Aimee Addison s'éclate avec son corps

Aimee Addison s'éclate avec son corps




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Aimee Addison s'éclate avec son corps
Revue des Deux Mondes , 2 e période, tome 27 , 1860 ( p. 371 - 401 ).
journal Revue des Deux Mondes La Comédie anglaise sous la restauration. — II. — Les Poètes H. Taine 1860 Paris C 2 e période, tome 27 La Comédie anglaise sous la restauration. — II. — Les Poètes Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 27.djvu Revue des Deux Mondes - 1860 - tome 27.djvu/7 371-401 


Dernière modification il y a 3 ans par Hsarrazin


Au XVIIe siècle s’ouvre en Europe un genre de vie nouveau, la vie mondaine, qui bientôt prime et façonne les autres. C’est en France surtout et en Angleterre qu’elle paraît et qu’elle règne, pour les mêmes causes et dans le même temps.

Pour remplir les salons, il faut un certain état politique, et cet état, qui est la suprématie du roi jointe à la régularité de la police, s’établissait à la même époque des deux côtés du détroit. La police régulière met la paix entre les hommes, les tire de l’isolement et de l’indépendance féodale et campagnarde ; multiplie et facilite les communications, la confiance, les réunions, les commodités et les plaisirs. La suprématie du roi institue une cour, centre des conversations, source des grâces, théâtre des jouissances et des splendeurs. Ainsi attirés l’un vers l’autre et vers le trône par la sécurité, la curiosité, l’amusement et l’intérêt, les grands seigneurs s’assemblent, et du même coup ils deviennent gens du monde et gens de cour. Ce ne sont plus les barons du siècle précédent, debout dans la haute salle, armés et sombres, occupés de l’idée qu’ils pourront bien au sortir du palais se tailler en pièces, et que s’ils se frappent dans le palais, le bourreau est là pour leur couper la main et boucher les veines avec un fer rouge, sachant de plus que le roi leur fera peut-être demain trancher la tête, partant prompts à s’agenouiller pour se répandre en protestations de fidélité soumise, mais comptant tout bas les épées qui prendront leur querelle et les hommes sûrs qui font sentinelle derrière le pont-levis de leur château. Les droits, les pouvoirs, les contraintes et les attraits de la vie féodale ont disparu. Ils n’ont plus besoin que leur manoir soit une forteresse. Ils n’ont plus le plaisir d’y régner comme dans un état. Ils s’y ennuient, et ils en sortent. N’ayant plus rien à disputer au roi, ils vont chez lui. Sa cour est un salon, le plus agréable à voir et le plus utile à fréquenter. On y trouve des fêtes, des ameublemens splendides, une compagnie parée et choisie, des nouvelles et des commérages : on y rencontre des pensions, des titres, des places pour soi et pour les siens ; on s’y divertit et on y profite : c’est tout gain et tout plaisir. Les voilà donc qui vont au lever, assistent au dîner, reviennent pour le bal, s’assoient pour le jeu, sont là au coucher. Ils y font belle figure avec leurs habits demi-français, leurs perruques, leurs chapeaux chargés de plumes, leurs hauts-de-chausses en étages, leurs canons, et les larges rosettes de rubans qui couvrent leurs souliers. Les dames se fardent [1] , se mettent des mouches [2] , étalent des robes de satin et du velours le plus magnifique, toutes galonnées d’argent et traînantes, au-dessus desquelles paraît la blancheur de leur poitrine, dont l’éclatante nudité se continue sur toute l’épaule et jusqu’au bras. On les regarde, on salue et on approche. Le roi monte à cheval pour sa promenade à Hyde-Park ; à ses côtés courent la reine, et avec elle ses deux maîtresses, lady Castlemaine et mistress Stewart : « la reine [3] en gilet blanc galonné, en jupon court cramoisi, et coiffée à la négligence ; mistress Stewart avec son chapeau à cornes, sa plume rouge, ses yeux doux, son petit nez romain, sa taille parfaite. » On rentre à White-Hall, « les dames vont, viennent, causant, jouant avec leurs chapeaux et leurs plumes, les échangeant, chacune essayant tour à tour ceux des autres et riant. » En si belle compagnie la galanterie ne manque pas. « Les gants, parfumés, les miroirs de poche, les étuis garnis, les pâtes d’abricot, les essences, et autres menues denrées d’amour arrivent de Paris chaque semaine. » Londres fournit « des présens plus solides, comme vous diriez boucles d’oreilles, diamans, brillans et belles guinées de Dieu ; les belles s’en accommodaient, comme si cela fût venu de plus loin. » Les intrigues trottent, Dieu sait combien et lesquelles. Naturellement aussi la conversation va son train. On développe tout haut les aventures de Mlle Warmestré la dédaigneuse, « qui, surprise apparemment pour avoir mal compté, prend la liberté d’accoucher au milieu de la cour. » On se répète tout bas les tentatives de Mlle Hobart, l’heureux malheur de Mlle Churchill, qui, étant fort laide, mais ayant eu l’esprit de tomber de cheval, toucha les yeux et le cœur du duc d’York. Le chevalier de Grammont conte au roi l’histoire de Termes ou de l’aumônier Poussatin, tout le monde quitte le bal pour venir l’écouter, et le conte fait, chacun rit à se tenir les côtes. Vous voyez que si ce monde n’est pas celui de Louis XIV, c’est néanmoins le monde, et que s’il a plus d’écume, il va du même courant. Le grand objet y est aussi de s’amuser et de paraître. On veut être homme à la mode ; un habit rend célèbre : Grammont est tout désolé quand la coquinerie de son valet l’oblige à porter deux fois le même. Tel autre se pique de faire des chansons, de bien jouer de la guitare. « Russell avait un recueil de deux ou trois cents contredanses en tablature, qu’il dansait toutes à livre ouvert. » Jermyn est connu pour ses bonnes fortunes. « Un gentilhomme, dit Etheredge, doit s’habiller bien, danser bien, faire bien des armes, avoir du talent pour les lettres d’amour, une voix de chambre agréable, être très amoureux, assez discret, mais point trop constant. » Voilà déjà l’air de cour tel qu’il dura chez nous jusque sous Louis XVI. Avec de pareilles mœurs, la parole remplace l’action. La vie se passe en visites, en entretiens. L’art de causer devient le premier de tous, bien entendu qu’il s’agit de causer agréablement, pour employer une heure, sur vingt sujets en une heure, toujours en glissant, sans jamais enfoncer, de telle façon que la conversation ne soit pas un travail, mais une promenade. Au retour, elle continue par des lettres qu’on écrit le soir, par des madrigaux ou des épigrammes qu’on lira le matin, par des tragédies de salon ou des parodies de société. Ainsi naît une littérature nouvelle, œuvre et portrait du monde qui l’a pour public et pour modèle, qui en sort et y aboutit.

Encore faut-il qu’ils sachent causer, et ils commencent à l’apprendre. Une révolution s’est faite dans l’esprit comme dans les mœurs. En même temps que les situations reçoivent un nouveau tour, la pensée prend une nouvelle forme. La renaissance finit, l’âge classique s’ouvre, et l’artiste fait place à l’écrivain. L’homme revient de son premier voyage autour des choses ; l’enthousiasme, le trouble de l’imagination soulevée, le fourmillement tumultueux des idées neuves, toutes les facultés qu’éveille une première découverte se sont contentées, puis affaissées. Leur aiguillon est émoussé parce que leur œuvre est faite. Les bizarreries, les profondes percées, l’originalité sans frein, les irruptions toutes-puissantes du génie lancé au centre de la vérité à travers les extrêmes folies, tous les traits de la grande invention ont disparu. L’imagination se tempère, l’esprit se discipline : il revient sur ses pas ; il parcourt une seconde fois son domaine avec une curiosité calmée, avec une expérience acquise. Il se déjuge et se corrige. Il trouve une religion, un art, une philosophie à reformer et à réformer. Il n’est plus propre à l’intuition inspirée, mais à la décomposition régulière. Il n’a plus le sentiment ou la vue de l’ensemble ; il a le tact et l’observation des parties. Il choisit et il classe, il épure et il ordonne. Il cesse d’être créateur, il devient discoureur. Il sort de l’invention, il s’assoit dans la critique. Il entre dans cet amas magnifique et confus de dogmes et de formes ou l’âge précédent a entassé pêle-mêle les rêveries et les découvertes ; il en retire des idées qu’il adoucit et qu’il vérifie. Il les range en longues chaînes de raisonnemens aisés, qui descendent anneau par anneau jusqu’à l’intelligence du public. Il les exprime en mots exacts, qui offrent leur série graduée, échelons par échelons, à la réflexion du public. Il institue dans tout le champ de la pensée une suite de compartimens et un réseau de routes qui, empêchant toute erreur et tout écart, mènent insensiblement tout esprit vers tout objet. Il atteint la clarté, la commodité, l’agrément. Et le monde l’y aide. Les circonstances rencontrées achèvent la révolution naturelle. Le goût change par sa propre pente, mais aussi par l’ascendant de la cour. Quand la conversation devient la première affaire de la vie, elle façonne le style à son image et selon ses besoins. Elle en chasse les écarts, les images excessives, les cris passionnés, toutes les allures décousues et violentes. On ne peut pas crier, gesticuler, rêver tout haut dans un salon : on s’y contient ; les gens s’y critiquent et s’y observent ; le temps s’y passe à conter et à discuter ; il y faut des expressions nettes et un langage exact, des raisonnemens clairs et suivis ; sinon, on ne peut s’escarmoucher ni s’entendre. Le style correct, la bonne langue, le discours y naissent d’eux-mêmes, et ils s’y perfectionnent bien vite, car le raffinement est le but de la vie mondaine ; on s’étudie à rendre toutes choses plus jolies et plus commodes, les meubles comme les mots, les périodes comme les ajustemens. L’art et l’artifice y sont la grande marque. On se pique de savoir parfaitement sa langue, de ne jamais manquer au sens exact des termes, d’écarter les expressions roturières, d’aligner les antithèses, d’employer les développemens, de pratiquer la rhétorique. Rien de plus fort que le contraste des conversations de Shakspeare et de Fletcher, mises en regard de celles de Wycherley et de Congreve. Chez Shakspeare, les entretiens ressemblent à des assauts ; vous croiriez voir des artistes qui s’escriment de mots et de gestes dans une salle d’armes. Ils bouffonnent, ils chantent, ils songent tout haut, ils éclatent en rires, en calembours, en paroles de poissarde et de poète, en bizarreries recherchées ; ils ont le goût des choses saugrenues, éclatantes ; tel danse en parlant ; volontiers ils marcheraient sur leurs mains ; il n’y a pas un grain de calcul et il y a plus de trois grains de folie dans leurs têtes. Ici les gens sont posés ; ils dissertent ou disputent ; le raisonnement est le fond de leur style ; ils sont écrivains si bien qu’ils le sont trop, et qu’on voit à travers eux l’auteur occupé à combiner des phrases. Ils arrangent des portraits, ils redoublent des comparaisons ingénieuses, ils balancent des périodes symétriques. Tel personnage débite une satire, tel autre compose un petit essai de morale. On tirerait des comédies du temps un volume de sentences ; elles sont pleines de morceaux littéraires qui annoncent déjà le Spectator . Ils recherchent l’expression adroite et heureuse, ils habillent les choses hasardées avec des mots convenables, ils glissent prestement sur la glace fragile des bienséances et la rayent sans la briser. Je vois des gentilshommes, assis sur des fauteuils dorés, fort calmes d’esprit, fort étudiés dans leurs paroles, observateurs froids, sceptiques diserts, experts en matière de façons, amateurs d’élégance, curieux du beau langage autant par vanité que par goût, et qui, occupés à discourir entre un compliment et une révérence, n’oublieront pas plus leur bon style que leurs gants fins ou leur chapeau.

Ce sont là les mœurs oratoires et polies qui peu à peu, à travers l’orgie, percent et prennent l’ascendant. Insensiblement le courant se nettoie et marque sa voie, comme il arrive à un fleuve qui, entrant violemment dans un nouveau lit, clapote d’abord dans une tempête de bourbe, puis pousse en avant ses eaux encore fangeuses, qui par degrés vont s’épurer. Ces débauchés tâchent d’être gens du monde, y réussissent parfois. Wycherley écrit bien, très clairement, sans la moindre trace d’euphémisme, presque à la française. Son Dapperwitt dit de Lucy, en périodes balancées : « Elle est belle sans affectation, folâtre sans grossièreté, amoureuse sans impertinence. » Au besoin Wycherley est ingénieux, ses gentlemen échangent des comparaisons heureuses. « Les maîtresses, dit l’un, sont comme les livres : si vous vous y appliquez trop, ils vous alourdissent, et vous rendent impropre au monde ; mais si vous en usez avec discrétion, vous n’en êtes que plus propre à la conversation. — Oui, dit un autre, une maîtresse devrait être comme une petite retraite à la campagne, près de la ville, non pour y demeurer constamment, mais pour y passer la nuit de temps en temps. Et vite dehors, afin de mieux goûter la ville au retour ! » Ces gens font du style, et même à contre-temps, en dépit de la situation ou de la condition des personnages. Un cordonnier dit dans Etheredge : « Il n’y a personne dans la ville qui vive plus en gentilhomme que moi avec sa femme. Je ne m’inquiète jamais de ses sorties, elle ne s’informe jamais des miennes ; nous nous parlons civilement et nous nous haïssons cordialement. » L’art est parfait dans ce petit discours : tout y est, jusqu’à l’antithèse symétrique de mots, d’idées et de sons ; quel beau diseur que ce cordonnier satirique ! — Après la satire, le madrigal. Tel personnage, au beau milieu du dialogue et en pleine prose, décrit « de jolies lèvres boudeuses avec une petite moiteur qui s’y pose, pareilles à une rose de Provins fraîche sur la branche, avant que le soleil du matin en ait séché toute la rosée. » Ne voilà-t-il pas les gracieuses galanteries de la cour ? Rochester lui-même parfois en rencontre. Deux ou trois de ses chansons sont encore dans les recueils expurgés à l’usage des jeunes filles pudiques. Ils ont beau polissonner de fait, à chaque instant il faut qu’ils complimentent et saluent ; devant les femmes qu’ils veulent séduire, ils sont bien obligés de roucouler des tendresses et des fadeurs ; s’ils n’ont plus qu’un frein, l’obligation de paraître bien élevés, ce frein les retient encore. Rochester est correct même au milieu de ses immondices ; il ne dit d’ordures que dans le style habile et solide de Boileau. Tous ces viveurs veulent être gens d’esprit et du monde. Sir Charles Sedley se ruine et se salit, mais Charles II l’appelle « le vice-roi d’Apollon, » Buckingham exalte « la magie de son style. » Il est le plus charmant, le plus recherché des causeurs ; il fait des mots, et aussi des vers, toujours agréables, quelquefois délicats ; il manie avec dextérité le joli jargon mythologique ; il insinue en légères chansons coulantes toutes ces douceurs un peu apprêtées qui sont comme les friandises des salons. « Ma passion, dit-il à Chloris, croissait avec votre beauté, et l’Amour à mon cœur, pendant que sa mère vous favorisait, lançait un nouveau dard de flamme. » Puis il ajoute en manière de chute : « Ils employaient tout leur art amoureux, lui pour faire un amant, elle pour faire une beauté. »

Il n’y a point du tout d’amour dans ces gentillesses ; on les accepte comme on les offre, — avec un sourire ; elles font partie du langage obligé, des petits soins que les cavaliers rendent aux dames : j’imagine qu’on les envoyait le matin avec le bouquet ou la boîte de cédrats confits. Roscommon compose une pièce sur un petit chien mort, sur le rhume d’une jeune fille ; ce méchant rhume l’empêche de chanter : maudit hiver ! Et là-dessus il prend l’hiver à partie, l’apostrophe longuement. Vous reconnaissez les amusemens littéraires de la vie mondaine. On y prend tout légèrement, gaiement, l’amour d’abord, et aussi le danger. La veille d’une bataille navale, Dorset, en mer, au roulis du vaisseau, adresse aux dames une chanson célèbre. Rien n’y est sérieux, ni le sentiment ni l’esprit ; ce sont des couplets qu’on fredonne en passant ; il en part un éclair de gaieté ; un instant après, on n’y pense plus. « Surtout, leur dit Dorset, pas d’inconstance ! Nous en avons assez ici en mer. » Et ailleurs : « Si les Hollandais savaient notre état, ils arriveraient bien vite ; quelle résistance leur feraient des gens qui ont laissé leurs cœurs au logis ? » Puis viennent des plaisanteries trop anglaises : « Ne nous croyez pas infidèles si nous ne vous écrivons point à chaque poste. Nos larmes prendront une voie plus courte ; la marée vous les apportera deux fois par jour. » Voilà des larmes qui ne sont guère tristes ; la dame les regarde comme l’amant les verse, de bonne humeur, en un lieu agréable (il s’en doute et l’écrit), offrant sa main blanche à un autre qui la baise, et se donnant une contenance avec le froufrou de son éventail. Dorset ne s’en afflige guère, continue à jouer avec la poésie, sans excès ni assiduité, au courant de la plume, écrivant aujourd’hui un couplet contre Dorinda, demain une satire contre M. Howard, toujours facilement et sans étude, en véritable gentilhomme. Il est comte, chambellan, riche, pensionne et patronne les poètes comme il ferait des coquettes, c’est-à-dire pour se divertir sans s’attacher. Le duc de Buckingham fait la même chose et le contraire, caresse l’un, parodie l’autre, est adulé, moqué, et finit par attraper son portrait, qui est un chef-d’œuvre, mais point flatté, de la main de Dryden. On a vu en France ces passe-temps et ces tracasseries ; on trouve ici les mêmes façons et la même littérature, parce qu’on y rencontre la même société et le même esprit.

Entre ces poètes, au premier rang, est Edmund Waller, qui vécut et écrivit ainsi jusqu’à quatre-vingt-deux ans : homme d’esprit et à la mode, bien élevé, familier dès l’abord avec les grands, ayant du tact et de la prévoyance, prompt aux reparties, difficile à décontenancer, du reste personnel, de sensibilité médiocre, ayant changé plusieurs fois de parti, et portant fort bien le souvenir de ses volte-faces ; bref, le véritable modèle du mondain et du courtisan. C’est lui qui, ayant loué Cromwell, puis Charles II, mais celui-ci moins bien que l’autre, répondait pour s’excuser : « Les poètes, sire, réussissent mieux dans la fiction que dans la vérité. » Dans cette sorte de vie, les trois quarts des vers sont de circonstance : ils font la menue monnaie de la conversation ou de la flatterie ; ils ressemblent aux petits événemens et aux petits sentimens d’où ils sont nés. Telle pièce est sur le thé, telle autre sur un portrait de la reine : il faut bien faire sa cour ; d’ailleurs « sa majesté a commandé les vers. » Une dame lui fait cadeau d’une plume d’argent, vite un remerciement rimé ; une autre peut dormir à volonté, vite un couplet enjoué ; un faux bruit se répand qu’elle vient de se faire peindre, vite des stances sur cette grosse affaire. Un peu plus loin, il y aura des vers à la comtesse de Carlisle sur sa chambre, des condoléances à lord Northumberland sur la mort de sa femme, un joli mot sur une dame qui a été pressée dans la foule, une réponse, couplet pour couplet, à des vers de sir John Suckling. Il prend au vol les frivolités, les nouvelles, les bienséances, et la poésie n’est qu’une conversation écrite, j’entends la conversation qu’on fait au bal, quand on parle pour parler, en relevant une boucle de perruque ou en tortillant un gant glacé. La galanterie, comme il convient, en a la plus grande part, et on se doute bien que l’amour n’y est pas trop sincère. Au fond, Waller soupire avec réflexion (Sacharissa avait une belle dot), à tout le moins par convenance ; ce qu’il y a de plus visible dans ses poèmes tendres, c’est qu’il souhaite écrire coulamment et bien rimer. Il est affecté, il exagère, il fait de l’esprit, il est auteur. Il s’adresse à la suivante, « sa compagne de servage, » n’osant s’adresser à Sacharissa elle-même. « Ainsi, dans les nations qui adorent le soleil, un Persan modeste, un Maure aux yeux affaiblis
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