdre que les hommes quand elles sortent de l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©, du fait de leur condition. Ne serait-ce que parce que les femmes gagnent moins que les hommes et que les enjeux Ă©conomiques font qu’il est souvent plus difficile de vivre sans homme lorsqu’on est une femme.»

Christine Gonzalez, aujourd’hui ĂągĂ©e de 42 ans, a elle-mĂȘme vĂ©cu dix ans avec un homme avant de faire son coming in. «J’avais des parents trĂšs ouverts, qui avaient des copines lesbiennes Ă  la maison, je ne pouvais pas me sentir menacĂ©e par un quelconque rejet, et pourtant, j’ai perdu quinze ans Ă  m’empĂȘcher de vivre mes dĂ©sirs. Et je me suis beaucoup interrogĂ©e, souffle-t-elle. Je venais de Fribourg, qui, Ă  l’époque, n’était pas la mĂȘme ville qu’aujourd’hui, avec ses soirĂ©es, ses festivals et ses librairies queers. Dans le Fribourg que j’ai connu, il n’y avait pas de bar LGBT, et ce que je ressentais Ă©tait inquestionnable Ă  ce moment-lĂ . Ma vie, mes potes Ă©taient hĂ©tĂ©rosexuels. Nous Ă©tions entre couples oĂč les filles parlaient des garçons, et les garçons des filles. C’était trĂšs binaire. Et puis je suis allĂ©e dans mes premiĂšres soirĂ©es oĂč j’ai vu des hommes s’embrasser, des femmes s’embrasser, et ça a tout changĂ©. C’est pour cela que je suis trĂšs animĂ©e par cette volontĂ© de visibilitĂ©. La visibilitĂ©, ça change tout.»
Car l’invisibilisation des lesbiennes a longtemps Ă©tĂ© une constante, comme le rappelle Thierry Delessert, docteur en sciences politiques Ă  l’UniversitĂ© de Lausanne et spĂ©cialiste de l’histoire homosexuelle en Suisse: «Historiquement, le lesbianisme a toujours Ă©tĂ© sous-thĂ©matisĂ©, car la sexualitĂ© lesbienne suit la sexualitĂ© fĂ©minine en gĂ©nĂ©ral, c’est-Ă -dire qu’elle est sous-estimĂ©e jusqu’à l’apparition du MLF (Mouvement de libĂ©ration des femmes), dans les annĂ©es 1970. Mais durant ces annĂ©es, mĂȘme le MLF a pensĂ© la sexualitĂ© dans le cadre de l’hĂ©tĂ©rosexualitĂ©, faisant subir aux lesbiennes un double phĂ©nomĂšne d’invisibilisation. A l’époque, d’ailleurs, les lesbiennes font vite scission.»

A ce jour, les Ɠuvres et icĂŽnes lesbiennes restent largement mĂ©connues du grand public, alors qu’il existe une pensĂ©e foisonnante, comme l’a dĂ©couvert Louise Morel sur le tard: «Il faut vraiment se mĂ©fier des discours qui disent: «Enfin, le lesbianisme sort du secret!» Il y a toujours eu plein d’efforts des lesbiennes pour parler de leur parcours, et des pionniĂšres dĂšs le milieu du XXe siĂšcle, et des vagues d’ouverture. Il y a vingt ans dĂ©jĂ , avec l’arrivĂ©e de la sĂ©rie tĂ©lĂ© The L Word, des articles s’extasiaient sur une nouvelle visibilisation. Et on oublie successivement toutes ces vagues, car il y a un travail efficace du patriarcat pour effacer tous les discours prĂ©alables.» Ce que confirme la sociologue Ilana Eloit: «Ce ne sont pas les lesbiennes qui se sont invisibilisĂ©es. Elles l’ont Ă©tĂ© par les reprĂ©sentations culturelles. Et mĂȘme politiquement, on parle trĂšs rarement de lesbianisme dans les discours. En gĂ©nĂ©ral, il est toujours question d’homosexualitĂ©.»
Ce qui a changĂ©? Le renouveau fĂ©ministe, selon la chercheuse: «Il se passe quelque chose, et mĂȘme Ă  l’universitĂ©, il y a de plus en plus de recherches sur cette question-lĂ . Je pense que cette nouvelle visibilitĂ© lesbienne est indissociable de la vague du fĂ©minisme autour de «#MeToo», qui a permis une problĂ©matisation des rapports de domination des hommes sur les femmes. A partir du moment oĂč l’on considĂšre ces dominations sexistes et sexuelles comme Ă©tant des dominations structurelles, la question du lesbianisme Ă©merge forcĂ©ment.

Aujourd’hui, il y a une dĂ©construction des normes hĂ©tĂ©rosexuelles, et ce qui Ă  l’époque pouvait sembler une pensĂ©e radicale est dĂ©sormais rĂ©appropriĂ© par des jeunes femmes et permet d’ouvrir un espace de redĂ©finition de soi.» En septembre 2020, Alice Coffin, Ă©lue Ă©cologiste parisienne, publiait « Le gĂ©nie lesbien » (Ed. Grasset), un essai sur ses combats
 la contraignant Ă  vivre sous protection policiĂšre devant la violence des rĂ©actions lesbophobes. «Les lesbiennes sont vĂ©cues comme une menace du systĂšme patriarcal et tout ce qui va avec», dĂ©cryptait-elle sur France Inter. Mais l’essai et le dĂ©ferlement de haine ont nĂ©anmoins permis une prise de conscience.
«Le livre d’Alice Coffin et d’autres ont rĂ©volutionnĂ© la visibilitĂ© lesbienne, et le podcast est nĂ© de ce mouvement d’ouverture consistant Ă  dire: «Maintenant on se montre, on existe et on prend une place, car on y a droit.» D’une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, ça participe au mouvement des femmes qui ont dĂ©cidĂ© d’occuper l’espace, constate Christine Gonzalez. Mais on vit les montagnes russes: des gens nous remercient pour le podcast et on constate en mĂȘme temps la persistance d’une rĂ©alitĂ© trĂšs crue des violences, du rejet et de la souffrance. Alors quand on me dit «Ça va mieux, maintenant, hein?», je pense qu’il reste au contraire beaucoup d’efforts Ă  mener pour que les personnes LGBTQIA+ se sentent complĂštement intĂ©grĂ©es. D’ailleurs une femme reste toujours vulnĂ©rable dans l’espace public, alors deux femmes
 Vivre l’expĂ©rience de se tenir la main un samedi de marchĂ© Ă  Lausanne n’est pas anodin. J’adore tenir la main, je l’ai toujours fait sans y rĂ©flĂ©chir avec un homme et lĂ , quand on le fait, on se serre pour se donner un peu de force, parce qu’il y a toujours des regards, bienveillants ou troublĂ©s, mais qui existent.»

Sur Netflix, le beau documentaire «A Secret Love» raconte l’amour indĂ©fectible de Pat Henschel et Terry Donahue, durant sept dĂ©cennies, dans une AmĂ©rique qui pourchassait encore les lesbiennes et les homosexuels jusque dans les bars. Pat et Terry ont prĂ©tendu qu’elles Ă©taient cousines toute leur existence, avant de se marier, dans leur maison de retraite, couvĂ©es par leurs amis. Quand elles se sont rencontrĂ©es, Ă  18 et 22 ans, elles avaient eu quelques romances hĂ©tĂ©rosexuelles. Le coup de foudre fut immĂ©diat. Jusque-lĂ , elles n’avaient jamais entendu parler du lesbianisme.
Dans une industrie essentiellement masculine, les lesbiennes ont longtemps servi de repoussoir Ă  l’écran, avant que les luttes ne changent cette sinistre vision du monde. Il Ă©tait temps. Voici 7 films qui cĂ©lĂšbrent les lesbiennes: 
Marlene Dietrich embrasse une spectatrice dans un club colonial, sous les applaudissements. Une audace vite oubliée par son entreprise de drague de Gary Cooper...
AdaptĂ©e du roman de DaphnĂ© du Maurier, cette premiĂšre reprĂ©sentation marquante d’une femme amoureuse d’une autre femme dĂ©peint une virago forcĂ©ment inquiĂ©tante...
Dans ce film sur une prison de femmes, les cryptolesbiennes incarnent des prĂ©datrices sadiques et toujours prĂȘtes Ă  harceler de jeunes innocentes...
Deux directrices d’un pensionnat se retrouvent accusĂ©es par une Ă©lĂšve d’entretenir une relation. Et, forcĂ©ment, tout dans cette histoire est tragique et finit mal...
Sortie en 1994 et réalisée par une femme, avec trÚs peu de moyens, cette ode aux chassés-croisés amoureux est, pour beaucoup, le premier film à montrer la vraie culture lesbienne.
Parodie de teen movie, romance entre filles et dénonciation des thérapies de conversion imposées à certaines personnes gays et lesbiennes, ce film a marqué.
AcclamĂ©e Ă  Cannes, cette Ɠuvre dĂ©peint une magnifique histoire d’amour et sort enfin du fameux «male gaze»: les femmes uniquement Ă©rotisĂ©es par les hommes.
Comme l’écrit Louise Morel, «on naĂźt lesbienne et on le devient». Pour certaines, c’est clair depuis le tout dĂ©but, pour d’autres, c’est plus tardif, telles ces cĂ©lĂ©britĂ©s qui n’hĂ©sitent pas Ă  confier leur histoire.
AprĂšs quinze ans de mariage avec un enseignant (ils ont eu deux enfants, dont un fils transgenre), l’actrice a Ă©pousĂ© sa compagne Christine Marinoni (Ă  gauche). Grandes militantes des droits LGBTQIA+, elles ont Ă©galement un fils. «Tomber amoureuse de ma femme a Ă©tĂ© l’un des grands plaisirs de ma vie», affirme celle qui a aussi Ă©tĂ© candidate Ă  l’élection du gouverneur de l’Etat de New York en 2018.
AprĂšs sept ans de mariage avec un producteur, l’actrice et productrice a Ă©pousĂ© une femme et fait un coming out public Ă  passĂ© 40 ans. Selon elle, son Ă©ducation l’a longtemps poussĂ©e Ă  «choisir d’ĂȘtre hĂ©tĂ©ro». Depuis, elle a coproduit la sĂ©rie Visible: Out on Television, pour Apple TV, qui retrace l’évolution de la reprĂ©sentation LGBTQ+ Ă  la tĂ©lĂ©.
Connue pou
Fille prise dans un piĂšge
La petite salope Kylie Quinn pinée par son masseur
Une jeune brune qui donne sa chatte

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