Aujourd'hui il y a de la lesbiennes
đ TOUTES LES INFORMATIONS CLIQUEZ ICI đđ»đđ»đđ»
Aujourd'hui il y a de la lesbiennes
Avec votre accord, nos partenaires et nous utilisons des cookies ou technologies similaires pour stocker et accĂ©der Ă des informations personnelles comme votre visite sur ce site. Vous pouvez retirer votre consentement ou vous opposer aux traitements basĂ©s sur l'intĂ©rĂȘt lĂ©gitime Ă tout moment en cliquant sur "En savoir plus" ou dans notre politique de confidentialitĂ© sur ce site.
Avec nos partenaires, nous traitons les données suivantes :
Analyser activement les caractĂ©ristiques du terminal pour lâidentification , CrĂ©er un profil personnalisĂ© de publicitĂ©s , CrĂ©er un profil pour afficher un contenu personnalisĂ© , DĂ©velopper et amĂ©liorer les produits , Exploiter des Ă©tudes de marchĂ© afin de gĂ©nĂ©rer des donnĂ©es dâaudience , Mesurer la performance des publicitĂ©s , Mesurer la performance du contenu , Stocker et/ou accĂ©der Ă des informations sur un terminal , SĂ©lectionner des publicitĂ©s personnalisĂ©es , SĂ©lectionner des publicitĂ©s standard , SĂ©lectionner du contenu personnalisĂ© , Utiliser des donnĂ©es de gĂ©olocalisation prĂ©cises
En savoir plus â Refuser Accepter & Fermer
Ces femmes célÚbres étaient lesbiennes et vous ne le saviez probablement pas
Abonné
Musique
Abonné
SĂ©ries
Abonné
Livres
AccĂ©dez Ă lâintĂ©gralitĂ© des Inrockuptibles
Publié le 6 novembre 2017 à 0h00 Mis à jour
le 6 novembre 2017 Ă 0h00
Le Dictionnaire historique des homosexuel.le.s cĂ©lĂšbres fait sortir du placard des personnalitĂ©s ayant marquĂ© lâhistoire. Trois dâentre elles ont retenu notre attention.
Il nây a encore pas si longtemps, lâhomosexualitĂ© des personnes cĂ©lĂšbres ne figurait pas dans leur biographie. Câest pour remĂ©dier Ă ces oublis de lâhistoire que Michel LariviĂšre sâest attelĂ© Ă ce grand Dictionnaire historique des homosexuel·le·s cĂ©lĂšbres (La Musardine), qui rĂ©tablit une vĂ©ritĂ© longtemps occultĂ©e. AprĂšs avoir lu ce passionnant ouvrage, on vous prĂ©sente trois lesbiennes de lâhistoire contemporaine, trois personnalitĂ©s qui ont marquĂ© leur Ă©poque, trois vĂ©ritables pionniĂšres.
Si le nom de LoĂŻe Fuller ne vous est pas inconnu, câest probablement grĂące au film sorti en septembre 2016 qui lui a Ă©tĂ© consacrĂ©. RĂ©alisĂ© par StĂ©phanie di Giusto, portĂ© par la performance de la chanteuse et actrice Soko et sobrement intitulĂ© La Danseuse , il a Ă©tĂ© vivement critiquĂ© pour sa rĂ©Ă©criture de la vie amoureuse de lâartiste . ĂclipsĂ©e, sa relation de 30 ans avec Gabrielle Bloch, qui fut non seulement sa compagne mais aussi sa collaboratrice. La rĂ©alisatrice a prĂ©fĂ©rĂ© inventer de toutes piĂšces un personnage masculin et greffer une romance hĂ©tĂ©rosexuelle -pas franchement utile et assez malsaine, il faut lâavouer- Ă lâintrigue. Dommage de pas avoir tout simplement respectĂ© la vĂ©ritable et passionnante vie de LoĂŻe Fuller, et dâavoir ratĂ© une occasion en or de montrer un couple de femmes artistes Ă lâaube du XXĂšme siĂšcle. Dans son Dictionnaire historique des homosexuel.le.s cĂ©lĂšbres , Michel LariviĂšre rappelle lâinfluence majeure de LoĂŻe Fuller, qui a fait le pari fou dâutiliser lâĂ©lectricitĂ© dans ses mises en scĂšne et a inventĂ© de nouvelles techniques pour sublimer ses chorĂ©graphies, la plus connue Ă©tant la fameuse danse serpentine: â Lâimagination crĂ©atrice de la danseuse crĂ©e une rĂ©volution dans lâart du spectacle, inspire mĂȘme les peintres Mucha, Toulouse-Lautrec et le sculpteur Rodin .â Autant de raisons de se souvenir de LoĂŻe Fuller et de respecter son parcours artistique tout autant que sa vie personnelle.
Dans les annĂ©es 60, le milieu de la science-fiction est dominĂ© par des hommes. LâarrivĂ©e de lâauteure amĂ©ricaine Joanna Russ va bouleverser cet ordre Ă©tabli. Elle va rapidement sâimposer comme une figure incontestable de ce courant littĂ©raire aux cĂŽtĂ©s dâUrsula K. Le Guin. Dans son roman le plus connu, The Female Male , publiĂ© en 1975 -maladroitement traduit en français sous le titre Lâautre moitiĂ© de lâhomme -, elle imagine une sociĂ©tĂ© alternative sans hommes. Assumant ses convictions fĂ©ministes et son homosexualitĂ©, elle va Ă©crire plusieurs Ćuvres de SF questionnant les stĂ©rĂ©otypes de genre, la sexualitĂ©, lâhĂ©tĂ©ronormativitĂ©. Au delĂ de la SF, Joanna Russ a aussi Ă©crit plusieurs essais, dont To Write Like a Woman . Ă sa mort, les hommages ont saluĂ© lâesprit acĂ©rĂ© et lâhumour de sa plume au service dâune remise en question de lâordre patriarcal, et une tĂ©nacitĂ© qui force le respect, comme le rappelait lâauteure Margalit Fox dans les colonnes du New York Times : â Celui ou celle qui Ă©crit de la science-fiction a le privilĂšge de remodeler le monde. Pour cette raison, le genre, particuliĂšrement entre les mains dâauteur·e·s margina·ux·les, est devenu un outil puissant pour un commentaire politique. Dans lâAmĂ©rique dans laquelle elle a grandi , Joanna Russ partait avec trois handicaps: en tant que femme, en tant que lesbienne et en tant quâauteure de fiction qui a gagnĂ© sa vie au milieu du faste des dĂ©partements dâanglais Ă lâuniversitĂ©. â
Pour les jeunes lesbiennes dâaujourdâhui, le nom du Katmandou ne signifie sĂ»rement rien. Pourtant, cette boĂźte de nuit parisienne de la rue du Vieux-Colombier a Ă©tĂ© pendant vingt ans un haut lieu de la vie nocturne de la communautĂ© lesbienne . Câest Elula Perrin qui a fondĂ© ce club rĂ©servĂ© aux femmes en 1969 avec AimĂ©e Mori. Figure incontournable du milieu lesbien de lâĂ©poque, Elula Perrin sâest illustrĂ©e comme une des premiĂšres personnalitĂ©s Ă faire son coming out en France dans une sociĂ©tĂ© encore trĂšs hostile Ă lâhomosexualitĂ©: en 1977, dans lâĂ©mission de Philippe Bouvard, LâHuile sur le feu , elle nâhĂ©site pas Ă parler sans dĂ©tours de son attirance pour les femmes. La patronne du Katmandou, puis dâun autre club, Le PrivilĂšge, sâest aussi illustrĂ©e en tant que romanciĂšre. â Dans son Ćuvre, qui compte aussi des romans policiers populaires, cette pionniĂšre de la lutte pour la reconnaissance de lâamour lesbien rĂ©clame â le droit Ă lâindiffĂ©renceâ , la facultĂ© pour une lesbienne dâaimer sans contrainte â, rappelle Michel LariviĂšre dans son Dictionnaire historique des homosexuel.le.s cĂ©lĂšbres . Elula Perrin nâĂ©tait pas une lesbienne radicale, une rĂ©volutionnaire au poing levĂ©. Pourtant, en parlant haut et fort de son homosexualitĂ©, elle a mis un visage et des mots sur la rĂ©alitĂ© de beaucoup de femmes et a participĂ© Ă une meilleure visibilitĂ©. Alors que lâhomosexualitĂ© Ă©tait encore perçue comme une tare sociale, sa prĂ©sence mĂ©diatique a eu un vĂ©ritable impact pour lutter contre les clichĂ©s et montrer quâon peut ĂȘtre lesbienne et vivre une vie heureuse et Ă©panouie.
Je veux enregistrer ce contenu pour le lire plus tard
Je n'ai pas encore de compte pour alimenter ma bibliothĂšque
Home Actu Lesbiennes, la révolution
Par Julie Rambal publié le 5 mai 2022 - 08:39
© 2022 Ringier Axel Springer Suisse SA
© 2022 Ringier Axel Springer Suisse SA
Comptes Instagram, essais, podcasts⊠de plus en plus de femmes invitent Ă mieux connaĂźtre la culture lesbienne et racontent comment elles ont pris conscience quâelles lâĂ©taient. Un cheminement qui peut parfois prendre du temps, en raison dâun manque de reprĂ©sentations historiques et dâune longue tradition dâinvisibilisation et de mĂ©pris de la sexualitĂ© fĂ©minine. Bienvenue dans le monde des «coming in» lesbiens, oĂč chaque parcours reste unique.
De plus en plus de femmes invitent Ă mieux connaĂźtre la culture lesbienne et racontent comment elles ont pris conscience quâelles lâĂ©taient.Â
«Nul tourbillon irrĂ©sistible ne mâa entraĂźnĂ©e. Je nâai mĂȘme pas eu de prĂ©destination rĂ©trospective â enfant, rien ne me poussait vers les autres filles, et encore moins vers les activitĂ©s dites «de garçon», contrairement au clichĂ© sexiste qui voudrait voir en chaque lesbienne un ancien «garçon manqué» [âŠ]. Et pourtant, aujourdâhui, je suis devenue gouine. Jâai tracĂ© mon chemin, Ă pas de louveteau et Ă tĂątons», Ă©crit Louise Morel dans « Comment devenir lesbienne en dix Ă©tapes » (Ed. Hors dâatteinte), un essai flamboyant sur le lesbianisme Ă paraĂźtre le 5âŻmai. Avec pĂ©dagogie, lâessayiste raconte son vĂ©cu, «devenue lesbienne Ă presque 30âŻans», et pourquoi nombre de femmes suivent le mĂȘme chemin tardif, avant de vivre dans la joie leur orientation sexuelle et affective.
Louise Morel a dâailleurs pensĂ© son ouvrage comme un manuel de survie, ou plutĂŽt, comme elle dit: «Un guide pour sortir de la survie. Parce que je crois que beaucoup de femmes se rendent compte que lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ© nâest peut-ĂȘtre pas super-Ă©panouissante, mais se disent que si elles avaient dĂ» ĂȘtre lesbiennes, elles lâauraient su tĂŽt, alors que des femmes le deviennent Ă tous les Ăąges. Et je voulais normaliser ce parcours pour celles qui lâont vĂ©cu, et ouvrir des horizons de questionnement. Le lesbianisme quand on a 30, 40 ou 50âŻans peut faire peur, câest lâinconnu. Le but du livre est donc de donner des repĂšres, pour encourager plus de femmes.» Journalistes Ă la RTS et en couple Ă la ville, AurĂ©lie Cuttat et Christine Gonzalez ont elles aussi dĂ©cidĂ© dâoffrir un podcast didactique: «Voyage au Gouinistan». Dix Ă©pisodes passionnants et sensibles, entre confidences personnelles, tĂ©moignages de terrain et culture lesbienne.
>> Lire aussi: Aurélie Cuttat et Christine Gonzalez; «On fait plein de petits coming out tous les jours»
«On voulait sâadresser au plus grand nombre et fournir un objet de communication Ă toutes les personnes qui ne comprennent pas, ou nâont pas toutes les cartes en main. Et aprĂšs un mois de diffusion, les audiences sont trĂšs encourageantes, sâenthousiasme Christine Gonzalez. Une jeune fille nous a Ă©crit pour dire quâelle lâavait fait Ă©couter Ă son pĂšre afin quâil la comprenne mieux. Un pĂšre a envoyĂ© un message pour dire que sa fille est peut-ĂȘtre lesbienne, quâil nâen est pas sĂ»r, mais se prĂ©pare avec le podcast. Câest hyper touchant. Nous avons aussi reçu des messages de femmes quadragĂ©naires, en couple hĂ©tĂ©rosexuel, qui sâinterrogent.»
DĂšs le premier Ă©pisode, intitulĂ© «Les placards dĂ©foncĂ©s», les journalistes racontent comme le processus peut ĂȘtre long, «trĂšs long, parfois hyper long», avec une premiĂšre Ă©tape, «sâen rendre compte soi-mĂȘme». Ce quâon appelle le «coming in». Car dans un monde oĂč les fillettes restent biberonnĂ©es au mythe du prince charmant toujours prĂȘt Ă embarquer pour la vie de chĂąteau, rien ne facilite la prise de conscience. Dans son livre, Louise Morel Ă©voque dâailleurs la «contrainte Ă lâhĂ©tĂ©rosexualité» â thĂ©orisĂ©e par Adrienne Rich, cĂ©lĂšbre intellectuelle lesbienne de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle â qui pĂšse sur les femmes, tel un rouleau compresseur: «EduquĂ©es dans des sociĂ©tĂ©s patriarcales, nous ne sommes tellement pas les sujets de notre propre dĂ©sir, et nous sommes tellement installĂ©es dans un systĂšme oĂč ce qui est censĂ© nous exciter dâun point de vue sexuel, mais aussi nous donner notre valeur dâun point de vue social, est le dĂ©sir des hommes, que se reconnecter Ă sa puissance dĂ©sirante peut prendre du temps. Le patriarcat maintient les femmes dans une dĂ©pendance affective et intime qui est parfois difficile Ă dĂ©nouer», nous dit-elle.
Quitter le boulevard de la norme hĂ©tĂ©rosexuelle est Ă©galement plus contraignant du cĂŽtĂ© des femmes, affirme Ilana Eloit, sociologue, enseignante, chercheuse Ă lâUniversitĂ© de Lausanne et spĂ©cialiste des Ă©tudes de genre et de sexualitĂ©: «Elles ont beaucoup plus Ă perdre que les hommes quand elles sortent de lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ©, du fait de leur condition. Ne serait-ce que parce que les femmes gagnent moins que les hommes et que les enjeux Ă©conomiques font quâil est souvent plus difficile de vivre sans homme lorsquâon est une femme.»
Christine Gonzalez, aujourdâhui ĂągĂ©e de 42âŻans, a elle-mĂȘme vĂ©cu dix ans avec un homme avant de faire son coming in. «Jâavais des parents trĂšs ouverts, qui avaient des copines lesbiennes Ă la maison, je ne pouvais pas me sentir menacĂ©e par un quelconque rejet, et pourtant, jâai perdu quinzeâŻans Ă mâempĂȘcher de vivre mes dĂ©sirs. Et je me suis beaucoup interrogĂ©e, souffle-t-elle. Je venais de Fribourg, qui, Ă lâĂ©poque, nâĂ©tait pas la mĂȘme ville quâaujourdâhui, avec ses soirĂ©es, ses festivals et ses librairies queers. Dans le Fribourg que jâai connu, il nây avait pas de bar LGBT, et ce que je ressentais Ă©tait inquestionnable Ă ce moment-lĂ . Ma vie, mes potes Ă©taient hĂ©tĂ©rosexuels. Nous Ă©tions entre couples oĂč les filles parlaient des garçons, et les garçons des filles. CâĂ©tait trĂšs binaire. Et puis je suis allĂ©e dans mes premiĂšres soirĂ©es oĂč jâai vu des hommes sâembrasser, des femmes sâembrasser, et ça a tout changĂ©. Câest pour cela que je suis trĂšs animĂ©e par cette volontĂ© de visibilitĂ©. La visibilitĂ©, ça change tout.»
Car lâinvisibilisation des lesbiennes a longtemps Ă©tĂ© une constante, comme le rappelle Thierry Delessert, docteur en sciences politiques Ă lâUniversitĂ© de Lausanne et spĂ©cialiste de lâhistoire homosexuelle en Suisse: «Historiquement, le lesbianisme a toujours Ă©tĂ© sous-thĂ©matisĂ©, car la sexualitĂ© lesbienne suit la sexualitĂ© fĂ©minine en gĂ©nĂ©ral, câest-Ă -dire quâelle est sous-estimĂ©e jusquâĂ lâapparition du MLF (Mouvement de libĂ©ration des femmes), dans les annĂ©es 1970. Mais durant ces annĂ©es, mĂȘme le MLF a pensĂ© la sexualitĂ© dans le cadre de lâhĂ©tĂ©rosexualitĂ©, faisant subir aux lesbiennes un double phĂ©nomĂšne dâinvisibilisation. A lâĂ©poque, dâailleurs, les lesbiennes font vite scission.»
A ce jour, les Ćuvres et icĂŽnes lesbiennes restent largement mĂ©connues du grand public, alors quâil existe une pensĂ©e foisonnante, comme lâa dĂ©couvert Louise Morel sur le tard: «Il faut vraiment se mĂ©fier des discours qui disent: «Enfin, le lesbianisme sort du secret!» Il y a toujours eu plein dâefforts des lesbiennes pour parler de leur parcours, et des pionniĂšres dĂšs le milieu du XXeâŻsiĂšcle, et des vagues dâouverture. Il y a vingtâŻans dĂ©jĂ , avec lâarrivĂ©e de la sĂ©rie tĂ©lĂ© The L Word, des articles sâextasiaient sur une nouvelle visibilisation. Et on oublie successivement toutes ces vagues, car il y a un travail efficace du patriarcat pour effacer tous les discours prĂ©alables.» Ce que confirme la sociologue Ilana Eloit: «Ce ne sont pas les lesbiennes qui se sont invisibilisĂ©es. Elles lâont Ă©tĂ© par les reprĂ©sentations culturelles. Et mĂȘme politiquement, on parle trĂšs rarement de lesbianisme dans les discours. En gĂ©nĂ©ral, il est toujours question dâhomosexualitĂ©.»
Ce qui a changĂ©? Le renouveau fĂ©ministe, selon la chercheuse: «Il se passe quelque chose, et mĂȘme Ă lâuniversitĂ©, il y a de plus en plus de recherches sur cette question-lĂ . Je pense que cette nouvelle visibilitĂ© lesbienne est indissociable de la vague du fĂ©minisme autour de «#MeToo», qui a permis une problĂ©matisation des rapports de domination des hommes sur les femmes. A partir du moment oĂč lâon considĂšre ces dominations sexistes et sexuelles comme Ă©tant des dominations structurelles, la question du lesbianisme Ă©merge forcĂ©ment.
Aujourdâhui, il y a une dĂ©construction des normes hĂ©tĂ©rosexuelles, et ce qui Ă lâĂ©poque pouvait sembler une pensĂ©e radicale est dĂ©sormais rĂ©appropriĂ© par des jeunes femmes et permet dâouvrir un espace de redĂ©finition de soi.» En septembre 2020, Alice Coffin, Ă©lue Ă©cologiste parisienne, publiait « Le gĂ©nie lesbien » (Ed. Grasset), un essai sur ses combats⊠la contraignant Ă vivre sous protection policiĂšre devant la violence des rĂ©actions lesbophobes. «Les lesbiennes sont vĂ©cues comme une menace du systĂšme patriarcal et tout ce qui va avec», dĂ©cryptait-elle sur France Inter. Mais lâessai et le dĂ©ferlement de haine ont nĂ©anmoins permis une prise de conscience.
«Le livre dâAlice Coffin et dâautres ont rĂ©volutionnĂ© la visibilitĂ© lesbienne, et le podcast est nĂ© de ce mouvement dâouverture consistant Ă dire: «Maintenant on se montre, on existe et on prend une place, car on y a droit.» Dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, ça participe au mouvement des femmes qui ont dĂ©cidĂ© dâoccuper lâespace, constate Christine Gonzalez. Mais on vit les montagnes russes: des gens nous remercient pour le podcast et on constate en mĂȘme temps la persistance dâune rĂ©alitĂ© trĂšs crue des violences, du rejet et de la souffrance. Alors quand on me dit «Ăa va mieux, maintenant, hein?», je pense quâil reste au contraire beaucoup dâefforts Ă mener pour que les personnes LGBTQIA+ se sentent complĂštement intĂ©grĂ©es. Dâailleurs une femme reste toujours vulnĂ©rable dans lâespace public, alors deux femmes⊠Vivre lâexpĂ©rience de se tenir la main un samedi de marchĂ© Ă Lausanne nâest pas anodin. Jâadore tenir la main, je lâai toujours fait sans y rĂ©flĂ©chir avec un homme et lĂ , quand on le fait, on se serre pour se donner un peu de force, parce quâil y a toujours des regards, bienveillants ou troublĂ©s, mais qui existent.»
Sur Netflix, le beau documentaire «A Secret Love» raconte lâamour indĂ©fectible de Pat Henschel et Terry Donahue, durant sept dĂ©cennies, dans une AmĂ©rique qui pourchassait encore les lesbiennes et les homosexuels jusque dans les bars. Pat et Terry ont prĂ©tendu quâelles Ă©taient cousines toute leur existence, avant de se marier, dans leur maison de retraite, couvĂ©es par leurs amis. Quand elles se sont rencontrĂ©es, Ă 18 et 22âŻans, elles avaient eu quelques romances hĂ©tĂ©rosexuelles. Le coup de foudre fut immĂ©diat. Jusque-lĂ , elles nâavaient jamais entendu parler du lesbianisme.
Dans une industrie essentiellement masculine, les lesbiennes ont longtemps servi de repoussoir Ă lâĂ©cran, avant que les luttes ne changent cette sinistre vision du monde. Il Ă©tait temps. Voici 7 films qui cĂ©lĂšbrent les lesbiennes:Â
Marlene Dietrich embrasse une spectatrice dans un club colonial, sous les applaudissements. Une audace vite oubliée par son entreprise de drague de Gary Cooper...
AdaptĂ©e du roman de DaphnĂ© du Maurier, cette premiĂšre reprĂ©sentation marquante dâune femme amoureuse dâune autre femme dĂ©peint une virago forcĂ©ment inquiĂ©tante...
Dans ce film sur une prison de femmes, les cryptolesbiennes incarnent des prĂ©datrices sadiques et toujours prĂȘtes Ă harceler de jeunes innocentes...
Deux directrices dâun pensionnat se retrouvent accusĂ©es par une Ă©lĂšve dâentretenir une relation. Et, forcĂ©ment, tout dans cette histoire est tragique et finit mal...
Sortie en 1994 et réalisée par une femme, avec trÚs peu de moyens, cette ode aux chassés-croisés amoureux est, pour beaucoup, le premier film à montrer la vraie culture lesbienne.
Parodie de teen movie, romance entre filles et dénonciation des thérapies de conversion imposées à certaines personnes gays et lesbiennes, ce film a marqué.
AcclamĂ©e Ă Cannes, cette Ćuvre dĂ©peint une magnifique histoire dâamour et sort enfin du fameux «male gaze»: les femmes uniquement Ă©rotisĂ©es par les hommes.
Comme lâĂ©crit Louise Morel, «on naĂźt lesbienne et on le devient». Pour certaines, câest clair depuis le tout dĂ©but, pour dâautres, câest plus tardif, telles ces cĂ©lĂ©britĂ©s qui nâhĂ©sitent pas Ă confier leur histoire.
AprĂšs quinze ans de mariage avec un enseignant (ils ont eu deux enfants, dont un fils transgenre), lâactrice a Ă©pousĂ© sa compagne Christine Marinoni (Ă gauche). Grandes militantes des droits LGBTQIA+, elles ont Ă©galement un fils. «Tomber amoureuse de ma femme a Ă©tĂ© lâun des grands plaisirs de ma vie», affirme celle qui a aussi Ă©tĂ© candidate Ă lâĂ©lection du gouverneur de lâEtat de New York en 2018.
AprĂšs sept ans de mariage avec un producteur, lâactrice et productrice a Ă©pousĂ© une femme et fait un coming out public Ă passĂ© 40 ans. Selon elle, son Ă©ducation lâa longtemps poussĂ©e à «choisir dâĂȘtre hĂ©tĂ©ro». Depuis, elle a coproduit la sĂ©rie Visible: Out on Television, pour Apple TV, qui retrace lâĂ©volution de la reprĂ©sentation LGBTQ+ Ă la tĂ©lĂ©.
Connue pou
Fille prise dans un piĂšge
La petite salope Kylie Quinn pinée par son masseur
Une jeune brune qui donne sa chatte