A genoux aussi longtemps qu'il faudra

A genoux aussi longtemps qu'il faudra




🛑 TOUTES LES INFORMATIONS CLIQUEZ ICI đŸ‘ˆđŸ»đŸ‘ˆđŸ»đŸ‘ˆđŸ»

































A genoux aussi longtemps qu'il faudra
L’éditeur propulseur de littĂ©rature courte !




Nouvelles




BD courtes




PoĂšmes




Classique




Jeunesse








Le long du muret, Cyril arrĂȘte son vĂ©lo, un rockrider bien usĂ© qu’il traine depuis ses dix sept ans, et en descend dans le mouvement, empressĂ© par l’envie d’uriner qui le dĂ©mange kilomĂštre aprĂšs kilomĂštre. Sans mĂȘme prĂȘter attention au flot de circulation, il tourne sur sa gauche et pousse le portail rongĂ© par la rouille. Les gonds incertains menacent de lĂącher tĂŽt ou tard, il en est sĂ»r, mais il pĂ©nĂštre sur le terrain infranchissable, parsemĂ© de ronces ou d’aubĂ©pines sauvages, livrĂ©es aux hĂ©rissons et aux campagnols. D’anciens pommiers couverts de lichens bleus ombragent les herbes hautes suintantes, et Cyril heurte souvent une pomme pourrie, dissimulĂ©e sous le tapis vĂ©gĂ©tal dense, que son pied ou la roue de son vĂ©lo broie avec indiffĂ©rence. Il fait quelques mĂštres puis stoppe sous les branches du chĂȘne. D’un geste coutumier, il appuie sa bĂ©cane sur le tronc endurci, enlĂšve ses vĂȘtements d’une main tout en descendant sa braguette de l’autre, puis sort son appareil et attend que le jet chaud s’expulse, comblĂ© de dĂ©livrance. Comme Ă  chaque fois, il a un blocage qui dure plus ou moins longtemps, et des milliards de fourmis voraces lui dĂ©vorent le bas-ventre. Pourtant, il a l’habitude de venir ici presque trois fois par semaine. Tellement l’habitude que l’herbe en est brune et ne repousse plus Ă  cette place. L’endroit est sur la route de son travail, un peu isolĂ© de la ville. Presque un ilot de retraite, loin de la civilisation pourtant Ă  quelques mĂštres, de l’autre cĂŽtĂ© du muret qui enceint la petite propriĂ©tĂ©. Cyril tourne la tĂȘte et sent dans son geste un air de dĂ©jĂ -vu, mais ses yeux tombent inĂ©vitablement sur la construction rabougrie dont le toit s’affaisse. Il finira par s’écrouler, se dit-il. A son Ă©cole d’apprentissage, il avait appris Ă  concevoir des plans de construction, Ă  les mettre en Ɠuvre, ainsi que les ajustements structurels que cela imposait. Et il lui semble Ă©vident que la maison du PĂšre Quentin n’en a plus pour long Ă  tenir. Cyril sent sa vessie appuyer sur le canal de l’urĂštre et le liquide chaud se met Ă  couler en abondance. Un rĂąle de soulagement intense dĂ©ferle du plus profond de son Ăąme pendant qu’il sifflote Les Walkyries.. Enfin libĂ©rĂ©, pense-t-il. Le PĂšre Quentin avait Ă©tĂ© le curĂ© de la paroisse, du temps oĂč ses offices servaient encore l’église avant sa retraite soudaine. Cyril ricane, car cet enfoirĂ© coulait des jours paisibles au soleil d’Equateur, et laissait entendre, dans sa derniĂšre lettre affichĂ©e par la mairie, qu’il ne comptait pas revenir. Mais il avait toujours une priĂšre pour ses premiers fidĂšles qu’il gardait dans son cƓur bla-bla, et que cette priĂšre leur Ă©tait destinĂ©e bla-bla, Ă  eux, et Ă  tous les repentis du village. Ici, il Ă©tait connu de tout le monde. Les jeunes, les vieux. Il avait vu quatre gĂ©nĂ©rations naitre et s’accomplir en bons chrĂ©tiens aimants. BaptĂȘmes, communions, mariages, enterrements... il avait tout fait. Fortement recommandĂ© par ses parents, comme tant d’autres, Cyril l’avait eu au catĂ©chisme. Au dĂ©but, ça avait Ă©tĂ© grandiose, plein de mystĂšres et de mysticisme, de questions ; rapidement, ça avait perdu de son intĂ©rĂȘt. D’autant qu’au final, ce n’était pas trĂšs marrant d’avoir Dieu pour seule rĂ©ponse. Heureusement, il y avait les copains, et les copines. La belle Julie, Jolly Julie, qu’ils l’appelaient, lui et les autres gars en quĂȘte de sensations. Un mĂštre soixante dix d’élasticitĂ©, et des cheveux longs comme des Ă©toiles filantes. Tous les JĂ©sus du monde ne faisaient pas le poids. Mais Ă  cet Ăąge pubĂšre ingrat, le PĂšre Quentin trouvait la parade juste : « l’Enfer attend les pĂȘcheurs », « Dieu est Amour, cet Amour doit ĂȘtre fondĂ© sur des notions saines, des bases morales, et l’union sacrĂ©e devant Lui », plus d’autres salades, comme des saloperies qui faisaient pourrir l’ñme, le poids du vice sur les Ă©paules, etc, etc... Il les sermonnait d’un index noueux, autoritaire, et ses doigts se repliaient autour de son Ă©paisse chevaliĂšre dorĂ©e, gravĂ©e d’un symbole rouge. Cyril s’applique Ă  ne pas se tĂącher sur les derniĂšres gouttes, toujours improbables, d’autant qu’une brise se lĂšve et vient lui sĂ©cher le gland. Un frisson parcourt son Ă©chine, transperçant jusqu’à son bas-ventre. Rien qu’à la pensĂ©e de cette Ă©poque, ce sont ses tripes qui remuent. La petite troupe prit rapidement l’habitude de se rĂ©unir aprĂšs le catĂ©, oĂč ils rigolaient ensemble en se foutant de la gueule du PĂšre Quentin. Puis ils allaient au PMU boire des biĂšres et retourner le baby-foot. C’était un temps de camaraderie. Les retours sur la route en attroupement de cyclistes. Les ballades dans les champs. Les escapades amoureuses et les amitiĂ©s Ă©ternelles. Le temps oĂč il n’avait pas encore remarquĂ© les sourires de plus en plus effacĂ©s sur les visages de ses camarades, jusqu’à ce que celui de Jolly Julie s’estompe lui aussi. Moins de monde au bar, moins de joueurs pour faire vibrer les manettes. Beaucoup rentraient chez eux, trĂšs vite. Julie n’était plus qu’un mur, et ses jambes avaient disparues sous les vĂȘtements amples qu’elles mettaient dĂ©sormais. Ses cheveux filasses ne voyaient plus de ciseaux, tombaient sur son front et lui mangeaient les joues. Mais mĂȘme si elle pleurait quand ils n’étaient que tous les deux, Cyril s’en fichait Ă©perdument, offrant le rĂ©confort dont elle avait besoin. Pensait-il. Jusqu’à ce qu’il la bouscule maladroitement, un jour oĂč elle portait un haut de jogging gris, et oĂč ses mains par rĂ©flexe s’étaient posĂ©es Ă  hauteur de son nombril, dĂ©voilant ainsi la forme de sa grossesse. Peu de temps aprĂšs, une grosse colĂšre avait Ă©clatĂ© entre ses parents et lui, et il Ă©tait Ă  peu prĂšs sĂ»r que la mĂȘme scĂšne se reproduisait dans tous les foyers que comptait leur petite bande. Car tous frĂ©quentaient Jolly Julie. Le groupe fut totalement dissout lorsqu’elle dĂ©mĂ©nagea dans l’empressement. Les cours de catĂ©chisme furent sucrĂ©s, remplacĂ©s par du tennis. Le PĂšre Quentin put enfin se retirer de ses activitĂ©s ecclĂ©siastiques pour prendre sa retraite. Il quitta alors sa propriĂ©tĂ© sans laisser d’adresse, ni prĂ©venir qui que ce soit. Cyril, par contre, continua de recevoir rĂ©guliĂšrement du courrier de Julie en provenance d’Equateur, oĂč elle y Ă©levait une petite fille, Emma, depuis dĂ©jĂ  cinq ans. Cinq longues annĂ©es... A raison de trois fois par semaine, ça faisait donc sept cent quatre vingt pisses et des poussiĂšres qu’il vidait au pied du chĂȘne. Cyril se secoue la derniĂšre goutte et remonte sa braguette, toujours sifflotant. Le crĂ©puscule drape le ciel, et des filets de lumiĂšre rose inondent la rue, au delĂ  du muret, des pommiers vĂ©reux. Il s’arrĂȘte alors en apercevant un reflet sur le sol et s’agenouille pour l’examiner. C’est presque rien, juste un bout de verre entre les brins d’herbe, que la terre retient de toutes ses forces. Lorsqu’il le remonte devant son nez, il constate que le bout de verre est en fait une chevaliĂšre dorĂ©e, gravĂ©e d’un symbole rouge. Cyril se relĂšve, jette un coup d’Ɠil rapide tout autour, puis glisse la bague dans la poche de son jean, et tapote distraitement la boursouflure nette qu’elle y fait. Il s’époussĂšte les genoux, regarde une derniĂšre fois s’il n’a pas Ă©tĂ© vu, avant de partir sur son rockrider usĂ©. C’est qu’une erreur pouvait vite arriver.



Pour poster des commentaires, connectez-vous

© 2011 Short Édition - tous droits rĂ©servĂ©s
—

Mentions légales

✛ PrĂ©fĂ©rence pour tous les services
En autorisant ces services tiers, vous acceptez le dépÎt et la lecture de cookies et l'utilisation de technologies de suivi nécessaires à leur bon fonctionnement.
Les APIs permettent de charger des scripts : géolocalisation, moteurs de recherche, traductions, ...
Services visant Ă  afficher du contenu web.
Les gestionnaires de commentaires facilitent le dépÎt de vos commentaires et luttent contre le spam.
Les services de mesure d'audience permettent de générer des statistiques de fréquentation utiles à l'amélioration du site.
Les régies publicitaires permettent de générer des revenus en commercialisant les espaces publicitaires du site.
Les réseaux sociaux permettent d'améliorer la convivialité du site et aident à sa promotion via les partages.
Facebook Ce service ne dépose aucun cookie. En savoir plus - Voir le site officiel
Twitter Ce service ne dépose aucun cookie. En savoir plus - Voir le site officiel
Les services de support vous permettent d'entrer en contact avec l'équipe du site et d'aider à son amélioration.
Les services de partage de vidéo permettent d'enrichir le site de contenu multimédia et augmentent sa visibilité.
YouTube Ce service peut déposer 4 cookies. En savoir plus - Voir le site officiel
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de services tiers pouvant installer des cookies ✓ OK, tout accepter Personnaliser
Merci de sélectionner du texte à l'aide de la souris afin de pouvoir utiliser la transcription audio.
Oups, le texte sélectionné contient caractÚres, c'est trop long ! Veuillez sélectionner moins de 500 caractÚres pour pouvoir l'écouter.
Merci de sélectionner du texte à l'aide de la souris afin de pouvoir utiliser la transcription audio.
Oups, le texte sélectionné contient caractÚres, c'est trop long ! Veuillez sélectionner moins de 500 caractÚres pour pouvoir l'écouter.


En quĂȘte de frisson? Bienvenu!
Ludo Laplume est un Ă©crivain de fantastique/horreur, auteur de nombreuses nouvelles, et d'un roman, La Descente.
La terreur a désormais une adresse...
Facebook
... [+]





Gouvernance



Équipe







Les actualités du Crif



Dossiers




Études du CRIF




Lu dans la presse



Newsletters








Prises de parole



Communiqués de presse



Galerie medias







Le blog du CRIF



Le blog du président



Accueil / Editorial du prĂ©sident / « Aussi longtemps qu’il faudra »
Crif - Francis Kalifat nommé "Chairman of the Council" du Conseil du CongrÚs Juif européen
CommuniquĂ© du Crif - L'extrĂȘme-gauche tente de dĂ©lĂ©gitimer l'Etat d'IsraĂ«l Ă  l'AssemblĂ©e nationale
Crif - Francis Kalifat nommé "Chairman of the Council" du Conseil du CongrÚs Juif européen
CommuniquĂ© du Crif - L'extrĂȘme-gauche tente de dĂ©lĂ©gitimer l'Etat d'IsraĂ«l Ă  l'AssemblĂ©e nationale
Articles les plus lus cette semaine

Restez informés, abonnez-vous à la newsletter du CRIF
Restez informés, abonnez-vous à la newsletter du CRIF

Nous diffusons des cookies afin d'analyser le trafic sur ce site. Les informations concernant l'utilisation que vous faites de notre site nous sont transmises dans cette optique. En savoir plus OK
Ceux qui Ă©taient prĂ©sents hier Ă  Toulouse Ă  la cĂ©rĂ©monie d’hommage de l’école Or Hathora (c’est ainsi que s’appelle aujourd’hui l’école Ozar Hathora) ont immensĂ©ment ressenti la signification symbolique de cet Ă©vĂ©nement. Les discours de Yakov MonsonĂ©go, de Sammy et de Ewa Sandler n’ont pas seulement fait couler nos larmes, ils nous ont aussi tous remplis de fiertĂ© ; car ils exprimaient d’une façon bouleversante une force peu commune de vivre et de transmettre, dans une douleur sans recours, mais dans la volontĂ© de s’amĂ©liorer et d’amĂ©liorer les autres, sans laisser place Ă  la haine ou Ă  la vengeance. 

Ce fut une magnifique cĂ©rĂ©monie, qui confirme l’engagement fort « aussi longtemps qu’il faudra » du PrĂ©sident de la RĂ©publique dans le combat contre l’antisĂ©mitisme, le racisme et le terrorisme, ce terrorisme qui n’a pas tuĂ© que des Juifs
C’est une leçon extraordinaire que nous ont donnĂ©e ce directeur d’école, cette Ă©pouse et mĂšre, ce pĂšre et grand pĂšre marquĂ©s Ă  jamais. Ayant passĂ© une partie de mon voyage avec lui, j’y adjoindrai le pĂšre de Ewa Sandler, l’autre grand-pĂšre, M.Victor Alloul, disciple de Gershon Leibman, ce Rabbin lituanien qui ayant survĂ©cu au ghetto de Wilna et au camp de Bergen Belsen s’est attachĂ© Ă  faire revivre en France la yeshiva de Nowardok qui continuait l’enseignement du Musar du rabbin IsraĂ«l Salanter, oĂč l’éthique individuelle avait une place centrale.
Mais cet hommage aux victimes, organisĂ© dans la dignitĂ© et l’émotion, fut aussi un moment d’émotion politique comme il y en a peu et restera comme un temps fort de l’histoire des relations entre la France et IsraĂ«l. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique, dans un magnifique discours, a donnĂ© le sens de sa propre prĂ©sence, mais aussi de la prĂ©sence du Premier Ministre israĂ©lien Ă  cette manifestation organisĂ©e par la communautĂ© juive de Toulouse. Je le cite : « Monsieur le Premier Ministre, vous reprĂ©sentez un pays crĂ©Ă©, au lendemain de la Shoah, pour servir de refuge aux Juifs. C’est pourquoi chaque fois qu’un Juif est pris pour cible parce que juif, IsraĂ«l est concernĂ©. C’est le sens de votre prĂ©sence. Je la comprends, je la salue, je vous accueille.”
Avec ces quelques mots, François Hollande lĂ©gitimait la force de l’attachement des français juifs envers IsraĂ«l, et expliquait l’implication normale d’IsraĂ«l, en tant que foyer et centre du peuple juif, dans les menaces contre les Juifs partout dans le monde.
Benjamin Netanyahou a rĂ©pondu au PrĂ©sident de la RĂ©publique en rappelant qu’il y avait deux diffĂ©rences essentielles la situation d’avant guerre et la situation d’aujourd’hui: d’abord, l’antisĂ©mitisme gouvernemental courant de l’époque ne s’exprime plus. Ensuite l’Etat d’IsraĂ«l n’existait pas alors; il existe aujourd’hui et “il vivra”: “Am Israel Hai” fut la derniĂšre phrase, rĂ©pĂ©tĂ©e et reprise par le public du discours du Premier Ministre israĂ©lien.
Ce fut une magnifique cĂ©rĂ©monie, qui confirme l’engagement fort « aussi longtemps qu’il faudra » du PrĂ©sident de la RĂ©publique dans le combat contre l’antisĂ©mitisme, le racisme et le terrorisme, ce terrorisme qui n’a pas tuĂ© que des Juifs, comme l’a dit François Hollande, en citant des noms qui ne doivent pas non plus quitter notre mĂ©moire, ceux de Imad ibn Zlaten, Abel Chenouf et Mohamed Legouad.


Ű§Ù„ŰčŰ±ŰšÙŠŰ©
Deutsch
English
Español
Français
ŚąŚ‘ŚšŚ™ŚȘ
Italiano
æ—„æœŹèȘž
Nederlands
Polski
PortuguĂȘs
Romùnă
РуссĐșĐžĐč
Svenska
TĂŒrkçe
äž­æ–‡




Ű§Ù„ŰčŰ±ŰšÙŠŰ©
Deutsch
English
Español
Français
ŚąŚ‘ŚšŚ™ŚȘ
Italiano
æ—„æœŹèȘž
Nederlands
Polski
PortuguĂȘs
Romùnă
РуссĐșĐžĐč
Svenska
TĂŒrkçe
äž­æ–‡


ÂĄEl idioma ucraniano estĂĄ disponible en Reverso!

Únase a Reverso, es ¡ gratis y muy fácil !



ĂĄrabe
alemĂĄn
inglés
español
francés
hebreo
italiano
japonés
neerlandés
polaco
portugués
rumano
ruso
sueco BETA
turco
ucraniano BETA
chino


SinĂłnimos
ĂĄrabe
alemĂĄn
inglés
español
francés
hebreo
italiano
japonés
neerlandés
polaco
portugués
rumano
ruso
sueco BETA
turco
ucraniano BETA
chino
ucraniano



Su bĂșsqueda puede llevar a ejemplos con expresiones vulgares.



Su bĂșsqueda puede llevar a ejemplos con expresiones coloquiales.


Traducción de "aussi longtemps qu'il le faudra" en español



Nous croyons que nous devons tous restés déterminés à réaliser cet objectif aussi longtemps qu'il le faudra .




Consideramos que todos debemos permanecer comprometidos el tiempo que sea necesario para alcanzar ese objetivo.



Il se poursuivra aussi longtemps qu'il le faudra .




ContinuarĂĄ todo el tiempo que sea necesario .



Nous continuerons de
Asiatique mince mouille
Baise sur le bar
Une baise faite maison - le cul en l'air

Report Page