Amy Anderssen couine avec son amant

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Publié le

20/06/2013 à 08:32
| Mis à jour le

02/06/2017 à 02:06



La scène aurait pu paraître cocasse si elle n'avait pas été jouée dans le cadre d'un procès en correctionnelle, à Niort, procès dont le jugement est attendu mardi prochain : à la demande de M e Olivier Martinez, « dans le flou » le plus total, les deux protagonistes ont pris place sur autant de chaises dans le prétoire. Des chaises censées représenter les sièges de la cabine d'un poids lourd dans le cadre de cette « reconstitution… entre guillemets ».
Huit jours d'interruption totale de travail

La cliente de M e Martinez, âgée de 40 ans, est la prévenue. Née à La Rochelle, elle vivait dans le nord des Deux-Sèvres avant d'être emprisonnée, courant mai, à la maison d'arrêt de Vivonne (Vienne) pour y purger trois précédentes peines. Dans ce dossier, elle est suspectée d'avoir agressé son propre amant avec une lame détachée d'un rasoir jetable, lui occasionnant une interruption totale de travail de huit jours. Les faits, qui remontent à une nuit du mois d'octobre 2012, se sont déroulés sur le parking d'un restaurant de Saône-et-Loire : c'est, en effet, un couple de chauffeurs routiers. Un couple non officiel.
Le parquet réclame un an de prison ferme

A écouter le président Mathieu Auriol, qui se base sur le rapport de la gendarmerie, la scène s'avère assez claire : dans la foulée d'une soirée quelque peu arrosée, notamment pour elle au vu de son taux de 1,22 g/l de sang, une dispute éclate dans la cabine du camion. Elle serait enceinte. Lui, alors marié et déjà père de cinq enfants, n'en veut plus. La quadragénaire aurait alors « jeté » la lame de rasoir sur son amant. « Du sang a coulé abondamment sur le sol », rapporte le magistrat. Sur place, on notera l'attitude de la mise en cause, « très excitée », « arrogante » et « se tapant la tête contre la camionnette » de la maréchaussée.

Sur les faits proprement dits, elle nie en bloc. Et donne sa version : il s'agirait d'un accident. Elle se trouvait dans la cabine quand il est entré à son tour. « Il m'a surprise, j'ai fait un écart avec mon bras ». « Vous l'avez blessé en trébuchant ? », imagine alors le juge Auriol. « Oui. » D'où la « reconstitution… entre guillemets ». La lame de rasoir, elle l'avait en main pour tailler les rideaux à l'intérieur. Son amant, avec qui elle est toujours en couple, confirme à la barre. Quid de sa version initiale, dans laquelle il dénonçait sa maîtresse ? Racontée « sous le coup de la colère ».

Tout cela fait bondir le substitut du procureur de la République. Pour Jean-François Héry, « on a échappé au pire », la victime s'en sortant « avec une plaie profonde » ayant nécessité une intervention chirurgicale. Quant à la lame de rasoir, « c'est une arme par destination, j'en suis convaincu ». Et le parquettier de réclamer un an d'emprisonnement ferme à l'encontre de la prévenue, soit la peine-plancher puisqu'elle est récidiviste. En retour, celle qui a déjà été condamnée à douze reprises se met à pleurer.

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