Ana Bell Evans va se faire sauter chez son ami

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Ana Bell Evans va se faire sauter chez son ami
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Hagard, un homme déambule aux abords de la place Tahrir. Il est 11 h 40. Cet enseignant cherche son fils, alors que des policiers barrent l'accès des rues menant au centre-ville du Caire, l'immense capitale égyptienne. « Il m'a laissé une lettre. Il m'a écrit qu'il est prêt à se sacrifier, que ça ne sert à rien de vivre dans ce pays pourri », souffle Tarek, les yeux rivés sur les boucliers anti-émeutes des forces de l'ordre. L'appel à la prière résonne sur les murs poussiéreux. Internet et les réseaux de téléphonie mobile ont beau avoir été coupés hier, les Egyptiens se sont passé le message : rejoindre le cÅ?ur du Caire, après la grande prière, pour exiger le départ du président Hosni Moubarak, aux commandes depuis trente ans. Un appel notamment relayé par les Frères musulmans, principale force d'opposition égyptienne, qui a inspiré l'islam sunnite radical dans le monde arabe.
« Henzel! (NDLR : venez) » s'égosille Aïsha, 44 ans. Le visage caché par un voile sombre, elle enjoint les passants à rallier le cortège : « Allez les jeunes! On doit suivre ceux qui veulent la liberté. » Mais d'importants cordons de police barrent les accès vers le centre. Des détonations retentissent, les manifestants se dispersent. Direction les quartiers périphériques. A Gazi, au sud-ouest, ils sont plusieurs milliers. Une foule compacte, grave. « A bas Moubarak », hurle-t-on. « Le peuple veut la chute du gouvernement », scandent les Egyptiens, comme un écho à la rue tunisienne qui a chassé Ben Ali il y a tout juste quinze jours.
Soudain, vers 15 heures, le défilé se fige dans ce quartier populaire. Les femmes s'écartent, les hommes jettent des feuilles de journaux sur la terre avant de s'agenouiller pour la prière. « Allah o akbar (NDLR : Dieu est grand) », scandent-ils en chÅ?ur. Un cri repris en masse lorsque le cortège se remet en marche.
Dépassée, une cohorte de policiers finit par s'écarter devant l'ardeur de cette foule aux yeux rougis par les gaz lacrymogènes. Certains enlacent même des manifestants. « Eux aussi, ils souffrent. On n'arrive pas à manger », s'insurge Saleh. Marié, père de trois enfants, ce mécanicien peine à gagner 350 livres égyptiennes par mois (environ 50 â?¬). « On veut tous le changement, acquiesce Peter, 23 ans. Les pauvres, et tous ceux qui ne supportent plus un président élu avec 90% des voix. » Cet étudiant en pharmacie a rejoint hier pour la première fois le cortège de ceux qui défilent depuis trois jours. Pourtant, les parents de ce chrétien orthodoxe le lui avaient formellement interdit, tout comme le pope de son église copte. « A cause des Frères musulmans, beaucoup ont peur que les islamistes récupèrent notre révolte, soupire Peter. Mais on va quand même faire sauter le régime. »
Malgré les détonations, des manifestants parviennent à s'emparer à coups de jets de pierres des engins déployés près de la place Tahrir. Un homme exhibe son dos, marqué d'impacts de balles en caoutchouc tirées par les policiers. Près d'un hôtel, un autre sanglote. Sa main est couverte de sang. « Ils m'ont pris mon ami, hoquette Mohamed. La police nous a tirés dessus, assure-t-il. Mais ça ne va pas nous calmer. » Hier soir, de violents heurts se sont poursuivis, malgré le couvre-feu instauré par le gouvernement. Sous le vrombissement d'un hélicoptère tournoyant au-dessus du Caire, de nombreux Egyptiens ont bravé l'interdiction de sortir. Les chars de l'armée ont fait leur entrée dans la ville. Peu avant minuit, on entendait des rafales de mitraillettes.
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Publié le 24/09/03 à 00h00
— Mis à jour le 05/03/06 à 20h44



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mercredi 31 août

Paris Il menaçait de se faire sauter dans son appartement
Un périmètre de sécurité a été mis en place et plusieurs immeubles évacués, hier soir vers 17 heures, aux alentours de la rue de la Bidassoa (20e). Une heure plus tôt, au 57 de la rue, un homme de 44 ans s’était retranché dans son appartement, en compagnie de sa mère, menaçant de se « faire sauter sur place ». Vers 21 heures, le forcené a été maîtrisé « en douceur ». L’alerte avait été donnée par la femme de ménage de la famille. Arrivée sur place, la police décidait de boucler le quartier et de faire intervenir la brigade de recherches et d’intervention (BRI-antigang). Deux ambulances des sapeurs-pompiers les ont rejoints. Les habitants évacués ont été réunis dans une rue voisine, où s’est rendu le maire de l’arrondissement, Michel Charzat. L’homme, qui n’était pas armé, menaçait de faire exploser l’appartement à l’aide de bombonnes de gaz. Difficilement, les policiers ont réussi à établir le dialogue avec lui. Les « motivations » de l’individu restaient « assez confuses » hier soir. Présenté comme un toxicomane, l’individu serait « dépressif », selon un voisin.
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