Anale pour une asiatique
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Anale pour une asiatique
Explorations politiques et féministes autour de la naissance
AprÚs les blogs, les réseaux sociaux, la presse écrite et les émissions radio, un nouvel outil de dénonciation des maltraitances gynécologiques et obstétricales émerge : le documentaire vidéo.
Il y a quelques jours, le court documentaire Paye (pas) ton gynĂ©co a Ă©tĂ© mis en ligne, et a dĂ©jĂ Ă©tĂ© vu plus de 50 000 fois. Voici lâinterview de sa rĂ©alisatrice Nina Faure .Â
Comment vous est venue lâidĂ©e de ce documentaire ?
Comme beaucoup de femmes, jâai vĂ©cu des actes et des remarques dĂ©sagrĂ©ables dans le cadre de consultations gynĂ©cologiques, sans forcĂ©ment me rendre compte que ce nâĂ©tait pas normal. Par exemple, les mĂ©decins me demandaient systĂ©matiquement quand jâallais avoir un enfant. Ou encore, comme seule rĂ©ponse Ă un problĂšme de mycoses Ă rĂ©pĂ©tition, un gynĂ©cologue mâa conseillĂ© de changer de partenaire parce que la taille de son pĂ©nis Ă©tait trop grosse et de sortir avec un asiatique (sic).
Puis il y a eu #PayeTonUtĂ©rus sur les rĂ©seaux sociaux. Beaucoup de tĂ©moignages rejoignaient ce que jâavais vĂ©cu, et jâai pris conscience que le problĂšme Ă©tait bien plus vaste et plus systĂ©mique quâune simple malchance de tomber sur un praticien mal intentionnĂ© ou incompĂ©tent.
Dans le film, vous vous filmez en camĂ©ra cachĂ©e lors dâun examen gynĂ©cologique. Pourquoi avoir fait cette dĂ©marche ?Â
Jâai commencĂ© Ă filmer mes examens chez le gynĂ©cologue pour me protĂ©ger et pour avoir des preuves en cas de remarques. Lorsquâil sâagit de dĂ©noncer des maltraitances gynĂ©cologiques, câest toujours la parole de la femme contre celle de lâagresseur. Disposer dâimages peut avoir une force probante plus grande quâune simple parole. Au fil du temps, je me suis rendue compte que jâavais de plus en plus de matiĂšre. En ce moment, je rĂ©alise un documentaire sur le plaisir fĂ©minin. Dans ce cadre, beaucoup de femmes me parlent de leurs relations souvent difficiles avec leur gynĂ©cologue. Jâai estimĂ© quâil sâagissait dâun problĂšme Ă traiter aujourdâhui.
Dans votre film, on a lâimpression que vous nâavez retenu que les pires sĂ©quences du cĂŽtĂ© des reprĂ©sentants des gynĂ©cologues. Nây a-t-il pas une distorsion de leur parole ?
La sĂ©quence en camĂ©ra cachĂ©e Ă©tait mon deuxiĂšme rendez-vous filmĂ©. Ce nâĂ©tait pas difficile Ă trouver. A lâimage, quand le praticien dit « je ne vous excite pas des masses », câest violent, alors quâĂ lâoral, si jâavais dĂ» raconter cette scĂšne, ça pourrait nâĂȘtre quâune petite blague.
Je suis allĂ©e voir avec inquiĂ©tude les reprĂ©sentants des gynĂ©cologues. Jâai Ă©tĂ© frappĂ©e par leur mĂ©connaissance de ce que les femmes dĂ©noncent, alors que les femmes en parlent depuis au moins 4 ans. Ils sont dans cette phase du dĂ©ni : « ça nâexiste pas », « ce sont des actes isolĂ©s de la part dâun tout petit pourcentage de mĂ©decins maltraitants ».
Ce que jâai voulu montrer, câest le sexisme des gynĂ©cologues. Aujourdâhui, ils tiennent un double discours. Ils disent « oui, il y a des violences, mais ce sont des cas isolĂ©s ». Ils refusent de voir le cĂŽtĂ© systĂ©mique de ces maltraitances. Mon but est de rĂ©vĂ©ler que, derriĂšre leurs discours, il y a aussi une question de pouvoir. La plupart des journalistes ont tendance, quand ils traitent un sujet, de laisser la parole Ă chaque camp en pensant ĂȘtre objectifs. On voit des reportages oĂč des femmes tĂ©moignent et oĂč des gynĂ©cos analysent. Le problĂšme est quâils ne sont pas sur un pied dâĂ©galitĂ©. Dans mon documentaire, je voulais rĂ©vĂ©ler la position de pouvoir des gynĂ©cologues. Je suis allĂ©e chercher dans leurs interviews des choses qui sous-tendent leur pensĂ©e. Quand ils disent quâun examen vaginal est non invasif, câest rĂ©vĂ©lateur de leur mode de pensĂ©e.
Comment qualifiez-vous la technique cinématographique que vous avez utilisée ?
Câest un documentaire de cinĂ©ma direct. Il nây a pas beaucoup de mise en scĂšne. Jâessaie de capter des rĂ©actions et des actes sur le moment. Le but de ce film nâest pas de traiter de lâensemble de la question, mais plutĂŽt de donner un Ă©tat des lieux de la bataille en cours. La bataille est celle des dĂ©finitions. Les femmes sont train de redessiner le monde pour montrer que ce qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme normal, ne lâest plus. Ce qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme normal est en rĂ©alitĂ© de la violence. Lâobjectif est, Ă terme, de sĂ©curiser ces lieux dâexamen gynĂ©cologique pour quâelles ne risquent plus dâĂȘtre exposĂ©es Ă de la violence.
Vous avez mis votre documentaire en ligne deux jours avant la sortie du rapport du HCE sur les violences gynĂ©cologiques et obstĂ©tricales . Ce nâĂ©tait pas un hasard.
Je voulais un film qui soit en phase avec ce moment social. Les prises de paroles dans les mĂ©dias des reprĂ©sentants des gynĂ©cologues depuis le rapport du HCE ne sont plus dans la mĂȘme ligne de leur discours dâil y a 6 mois. Ils ne parlent plus de « docbashing ». Le rapport montre lâimportance de ces actes et de cette rĂ©alitĂ©. JâespĂšre une prise de conscience de la profession. On nâa pas encore de recul sur un changement de pratique, mais on est dans un basculement. Il y a eu une belle coordination des femmes et des fĂ©ministes en quelques annĂ©es pour faire changer les choses.
Nous sommes aujourdâhui face Ă des dĂ©clarations dâintentions en lien avec le rapport du HCE, notamment sur les formations. On va voir si des changements rapides vont sâopĂ©rer.
Quelle sont les réactions à votre documentaire que vous avez recues ?
Beaucoup de commentaires de femmes vont dans le sens du film. Je nâai eu aucun tĂ©moignage qui me dit « câest nâimporte quoi, ça nâexiste pas ». Beaucoup de femmes me disent merci. Câest bien sĂ»r agrĂ©able dâentendre un merci. Mais je prends surtout ces remerciements comme si nous faisions cause commune, comme la volontĂ© de faire quelque chose ensemble par rapport Ă ce sujet. Il y a aussi de la colĂšre de femmes face aux propos dâIsraĂ«l Nisand et de Bernard HĂ©don. Jâai, en revanche, reçu trĂšs peu de commentaires de soignants.
Moi jâapprĂ©cierais que mes consultations soient filmĂ©es pour montrer que des gynĂ©cos qui font bien leur travail ça existe⊠Jâose quand mĂȘme penser que je fais partie de la majoritĂ©. Sur mes collĂšgues travaillant avec moi en centre de planification on est 9 sur 10 globalement irrĂ©prochables sur ce point. OK on a une collĂšgue, câest pas ça, câest 1/10 âseulementâ⊠Câest toujours trop.
Encore une remarque pour minimiser les violAnces de la bourgeoisie dominante.
â2 000, 4 000, 10 000 femmes tĂ©moignent de moments violents durant une consultation chez un gynĂ©cologueâ rĂ©ponse dâun gynĂ©cologue : âmoi je suis pas comme ça !â
=> alors dĂ©jĂ , câest pas le sujet.
=> on lâespĂšre bien, que certains âne sont pas comme ça !â. Il faut une mĂ©daille ?
=> âbon on a une collĂšgue, ok, câest pas çaâ mais vous ne dissuadez pas pur autant les femmes dâaller la consulter. Mais vous ne faites rien pour lâempĂȘcher de nuire. Donc vous ĂȘtes coupable par nĂ©gligence et inaction.
10% de femmes traumatisées aprÚs une visite chez le gynéco. Si le ration est pareil dans toute la France ça fait environ 3 millions de femmes.
Vous dites que 10%, moi je dis quand mĂȘme 3 millions de femmes, ça sonne diffĂ©remment, non. RĂ©flĂ©chissez avant de minimiser un chiffre car cela jette aussi une vue sur votre façon de penser; votre approche nâest peut ĂȘtre pas si irrĂ©prochable que ça. Câest bien pour cela que je nây vais jamais seules chez un gynĂ©co.
La prise de conscience avance, câest une trĂšs bonne chose.
Moi ce que je trouve traumatisant câest de devoir aller chez le/la gynĂ©cologue tout court⊠on est bien contentes de les trouver quand on a une vraie pathologie, vraiment mal, vraiment besoin dâeux/dâelles, câest vrai. Mais sây rendre 50 fois pendant son existence, juste parce quâon est une femme, la plupart du temps sans problĂšme de santĂ© ?
Tout le monde a lâair de trouver ça normal mais cette vision de la fĂ©minitĂ© me choque. Devenir mĂšre, donner la vie, câest plus que ça, non ? Prendre une contraception aussi, ça a un sens plus profond Ă mes yeux que de juste aller Ă©carter les jambes rĂ©guliĂšrement devant un-e total-e inconnu-eâŠ
Pour ĂȘtre juste je dois quand mĂȘme reconnaĂźtre que les rares soignantes que jâai consultĂ©es ont souvent fait preuve de patience, de psychologie et dâĂ©coute pendant leur consultation. ça ne change rien Ă la dimension traumatisante de la chose. On peut difficilement leur Ă©chapper en tant que femmes⊠Mais jâai trouvĂ© de lâempathie, oui. Certaines ont mĂȘme sautĂ© leur pause de midi pour prendre le temps dâĂ©couter mes lamentations.
Bon, je dois ĂȘtre assez bizarre quand mĂȘme puisque je nâai jamais trouvĂ© traumatisant dâaller voir un gynĂ©co ⊠vue le nombre de femmes qui tĂ©moignent leur rĂ©pulsion ça doit ĂȘtre moi qui suis Ă cĂŽtĂ© de la plaqueâŠ
Il est flippant cet IsraĂ«l Nisand. Et puis il a une conception Ă©trange de la sĂ©mantique. Une pĂ©nĂ©tration, câest lâintroduction de quelque chose dans le vagin. Point.
Et ce chantage au ânous sommes indispensables aux femmes, vous pleurerez quand on ne sera plus lĂ â est juste insupportable. Sa conception de son mĂ©tier câest ça ? Se sentir indispensable, de grĂ© ou de force, aux dĂ©pens des femmes ? Parce quâon aura FORCEMENT besoin dâun gynĂ©co un jour ou lâautre ?
Est-ce que ce ne serait pas Ă nous de nous prendre en charge ? Nous attendons des gynĂ©cos quâils nous permettent de maĂźtriser notre fĂ©conditĂ©, quâils nous autorisent Ă avoir une vie sexuelle sans angoisse, puis quâils nous permettent dâaccoucher dans des environnements mĂ©dicalisĂ©s, en nous faisant croire Ă un risque zĂ©roâŠ
Est-ce que câest bien entre les mains de ces personnes que nous devrions confier des choses aussi importantes ? Est-ce quâil nây aurait pas moyen dâĂȘtre plus crĂ©atives, moins dĂ©pendantes, plus autonomes, plus courageuses face Ă la profession ?
La lĂ©gende dit que la danse du ventre viendrait des cercles de femmes qui, autrefois, entouraient la femme en couches. Elles ondulaient du bassin pour lâaider Ă accoucher. Câest quand mĂȘme plus sympa que dâĂ©carter les jambes devant IsraĂ«l Nisand, qui pĂ©nĂštre avec des objets ou ses doigts, mais sans pĂ©nĂ©trer !
Dans ses diapositives, il rĂ©clame une justice moins expĂ©ditive, semble-t-il, moins dure, pour les mĂ©decins accusĂ©s de viol. Dâun cĂŽtĂ©, on parle de ressentis trĂšs intimes, dâagressions, de lâautre on lâentend entre les lignes rĂ©clamer une reconnaissance professionnelle. Mais si le clash est si violent, câest peut-ĂȘtre parce que les femmes nâont plus accĂšs quâĂ leurs ressentis dans toute cette dĂ©possession dâelles-mĂȘmes. Un mĂ©tier ne peut pas ĂȘtre plus important que toutes ces histoires intimes. Nous rĂ©approprier nos corps, notre pouvoir de procrĂ©ation, nous aiderait peut-ĂȘtre Ă moins souffrir
Bravo le premier commentaire, voilĂ qui nous remet toutes bien en place, il faut bien avouer que nous sommes toutes de pauvres hystĂ©riques paranoĂŻaques ingrates et mythomanes⊠. En toute bienveillance, câest exaspĂ©rant ces mĂ©decins qui sâempressent de venir dire Ă quel point ils font du bon boulot, que â la graaande majoritĂ© des gynĂ©cos est formidaaable et quâil nây a quâune toute petite frange de la profession qui dĂ©conneâŠâ, cela revient Ă tenter de faire taire les femmes, Ă minimiser la gravitĂ© de leurs experiences traumatisantes, Ă essayer de marginaliser des tĂ©moignages pour nier la rĂ©alitĂ© dâun mode de fonctionnement systĂ©mique qui ne respecte pas les femmes dans leur prise en charge gynĂ©cologique et obstĂ©tricale.
Dâailleurs, le gynobs qui :
1) mâa dĂ©collĂ© les membranes sans me demander mon avis en me faisant pleurer de souffrance ;
2) mâa fait une Ă©pisiotomie sans rien dire et sans jamais avoir justifiĂ© son acte par la suite ;
3) mâimpose Ă moi comme aux autres patientes la nuditĂ© intĂ©grale lors dâune simple consultation de routine ;
est certainement, TOUT COMME LES AUTRES GYNĂCOS, persuadĂ© quâil fait partie de lâimmense majoritĂ© de ceux qui font bien leur boulot, car mĂȘme pas conscients de bousiller les femmes Ă chaque âprise en chargeâ..
Florence LeliĂšvre, je vous dirais que tous les hommes ne sont pas des violeurs et pourtant de nombreuses femmes sont violĂ©es tous les jours dans notre pays. Ce qui manque Ă la prise de conscience gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la profession gynĂ©co-obstĂ©tricale, mĂ©dicale en gĂ©nĂ©ral, de ce grave problĂšme de maltraitante systĂ©mique, câest que vous ne mesurez pas lâampleur du prĂ©judice chez les femmes victimes. Ces violences tuent vous savez? Beaucoup de femmes se suicident lâannĂ©e aprĂšs la naissance de leur enfant. Câest difficile Ă entendre je sais⊠En effet, lâĂ©tude Appleby L. et al. 1998 montre que le taux de suicide est 70 fois plus Ă©levĂ© dans lâannĂ©e qui suit lâaccouchement que dans tout autre pĂ©riode de la vie des femmes. Ce sont autant de femmes que vous nâentendrez jamais se plaindre⊠et pourtant⊠Quand ces violences ne tuent pas, elles dĂ©truisent durablement des vies, des liens avec des enfants, des couples, des familles.
PĂ©nible Ă entendre? Mais rĂ©el. La prise de conscience va devoir sâopĂ©rer car les femmes disent stop. Le chantage Ă lâurgence vitale ne fonctionne plus. Dans notre beau pays civilisĂ©, les femmes sont en droit de ne plus avoir des visites gynĂ©co et des accouchements comme si elles Ă©taient dans les urgences. Ăa mĂ©rite un autre accompagnement plus adaptĂ©. On ne veut plus de la pathologisation systĂ©matique de notre corps. nous voulons quâil soit respectĂ©, notre dignitĂ© aussi. Nous voulons ĂȘtre respectĂ©es dans nos choix, dans nos droits. Que les professionnels de santĂ© respectent reco mĂ©dicales et les lois. Que cesse lâimpunitĂ© de ces violences, car câest invivable pour les victimes. Lâinjustice tue. Croyons enfin les femmes! Ăa suffit de remettre perpĂ©tuellement leur parole en cause.
En réponse au message de « Jepasseparlà  » : Tellement de femmes vous envient⊠Vous avez eu tellement de chance
Je trouve quâun suivi gynĂ©co est indispensable, (ou SF ou mĂ©decin traitant) les dĂ©pistages Ă©tant hypers importants⊠Jâai eu la chance dâavoir de chouettes gynĂ©co dans ma vie, mais sâils ne mâavaient pas plus, en changer aurait Ă©tĂ© compliquĂ©, tout simplement parce quâil nâen a pas des masses dans ma petite villeâŠ
Lâun de mes commentaires a disparu⊠pour quelle raison ?
Personnellement, jâai la chance de nâavoir jamais eu de rĂ©elles maltraitances Ă ce niveau mais par contre je trouverais dommage de centrer cela uniquement sur les hommes et lâacte de pĂ©nĂ©tration (mĂȘme si je comprends que ce soit le plus traumatisant pour certaines). Jâai un kyste Ă un ovaire qui mâa causĂ© des douleurs mais qui est bĂ©nin, jâai Ă©tĂ© suivi par des mĂ©decins compĂ©tents et jâai la chance dâĂȘtre aujourdâhui enceinte. Toutefois, je trouve que les mĂ©decins, mĂȘme compĂ©tents ne se rendent pas compte de la violence de certains comportements. Quand vous consultez Ă 30ans pour un kyste et quâon vous demande incessamment si vous souhaitez un enfant, quâil faudrait vous pressez, sans mĂȘme Ă©voquez votre situation de couple ou autre, quâon vous donne un traitement sans vous expliquez que cela stoppera vos rĂšgles par exemple, quâon vous dit que vous allez ĂȘtre opĂ©rer sans savoir si câest vraiment nĂ©cessaire, et quâon sâĂ©tonne devant votre inquiĂ©tude car câest un acte âsimpleâ soit disant sans risque.. et bien le rĂ©sultat câest que jâai stoppĂ© seule le traitement, attendu un an et demi pour tomber enceinte naturellement sans oser mettre les pieds chez un mĂ©decin (pourtant trĂšs corrects) parceque jâavais une peur bleue quâon mâimpose un traitement ou une opĂ©ration et que je voulais laisser sa chance Ă mon corps. Et ensuite vous allez chez une sage femme qui pour la premiĂšre fois vous demande si vous voulez quâelle vous contrĂŽle votre col, qui vous prĂ©viens avant chaque geste et que vous lisez sur Internet quâen vrai vous avez le droit de refuser un traitement ou une opĂ©ration⊠Et bien un monde sâouvre Ă vous. Et pour moi câest ça quâil faut dĂ©noncer. Pourquoi on ose pas demander des explications, quitter un mĂ©decin qui ne nous convient pas (que ce soit un gynĂ©co ou autre), pourquoi sommes nous si soumis et peu impliquĂ© dans ce qui concerne notre propre corps ? Pour finir, ce qui le choque le plus dans le film au final câest ce sentiment de peur que semblent avoir les mĂ©decins comme si le fait que leur patients soient impliquĂ© dans ce quâils font pourraient leur enlever du pouvoir ou remettre en cause leur compĂ©tenceâŠ
Je suis sage-femme et votre documentaire est totalement réaliste.merci pour votre travail.
Je trouve lâinitiative de Nina Faure trĂšs bonne ; en revanche, le fait de supprimer de la liste le gynĂ©cologue aprĂšs la camĂ©ra cachĂ©e me semble trĂšs mal justifiĂ©. Certes, la rĂ©alisatrice ne portez pas plainte mais sa rĂ©action revient Ă ce quâaffirme IsraĂ«l Nisand : que lâon jugerait sur des dĂ©tails. Sa volontĂ© dâ« ajustement » revendiquĂ©e plus tard me paraĂźt un bien meilleur axe que de considĂ©rer dâemblĂ©e un mĂ©decin comme un personne bornĂ©e, voire malveillante. Certes, la vidĂ©o en camĂ©ra cachĂ©e ne montre pas les expressions ni les gestes du gynĂ©cologue quâelle a consultĂ©, mais il paraĂźt assez aimable ; jâaurais interprĂ©tĂ© « je ne vous excite pas » comme une tentative de dĂ©dramatiser lâexamen ou de dĂ©tendre une personne apparemment stressĂ©e. Quant à « une tension de jeune fille », câest une expression couramment utilisĂ©e qui ne fait rĂ©fĂ©rence Ă aucune vierge en particulier mais bien au fait que, adolescent, on est censĂ© ĂȘtre en meilleure santĂ©Â ; on entend parfois aussi « tension de jeune homme » (je ne suis pas un homme mais une recherche internet vous le prouvera, bien que les hommes soient, il me semble, gĂ©nĂ©ralement moins enclins Ă partager leur expĂ©rience chez le mĂ©decin).
En revanche, je tombe des nues en dĂ©couvrant que la prescription dâune pilule contraceptive ne suppose pas dâexamen gynĂ©cologique⊠cela a-t-il toujours Ă©tĂ© le cas ?
Il y a peut-ĂȘtre sept ans de cela, aprĂšs plusieurs annĂ©es de pilule sans examen, lors du rendez-vous que jâavais pris pour une nouvelle prescription, mon nouveau mĂ©decin traitant avait en quelque sorte dĂ©clarĂ© que câĂ©tait un passage obligĂ©Â ; abasourdie, car il nâen avait pas Ă©tĂ© fait mention lors du rendez-vous prĂ©cĂ©dent, jâai dĂ©clarĂ© que câĂ©tait impossible car jâĂ©tais en pĂ©riode de rĂšgles, ce qui Ă©tait vrai. Cela mâa donnĂ© au moins le loisir de repousser le rendez-vous et de me prĂ©parer mentalement Ă cet examen, mais je ne sais pas si jâaurais rĂ©ussi Ă le refuser dâemblĂ©e si jâavais Ă©tĂ© Ă un autre moment de mon cycle menstruel. Lâexamen en soi, bien que non agrĂ©able, nâa pas Ă©tĂ© traumatisant et le mĂ©decin a expliquĂ© chacun de ses gestes au long de celui-lĂ , chose que, par ailleurs, jâapprĂ©cie particuliĂšrement chez un professionnel de santĂ© (et que jâenvisage maintenant de demander expressĂ©ment au dĂ©but dâune consultation avec un nouveau mĂ©decin â dans la mesure du raisonnable, je comprendrais que la concentration requise par un acte trĂšs urgent passe avant mon information seconde par seconde). Mais si jâavais eu le choix, et jâose espĂ©rer que ce gĂ©nĂ©raliste a Ă©tĂ© mal informĂ©, jâaurais refusĂ© tout court lâexamen gynĂ©cologique.
Je partage lâavis dâOve. Faire rayer un gynĂ©co pour avoir dit âje ne vous excite pas beaucoupâ alors que le reste semble sâĂȘtre passĂ© comme la patiente le souhaitait est excessive. Certes la formulation peut avoir une connotation sexuelle mais jâen doute fort que câĂ©tait le souhait du mĂ©decin. Comment aurait elle rĂ©agit une gyneco.
Il y a fort longtemps que jâai repris possession de mon corps. En fait lors de ma premiĂšre visite dâune gynĂ©co elle voulait me faire de chose que je ne voulait pas. Comme mon copain Ă©tait avec moi elle nâa rien fait son mon accord (accrochage verbal trĂšs forte ->plus jamais revu). Depuis je ne suis jamais allĂ©e toute seule et mĂȘme lors de mes accouchement mon mari Ă toujours Ă©tĂ© avec moi. Certes il y a eu des mĂ©decins qui nâon pas apprĂ©ciĂ© la prĂ©sence de mon homme mais dans ce cas il ne sont pas MON mĂ©decin. Câest mon corps et câest moi qui dĂ©cide.
Dâailleurs jâai la mĂȘme expĂ©rience pour ma vĂ©sicule biliaire. 3 mĂ©decins voulais me lâenlevĂ©. Jâai
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