Anale dans le jacuzzi
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Les relations sexuelles anales constituent une activité populaire chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les hommes et les femmes hétérosexuels ainsi que les personnes transgenres, et nous savons qu'elles constituent un facteur de risque important quant à la transmission du VIH. Il est donc important que l’éducation liée à la prévention du VIH inclue des renseignements fiables sur les liquides corporels qui peuvent transmettre le VIH lors de ce genre d’activité sexuelle. Si l’un des liquides en question était exclu des messages sur la prévention, cela pourrait amener certains clients à sous-estimer leur risque par rapport à la transmission du VIH. Bien qu’il soit clair que la présence de sperme, de liquide prééjaculatoire et de sang peut augmenter le risque de transmission du VIH lors des relations sexuelles anales, il semble y avoir quelques doutes parmi les fournisseurs de services de première ligne quant à la pertinence d’inclure le liquide rectal sur cette liste.
Cet article pose les questions suivantes : Qu’est-ce que le liquide rectal? Peut-il contenir et transmettre le VIH? Quelles sont les implications pour l’éducation liée à la prévention?
Le liquide rectal est le mucus qui recouvre les parois du rectum. Le mucus est une sécrétion visqueuse produite par des membranes corporelles appelées muqueuses. Ces membranes se trouvent à l’entrée des orifices du corps et tapissent les passages internes de nombreux organes, y compris le tractus gastro-intestinal (bouche, intestins et rectum), le vagin et le col utérin, le prépuce et l’urètre.
Le mucus exerce plusieurs fonctions, dont l’une des plus importantes consiste à protéger les muqueuses contre les germes (bactéries et virus). Pour accomplir cette fonction, le mucus « attrape » les germes et les empêche d’entrer en contact avec les muqueuses. Le mucus contient aussi des substances qui peuvent – dans une certaine mesure – tuer les germes.
Le mucus sert aussi de lubrifiant à certaines muqueuses, de sorte qu’il prévient la friction et le déchirement des tissus de celles-ci lorsque des objets passent par l’orifice en question. À titre d’exemple, mentionnons que le mucus vaginal réduit la friction pendant la pénétration sexuelle, tandis que le mucus du tractus gastro-intestinal (qui comprend le rectum) facilite le transit de la nourriture et des matières fécales. Le mucus rectal aide aussi à réduire la friction lors des relations sexuelles anales.
Chez les personnes séropositives, toutes les membranes muqueuses du corps peuvent contenir beaucoup de VIH. Le virus y est présent en très grande quantité parce que ces membranes sont riches en cellules immunitaires, et le VIH aime infecter et se répliquer dans celles-ci. 1 Puisque la réplication du VIH se produit abondamment dans les muqueuses, le virus parvient à entrer dans le mucus produit par les membranes. Par conséquent, le mucus que produit une personne séropositive peut contenir du VIH (quoiqu’en quantité variable), et la transmission du VIH à une autre personne est une possibilité.
La muqueuse du rectum et le mucus qu’elle produit (liquide rectal) ne sont pas des exceptions. Plusieurs études ont montré que le VIH pouvait être présent dans le liquide rectal des personnes vivant avec le virus. 2 ,3 , 4 ,5 , 6 De fait, lors d’une étude menée auprès de 64 hommes séropositifs (dont à peu près la moitié suivait une thérapie antirétrovirale), on a constaté que la quantité moyenne de virus dans le liquide rectal était plus élevée que dans le sperme ou le sang. 4
Pourquoi le liquide rectal contiendrait-il davantage de VIH que les autres liquides corporels? II se trouve que la majorité des cellules immunitaires du corps – y compris les cellules cibles de choix du VIH – se situent dans les muqueuses du tractus gastro-intestinal, qui inclut le rectum. 7 On trouve un grand nombre de cellules immunitaires dans le tractus gastro-intestinal parce que ce dernier a une très grande superficie. De plus, les intestins ont besoin de nombreuses cellules immunitaires pour se protéger contre les germes « étrangers » présents dans les aliments et pour régler la croissance des germes « amicaux » vivant dans l’appareil gastro-intestinal.
Étant donné cette forte concentration de cellules immunitaires, il est possible que la majorité de la réplication du VIH ait lieu dans le tractus gastro-intestinal, y compris dans le rectum. 8 , 9 , 10 Cela pourrait expliquer la présence d’une si grande quantité de VIH dans le liquide rectal.
Les relations sexuelles anales constituent une activité populaire chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les hommes et les femmes hétérosexuels ainsi que les personnes transgenres, et nous savons que les relations anales sont un facteur de risque important quant à la transmission du VIH. 11 ,12 , 13,14 Lors d’un sondage national récent mené auprès de quelque 6 000 hommes et femmes aux États-Unis (dont une majorité d’hétérosexuels), environ 20 % des femmes âgées de 18 à 39 ans disaient avoir eu des relations anales au cours de l’année précédente, tout comme près de 25 % des hommes âgés de 25 à 49 ans. 15
Le liquide rectal a des implications pour la transmission du VIH lors des relations anales lorsque la personne séronégative est le partenaire pénétrant (c’est-à-dire celui qui insère son pénis dans l’anus de l’autre). La recherche indique que ce genre de relation anale comporte un risque important de transmission du VIH. De fait, le risque moyen de transmission lors d’une seule relation anale pénétrante sans condom avec un partenaire séropositif serait légèrement plus élevé que celui associé aux relations vaginales. Toutefois, le risque est beaucoup plus faible que pour les personnes séronégatives qui assument le rôle réceptif durant les relations sexuelles anales. 16 , 17
Il ne fait pas de doute que le liquide rectal contribue au risque de transmission du VIH lors des relations anales lorsque le partenaire pénétrant est séronégatif. Afin que la transmission du VIH soit possible, nous savons que le liquide contenant du VIH doit entrer en contact avec certaines parties du corps qui sont vulnérables à l’infection par ce virus. Si une personne séronégative insère son pénis dans l’anus d’un partenaire séropositif, le liquide rectal contenant du VIH pourrait entrer en contact avec l’urètre et/ou le prépuce du pénis. Rappelons que ces derniers sont tous deux vulnérables à l’infection par le VIH.
Il se peut que le liquide rectal ne soit pas le seul liquide contribuant au risque de transmission du VIH lors de ce genre d’activité sexuelle. Si le revêtement du rectum est endommagé de quelque façon que ce soit, il pourrait y avoir du sang présent dans le rectum. Dans une telle situation, le sang contenant du VIH pourrait entrer en contact avec le prépuce et l’urètre et augmenter ainsi le risque de transmission du VIH. Cependant, comme le liquide rectal est toujours présent dans le rectum (contrairement au sang), il joue sans doute un rôle plus important en ce qui concerne le risque de transmission du VIH.
On peut employer plusieurs stratégies pour réduire le risque de transmission du VIH lors des relations sexuelles anales (où le partenaire pénétrant est séronégatif), y compris le condom, la prophylaxie post-exposition (PPE), la prophylaxie préexposition (PPrE), et la thérapie antirétrovirale (TAR) chez une personne vivant avec le VIH afin de maintenir une charge virale indétectable.
Le partenaire séronégatif pénétrant peut avoir recours au condom, à la PPE ou à la PPrE pour réduire son risque d’être infecté par le VIH lors d’une relation anale. Le condom est une barrière qui empêche le pénis d’entrer en contact avec le VIH présent dans le rectum. 18 , 19 Quant à la PPE et à la PPrE, elles réduisent le risque d’infection lorsqu’une exposition au VIH a lieu. 20 , 21 Les personnes vivant avec le VIH qui suivent un traitement et maintiennent une charge virale indétectable ne transmettent pas le VIH à leurs partenaires sexuels. 22,23,24,25 Toutes ces stratégies sont très efficaces pour réduire le risque d’infection par le VIH si elles sont utilisées régulièrement et correctement.
Il est important que les messages sur la prévention du VIH incluent le liquide rectal sur la liste de liquides corporels susceptibles de contenir et de transmettre le VIH. Si le liquide rectal était exclu, cela pourrait amener une personne séronégative qui joue le rôle pénétrant lors des relations anales à sous-estimer son risque de contracter le VIH; ou encore une personne séropositive qui joue le rôle réceptif pourrait sous-estimer son risque de transmettre le virus.
On peut communiquer plusieurs messages clés aux clients en ce qui concerne le risque de transmission du VIH associé aux relations sexuelles anales (où le partenaire séronégatif insère son pénis dans l’anus de son partenaire séropositif).
James Wilton est le coordonnateur du projet de prévention du VIH par la science biomédicale pour CATIE et termine actuellement sa maîtrise en santé publique, avec une spécialisation en épidémiologie, à l’Université de Toronto. Il a également obtenu un diplôme de premier cycle en microbiologie et immunologie de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC).
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