Adolescent douce m'aveugle avec plaisir

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Adolescent douce m'aveugle avec plaisir



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La singularitĂ© et spĂ©cificitĂ© de l’adolescence n’est-elle pas d’ĂȘtre confrontĂ©e Ă  l’Amour, Ă  la maladie d’Amour, d’ĂȘtre une mise en demeure d’aimer, voire d’aimer de toute urgence, en toute mĂ©connaissance, d’ĂȘtre condamnĂ©e Ă  apprendre une langue inconnue qui jaillit du fond des entrailles, rĂ©surgence de signifiants Ă©nigmatiques et familiers. Mais si le corps parle Ă  son insu, les mots, les vrais mots pour le dire manquent. Il faut improviser, inventer, crĂ©er les mots de l’amour, se faire poĂšte sĂ©ance tenante : une chanson de geste Ă  recrĂ©er depuis la nuit des origines. L’urgence d’aimer est telle qu’elle devient une prioritĂ© vitale qui crĂ©e un dĂ©sordre mĂȘme dans une existence bien rangĂ©e, studieuse, appliquĂ©e, au conformisme policĂ©. L’enjeu est vital car cette expĂ©rience, cet apprentissage par l’expĂ©rience conditionnera le devenir du sujet, du sujet adulte avec la constitution de cette part adolescente de la personnalitĂ© qui accompagnera le sujet dans toute sa vie amoureuse. 
« Avec la pubertĂ© s’instaure comme on sait des tendances nouvelles, trĂšs intenses, dirigĂ©es vers des buts sexuels directs... ». AprĂšs avoir Ă©voquĂ© la problĂ©matique de la disjonction du courant sensuel et des sentiments tendres, de leur idĂ©alisation qui gĂ©nĂšre un conflit dans le choix d’objet amoureux, Freud reconnaĂźt que, le plus frĂ©quemment, « l’adolescent parvient Ă  un certain degrĂ© de synthĂšse entre l’amour non sensuel, cĂ©leste, et l’amour sensuel, terrestre, et son rapport Ă  l’objet sexuel se caractĂ©rise par l’action conjointe de pulsions non-inhibĂ©es et inhibĂ©es quant au but. C’est Ă  l’apport des pulsions de tendresse, inhibĂ©es quant au but, que l’on peut mesurer le niveau d’état amoureux en opposition au dĂ©sir purement sensuel. » (Freud 1921c, p.50) 
L’adolescence est une vĂ©ritable rĂ©volution vers l’indĂ©pendance oĂč l’enjeu est le triomphe d’Éros : il bouleverse l’ancien monde et toutes ses institutions et les met au dĂ©fi de l’amour, de l’amour de l’autre, de l’étranger, de l’étrangĂšre, il s’oppose Ă  la rĂ©gulation des alliances ; l’amour est asocial, aux prises avec le surmoi de la culture bousculĂ©e par la sauvagerie du ça qui tourne la tĂȘte et travail au corps le sexuel. Freud s’interroge sur la place singuliĂšre de cet unique objet de mon amour « l’objet est-il mis Ă  la place du moi ou de l’idĂ©al du moi? » (p.52). L’état amoureux est similaire Ă  un Ă©tat hypnotique qui envahit l’un ou l’autre, ou les deux, avec toute la complexitĂ© d’une folie Ă  deux. Le sujet re-naissant devient ingouvernable par les MĂšres et les PĂšres avec la connivence de ses propres pairs qui partagent cette quĂȘte de l’autre et du bonheur. Si Thanatos donne de la voix, c’est dans une guerre gĂ©nĂ©rationnelle entre monde adulte et monde adolescent, dans les dĂ©collements, voir les arrachements des amour premiers : « Papa, Maman »  il faut que jeunesse se passe, dit-on. Toute la littĂ©rature en tĂ©moigne depuis la nuit des temps. Une seule question existentielle : aimer ou ne pas aimer, ĂȘtre aimĂ© ou ne pas ĂȘtre aimé d’un ou d’une inconnu(e). 
L’ordre social culturellement Ă©tabli entre public, privĂ© et intime est subverti, les frontiĂšres entre dedans et dehors sont submergĂ©es par les forces pulsionnelles qui bouleversent la carte du Tendre dĂ©routĂ©e par Éros et ses flĂšches. Il est prĂȘt Ă  commettre tous les crimes de l’Amour dont le PĂ©chĂ© originel de la co-naissance de soi au travers de l’autre.
Narcisse sur les traces d'ƒdipe, l’adolescent(e) doit renaĂźtre sujet genrĂ©, sexuel et sexuĂ©. Son corps et son Ăąme sont travaillĂ©s par une pulsionnalitĂ© dĂ©bordante, parfois persĂ©cutante qu'il vit dans la solitude sous l'emprise d'un fantasme masturbatoire central (M. Laufer, 1989) chauffĂ© Ă  blanc, qui rĂ©actualise tous les fantasmes originaires, sĂ©duction, scĂšne primitive, castration, retour au ventre maternel, fantasmes qui le poussent au crime, crime sexuel : la mise Ă  mort de ses objets Ɠdipiens avec le risque du meurtre de ses objets internes. Quand le fantasme devient rĂ©alisable, ouvre sur une rĂ©alitĂ© rĂ©elle et dĂ©rĂ©alisante et non plus simple rĂ©alisation hallucinatoire du dĂ©sir, une rĂȘverie et plaisir solitaire clandestins, l'adolescent(e) est confrontĂ©(e) Ă  un passage Ă  l'acte, un acte qui effracte la rĂ©alitĂ©, le corps, son corps propre mĂ©tamorphosĂ© et le corps de l'autre, avec un effacement des frontiĂšres, un peau Ă  peau, un sexe Ă  sexe, une fusion, une symbiose, sublime jouissance ou effroi : la nuit sexuelle de l'adolescent, entre sexe et effroi, selon les belles expressions de Pascal Quignard, l'attente et la crainte d'un orgasme sublime ou dĂ©rĂ©alisant, avec les dĂ©lices ou la terreur de la passivation.
Pour les adolescents, la rencontre avec l'autre, tout autre, devient sexuelle, bisexuelle et gĂ©nitale tant il est travaillĂ© par cette pulsion, ce dĂ©sir inouĂŻ, qu'il ne sait comment rĂ©aliser, canaliser faute souvent de mode d'emploi, d'initiation. Il lui faudra le dĂ©couvrir et l’inventer seul pour son plus grand plaisir et sa folle inquiĂ©tude dans notre culture aux traces judĂ©o-chrĂ©tiennes oĂč agissent encore dans la psychĂ©, via surmoi familial et surmoi de la culture, l'interdit du sexuel et du sexe. Il ou elle se trouve imprĂ©gnĂ©(e) du culte de la virginitĂ©, de la Vierge Marie et tourmentĂ©(e) par le clivage Ă©rotique entre la Maman et la Putain, alors que paradoxalement notre sociĂ©tĂ© actuelle prĂŽne, depuis les annĂ©es sixties, «Peace and Love»la supposĂ©e libĂ©ration des mƓurs et la libertĂ© sexuelle avec des effets confusionnants jusqu'au porno chic ou choc, voir trash qui envahit les Ă©crans et le Net. Entre le tout interdit et le tout autorisĂ©, confrontĂ©s Ă  leur surmoi, comment les adolescents peuvent-ils s'y retrouver et assumer leurs dĂ©sirs transgressifs qui leur collent Ă  la peau, et les travaillent au corps ?
 Et pourtant le plus souvent, le miracle se produit dans une mystérieuse alchimie, heureuse conjonction des courants tendre et érotique et ils ou elles sont émerveillé(e)s de leur rencontre avec cet autre, autre sexe ou semblable, dans la magie des premiÚres fois qui les marqueront toute une vie.
 Leur aire de jeu, de prĂ©dilection, leur aire d'expĂ©rience est un monde intermĂ©diaire, le groupe adolescent, oĂč ils peuvent s'exercer avec leurs pairs, Ă  l'abri des regards adultes, dans des partages d’intimitĂ©, aux jeux de l'amour et des limites, dans des corps Ă  corps et de psychĂ© Ă  psychĂ©, dont ils auront Ă  Ă©prouver les Ă©motions dĂ©bordantes, de la frustration Ă  la jouissance, et l'inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© en ce temps originaire des premiĂšres fois. Dans leur quĂȘte d’identitĂ©, ils parviennent Ă  se constituer des zones sublimatoires culturelles diverses mais qui peuvent ĂȘtre vite dĂ©bordĂ©es, attaquĂ©es. L’adolescent a aujourd’hui Ă  sa disposition un vaste terrain de jeu qui prolonge le monde imaginaire de l’enfance et il ou elle en use et abuse sur le net Ă  la recherche d’avatars qui canalisent sa pulsionnalitĂ© et luttent contre la passivation dans des Ă©bauches identificatoires.
L’amour s’épanouit au cƓur de l’intime dans un inquiĂ©tant partage d’intimitĂ©, aussi dĂ©sirĂ© que redoutĂ©, qui rĂ©active, rĂ©actualise toute l’histoire de l’intime de l’un et de l’autre sujet, Ă©preuve de vĂ©ritĂ©, de dĂ©voilement des origines qui convoque les affects de pudeur, voire de honte et de culpabilitĂ©. Aussi le couple pour prĂ©server cet espace intime effractĂ©, fusionnĂ©, crĂ©e une enveloppe protectrice pour l’isoler du groupe. Toutefois, le sujet veille Ă  prĂ©server son self de tout intrusion et empiĂštement excessif et si nĂ©cessaire jusqu’à l’instauration d’un faux self protecteur, de surface, de façade. « touche pas Ă  mon self mĂȘme si je dis, je me dis, je te dis que je t’aime ». Tel est une fonction du mensonge.
La sociĂ©tĂ© contemporaine bouleverse l’équilibre des espaces, public, privĂ© et intime, avec des zones de brouillage et de confusion accentuĂ©es par les dĂ©veloppements technologiques qui amplifient les possibilitĂ©s de communication Ă  l’autre, familier ou anonyme et qui exaltent la personne, son affirmation et son Ă©panouissement, jusqu’à la recherche de la rĂ©alisation de ses dĂ©sirs dans un monde virtuel envahissant, avec mĂȘme l’externalisation de l’intime sur le net, de Facebook aux blogs et journaux intimes dĂ©voilĂ©s au monde entier.... L’espace de l’intime serait-il mis en crise dans une mondialisation de l’économie libidinale ? La toile, nouvelle entremetteuse de Meetic Ă  Tinder et ses rĂ©seaux virtuels anonymes encadre la soif d’amour, de passion de sexe du sujet en quĂȘte de son destin.
La rencontre avec l'adolescent, qui tente de devenir sujet, cet adolescent Ă©tranger Ă  lui-mĂȘme, est trĂšs dĂ©licate pour tout adulte, que ce soit au sein de la famille ou dans le monde des adultes, alors que s'actualise un conflit de dĂ©pendance-indĂ©pendance. Le risque est l'installation d'une relation en faux self qui fonctionne comme leurre partagĂ© pour protĂ©ger l’intime et ses secrets. L’épanouissement d'une aire d'illusion, illusion crĂ©atrice et nĂ©cessaire, est entravĂ©e. Une confiance de base est souvent compromise par une dĂ©fiance radicale envers l'adulte familier ou inconnu que l'adolescent envie et redoute de devenir, alors que via la pubertĂ© passivante, la mĂ©tamorphose qu'il subit Ă  son corps dĂ©fendant et au cƓur de son ĂȘtre, dans cet entre-deux, le contraint Ă  un paradoxe qu'il aura Ă  rĂ©soudre et qui le met mal dans sa peau, Ă©bloui par Éros. L’accĂšs Ă  l’intime adolescent est particuliĂšrement difficile pour tout adulte, fut-il psychanalyste.
Aussi le journal intime, document prĂ©cieux et authentique, peut ĂȘtre un dĂ©tour certes transgressif pour une possible comprĂ©hension de l’ñme adolescente prise sur le vif, et Ă  son insu. Ce dĂ©voilement, ce "de-violemment" est contraire Ă  l’éthique. Aussi je profite de circonstances exceptionnelles qui nous ont fait parvenir un tel document, tĂ©moin d’une histoire tragique, entre Éros et Thanatos, de l’espace intime au privĂ© et au domaine public par la volontĂ© d’un pĂšre, seul survivant de la Shoah. Ce journal est aujourd’hui connu de tous et cependant mĂ©connu. Thanatos a occultĂ© Éros : le journal d’Anne Franck.( Frank A. (1942-1944), L’intĂ©grale , Calmann-Levy, 2017).
Ce journal intime d’une jeune adolescente est devenu mondialement connu et symbole de l’humanisme, un lieu et acte de rĂ©sistance face Ă  la barbarie. Anne Frank est nĂ©e le 12 juin 1929 et morte en fĂ©vrier 1945 du typhus au camp de Bergen-Belsen. RĂ©fugiĂ©e Ă  Amsterdam avec sa famille depuis 1933 pour fuir les persĂ©cutions nazies face au pĂ©ril grandissant, son PĂšre amĂ©nagea un appartement clandestin dans son entreprise pour sa famille et quelques proches du 12 juin 1942 au 1 aoĂ»t 1944, date de leur arrestation sur une trĂšs probable dĂ©nonciation. 
Si ce document est un prĂ©cieux tĂ©moignage du sort rĂ©servĂ© aux Juifs et des conditions de survie en fonction des Ă©vĂ©nements socio-politiques et de la quotidiennetĂ© de cette Ă©poque et son tragique, il nous dĂ©voile, Ă  cƓur nu, l’intime d’une adolescente de treize ans qui traverse aussi les transformations de la pubertĂ©. DerriĂšre la grande histoire existe aussi la petite histoire des joies et des peines enfantines, la naissance du DĂ©sir et l’éveil Ă  l’Amour et aussi le regard lucide de cette adolescente sur le monde des adultes. On voit se dĂ©ployer de remarquables capacitĂ©s autorĂ©flexives d’analyse de toute situation, ce dont elle s’étonne elle-mĂȘme en se disant qu’elle a dĂ» certainement grandir plus vite. Elle nous rĂ©vĂšle avec luciditĂ© toutes les affres de l’adolescence, le sexuel adolescent, rĂ©surgence du sexuel infantile, ici Ă  vivre dans la rĂ©clusion et la promiscuitĂ© d’un huit clos. L’intime est menacĂ©, et Ă©crire son journal peut ĂȘtre paradoxalement alors une maniĂšre de le prĂ©server, de le vivifier dans son espace interne, une forme de rĂ©sistance. 
L’histoire de son journal renseigne sur les enjeux de ce dialogue avec soi-mĂȘme, un autre, un double, et ici un ĂȘtre fictif qu’elle prĂ©nomme Kitty, confidente qui Ă©coute et console en silence et Ă  qui on peut tout dire sans crainte d’ĂȘtre jugĂ©, rĂ©primandĂ©. Le journal intime ne pourrait-il pas ĂȘtre une mĂ©taphore idĂ©ale voire idĂ©alisĂ©e de la situation analytique mais ici avec un autre, rĂ©el, non fictif, un Ă©tranger qui deviendra par effet de transfert un Ă©trange familier ?
Par l’artifice de ce dĂ©voilement de ce journal, de chaque lettre, nous pĂ©nĂ©trons en son cƓur et ici se rĂ©vĂšle l’intime adolescent, Ă©crit Ă  vif auquel nous ne pouvons accĂ©der qu’exceptionnellement comme au cƓur de la sĂ©ance analytique. Nous y dĂ©couvrons combien Anne Ă©tait attentive et rĂ©flĂ©chissait avec luciditĂ© aux relations avec ses parents, Ă  l’histoire de leur couple et de leur vie amoureuse, combien elle Ă©tait prĂ©occupĂ©e par l’éveil de son corps Ă  la sensualitĂ© et la force de ses sentiments amoureux dont nous pouvons suivre les dĂ©veloppements quotidiens. Ici apparaĂźt dans son paroxysme la naissance de l’amour et l’urgence d’aimer mĂȘme dans des temps lugubres, Éros en rĂ©sistance face Ă  Thanatos.
Dans sa rĂ©clusion imposĂ©e le destin lui impose de cohabiter avec Peter 15 ans et ses parents. Elle Ă©voque avec une grande libertĂ© l’évolution de leur relation, leur rapprochement progressif, leurs prĂ©occupations de fille et de garçon, jusqu’à la dĂ©couverte de leur corps, le premier baiser, la premiĂšre Ă©treinte..., et sans doute la premiĂšre fois. Elle s’autorise souvent Ă  aller dans sa chambre au grand dam de l’entourage et inquiĂ©tude de ses parents. Cet espace symbolise le partage de leur intime adolescent, Ă  l’écart du monde des adultes mĂȘme en de telles circonstances. Peter lui donnera mĂȘme Ă  elle et sa sƓur Margot une leçon d’anatomie sexuelle in vivo grĂące Ă  son chat Moffi, un mĂąle (24 jv44).
AprĂšs cette dissertation d’adulte sur l’adolescence et l’amour je prends l’option de laisser la place Ă  Anne Frank, de lui donner la parole aujourd’hui Ă  travers quelques extraits de lettres adressĂ©es Ă  Kitty pour vous montrer l’ampleur et la pertinence de sa rĂ©flexion de toute jeune fille. J’espĂšre surtout susciter la curiositĂ© de relire ces lettres qui toucheront la part adolescente de chaque lecteur adulte qui sommeille en chacun.
La lettre que j’ai choisie, celle du 6 janvier 1944 synthĂ©tise bien la problĂ©matique de l’intime adolescent, de l’éveil insistant Ă  l’amour et la capacitĂ© remarquable, autoanalytique et Ă©laborative d’Anne. 
Aujourd’hui, je dois t’avouer trois choses que je vais mettre un certain temps Ă  t’écrire, mais que je dois raconter Ă  quelqu’un et, aprĂšs tout, tu es la mieux placĂ©e pour les entendre parce que je suis sĂ»r que tu les garderas pour toi toujours et en toutes circonstances. La premiĂšre concerne maman. Tu sais que je me suis souvent plainte d’elle et que pourtant je me suis toujours donnĂ© beaucoup de mal pour ĂȘtre gentille avec elle. Tout d’un coup je sais exactement ce qui cloche chez elle. Maman nous a dit elle-mĂȘme qu’elle nous considĂ©rait davantage comme des amies que comme ses filles ; c’est bien joli mais une amie ne peut pas remplacer une mĂšre...
Ma conception d’une mùre, c’est une femme qui avant tout montre beaucoup de tact, particuliùrement avec des enfants de notre ñge, contrairement à Mansa qui me rit au nez quand je pleure...
La deuxiĂšme m’est pĂ©nible Ă  raconter car elle me concerne. Je ne suis pas pudibonde, Kitty, mais quand ils se mettent Ă  parler en dĂ©tails de ce qu’il font au WC, j’ai le sentiment que tout mon corps se rĂ©volte... Je trouve si Ă©tonnant ce qui m’arrive, et non seulement ce qui se voit Ă  l’extĂ©rieur mais ce qui s’accomplit Ă  l’intĂ©rieur. C’est justement parce que je ne parle jamais de moi ni de ces choses Ă  quelqu’un d’autre que j’en parle Ă  moi-mĂȘme. Chaque fois que le suis indisposĂ©e... j’ai le sentiment, en dĂ©pit de la douleur, du dĂ©sagrĂ©ment et de la saletĂ©, de porter en moi un doux secret et c’est pourquoi, mĂȘme si j’en rĂ©colte des inconvĂ©nients, j’accueille toujours avec joie, en un certain sens, le moment oĂč je vais de nouveau sentir en moi ce secret... Comme je suis venue ici Ă  13 ans Ă  peine, j’ai commencĂ© plus tĂŽt Ă  rĂ©flĂ©chir sur moi-mĂȘme et Ă  m’apercevoir que je suis une personne Ă  part entiĂšre. Parfois le soir dans mon lit, il me prend une terrible envie de me palper les seins et d’écouter les battements tranquilles et rĂ©guliers de mon cƓur.
Inconsciemment, j’ai dĂ©jĂ  Ă©prouvĂ© de tels sentiments avant de venir ici car je sais qu’une fois que je passais la nuit chez Jacques, je n’ai pu me retenir tant l’étais curieuse de son corps, qu’elle cachait toujours Ă  mon regard et que je n’ai jamais vu. Je lui ai demandĂ© si, en gage de notre amitiĂ© nous pourrions nous palper mutuellement les seins. Jacques a refusĂ©. De mĂȘme, j’avais une terrible envie d’embrasser et je l’ai fait. Je suis en extase, chaque fois que je vois un corps nu de femme... Si seulement j’avais une amie !
Il me reste un troisiĂšme aveu Ă  te faire, celui qui me pĂšse le plus.
Mon dĂ©sir de parler Ă  quelqu’un a pris de telles proportions que j’ai fini par avoir envie de parler Ă  Peter. Quand il m’arrivait de venir dans sa chambre, lĂ -haut, Ă  la lumiĂšre de la lampe je m’y sentais toujours bien... Je continuais Ă  chercher la moindre occasion de parler un moment avec lui... Nous Ă©tions installĂ©s l’un en face de l’autre Ă  sa petite table lui sur sa chaise, moi sur le divan. Et je peux t’assurer que je me sentais toute drĂŽle, chaque fois que je regardais droit dans ses yeux bleu foncĂ© et le voyais assis lĂ , son sourire mystĂ©rieux sur les lĂšvres. Je pouvais lire si facilement en lui, son visage portait encore les traces dĂ©sagrĂ©ables de maladresse et de son manque d’assurance mais en mĂȘme temps, reflĂ©tait vaguement sa conscience d’ĂȘtre un homme. Je comprenais tellement son comportement timide et me sentais si attendrie que je ne pouvais m’empĂȘcher de croiser encore et encore et encore, le regard de ses yeux sombres et que je suppliais de tout mon cƓur, oh dis-moi ce qui se passe en toi, par pitiĂ© regarde au-delĂ  de mon tragique besoin de bavarder. Mais la soirĂ©e s’est dĂ©roulĂ©e sans que rien ne se passe... Le soir dans mon lit j’ai pleurĂ© et pleurĂ© c’en Ă©tait affreux mais pourtant, il fallait que personne ne m’entende... Pourtant, ne va surtout pas t’imaginer que je suis amoureuse de Peter...
Le matin... je me suis souvenue trĂšs prĂ©cisĂ©ment de mon rĂȘve. J’étais assise sur une chaise et en face de moi se trouvait Peter... Schiff... Le regard de Peter et le mien se croisaient et je fixais longuement ses yeux bruns de velours, alors Peter m’a dit trĂšs doucement : « Si j’avais su, je serais depuis longtemps venu te retrouver... !
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