A l'occasion du 100ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie (l’URSS) et la France.

A l'occasion du 100ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie (l’URSS) et la France.


L'histoire bientôt millénaire des relations russo-françaises débute au milieu du XI siècle lorsque Anna, fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Russie, épousa Henri I devenant ainsi Reine de France. Après la mort du roi, c'est elle qui gouverna le pays en tant que régente de leur fils – futur roi Philippe I.

Christian Romstet. Anna Yaroslavna (fragment). Fin du 18e siècle. Musée national d'art de Nijni Novgorod

La première ambassade russe sur le sol français a été ouverte en 1702 par décret du tsar Pierre le Grand. Le point de départ des relations diplomatiques permanentes entre nos deux pays fut la visite en France en 1717 de l'Empereur de Russie Pierre le Grand. Sa rencontre avec Louis XV a marqué l’histoire : faisant fi du cérémonial de cour, il prend dans ses bras l’enfant roi, tout juste âgé de sept ans.

Monument «Pierre Ier avec le petit Louis XV dans les bras » (Peterhof, Saint-Pétersbourg)

À partir du XVIII siècle, la qualité et le niveau des relations entre la Russie et la France déterminent en grande mesure la situation politique en Europe et dans le monde entier. Ces relations atteignent leur sommet à la fin du XIX - début du XX siècle, lorsqu'une alliance politique et militaire s'est formée entre les deux pays. Le pont Alexandre III à Paris, dont l'Empereur Nicolas Il a posé la première pierre lors de sa visite historique en France en 1896, en reste à ce jour le symbole.

Pont Alexandre III à Paris

Une nouvelle étape de la coopération bilatérale s'ouvre le 28 octobre 1924 : ce jour-là, le Premier ministre français Édouard Herriot, au nom du Conseil des ministres, envoie un télégramme au président du Comité exécutif central (CEC) de l'URSS Mikhaïl Kalinine stipulant que la France reconnaît le gouvernement de jure de l'URSS «comme le gouvernement des territoires de l'ancien Empire russe, où son autorité est acceptée par les habitants et dans ces territoires comme le successeur des précédents gouvernements russes» et propose d'échanger des ambassadeurs.

Extrait du télégramme du Président du Conseil des ministres de France. Édouard Herriot, sur la reconnaissance par le gouvernement français du gouvernement de jure de l'URSS et l'établissement de relations diplomatiques (documents des archives du Ministère russe des Affaires étrangères)

Le télégramme de réponse adressé à Édouard Herriot indique que le Comité central exécutif de l'URSS «attache la plus grande importance à ce que tous les malentendus entre l’Union des républiques socialistes soviétiques et la France soient écartés et à la conclusion entre elles d’un accord général pouvant servir de base solide à leurs relations amicales, se laissant guider par le souci constant de l'Union des républiques socialistes soviétiques de parvenir à une garantie réelle de la paix générale dans l’intérêt du peuple travailleur de tous les pays et de vivre en amitié avec tous les peuples».

Extrait du télégramme de réponse du Président du Comité exécutif central de l'URSS, Mikhaïl Kalinine, du Président du Conseil des commissaires du peuple de l'URSS, Alexeï Rykov, du Сommissaire aux Affaires étrangères de l'URSS, Guéorgui Tchitchérine (documents des archives du Ministère russe des Affaires étrangères)

Le 14 novembre 1924, le Présidium du Comité exécutif central de l'URSS nomme Leonid Krassine en tant que représentant plénipotentiaire en France. La mission soviétique à Paris s’installe dans l'ancien hôtel d'Estré dans la rue de Grenelle à Paris, qui a précédemment abrité l'ambassade de l'Empire russe. Jean Herbette est à son tour nommé l'ambassadeur de France auprès de l'URSS.

Leonid Krassine dans son bureau à Paris, 1925 (photo des archives du Ministère russe des Affaires étrangères)






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