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Chapitre 2 : Famille


Ça me faisait toujours ça, au retour d’une course. C’était mieux de l’appeler ainsi, c’était moins pesant. C’était un peu comme si mon âme avait été un peu plus salit, et ma personne un peu plus perdue, à tout jamais. 


Je me retrouvais alors, à rouler pendant des heures, pour finir par ne rentrer qu’au petit matin. Trop épuisée et vidée pour réfléchir, encore. Il me suffisait de m’écrouler sur mon lit, ou dans le canapé, au salon, et plus rien n’existait. Le cauchemar prenait fin, enfin, pour quelques heures…



- < Tata ! Tata ! Tata ! >


Uhummhummm  (moi remuant dans le canapé)


- < Tata ! Tata ! tataaaaaaaaaaaa !!!! >


- « Nadjel ! Arrête de crier, il est encore tôt et tata doit être encore en train de dormir ! »


- < Mais maman !!! Je veuxxxxxx !!!!!! aiuhhmmm >


- « Ta petite mine boudeuse ne changera rien à la chose, alors arrête tes caprices et vient te préparer ! Ton père passe dans une heure te récupérer ! »


- « C’est quoi tout ce remue-ménage ?!? Non mais vous avez vu l’heure ?!? »


- < Mais Mani, je veux !!!! >


- « Et tu veux quoi au juste ?!? » lui répondit-elle en haussant les sourcils...


- < Mon chocolat chauddddddddddddd !!!! >


- « C’est quoi encore ce truc ? »


- < C’est du chocolat, mais chaud Mami…. Hihihi ! >


- « Ce n’est pas la peine de lui jeter ton regard noir maman, il est te taquine juste… »


- « Et toi bien-sûr, avec ton sourire moqueur tu ne fais que m’expliquer ce que ton fils a voulu faire par sa réponse bête, n’est-ce pas ? »


- « Bien évidemment très chère mère ! hihihi ! »


Et si vous alliez faire tout ce bruit ailleurs ? Il est à peine 6 h du matin hein …?


- < Tataaaaaa !!!! Enfin, tu es réveillée ! Je veux chocolat chaudddddd !!! >


Hahaha ! Cesse de sautiller comme ça sur le canapé petit chenapan, sinon tu vas le casser et on tombera tous les deux !


- <Enfin, tu te réveilles ! Si tu ne le gâtais pas autant avec ces choses de blanc, on n’en serait pas là ! »


Me redressant pour m’assoir dans le canapé, je lui fis ma réponse.

Maman, c’est de son âge, et c’est tout à fait normal que je prenne soin de mon petit garnement de neveu non ? 


- « Vu que la coupable est enfin debout, je retourne dormir moi, trop fatiguée ! »


Mais Naïssa, tu pourrais au moins le débarbouiller avant de disparaître non ? Oh !


- « Et voilà une autre ! Madame la Paresseuse qui s’en va rejoindre son poste ! tchip ! » renchérit maman.


Elle n’avait pas encore fini sa phrase que Naïssa l’avait dépassée, et atteint la porte de notre chambre.


« Honte à toi ! » Lançait encore maman dans sa direction, au moment même où celle-ci claquait violemment la porte de l’intérieur.


Poussant un soupir je finis par reporter mon attention sur maman, qui se tenait toujours au début du couloir menant à notre chambre à moi et à Naïssa, et à la sienne.


 Calme-toi maman, ce n’est pas bien grave. Et puis je suis réveillée maintenant, moi et ce petit bonhomme, on va se faire pleins de bonnes choses pour le petit-déjeuner !


Je pris alors Nadjel qui avait finalement cessé de faire des bonds dans le canapé, et le tira par les pieds pour le réceptionner dans mes bras juste avant qu’il ne heurte le bois du meuble. S’en suivie pleins de papouilles, avec des rires d’enfant qui emplissait le petit deux chambres salon que l’on louait, moi, ma mère, Naïssa ma sœur, et enfin Nadjel son fils.


Ce fut le ton acerbe de maman, qui brisa ce moment d’insouciance ;


- « Avec quel argent ? Celui que tu gagnes toutes les nuits en faisant, je ne sais quoi ?!? hein ? »


Maman, arrête s’il te plaît…


- « Arrêter quoi ? De dire la vérité ? Que tu fais des choses indignes et dégradantes pour une femme ? »


Maman, pour la énième fois, je ne me prostitue pas si c’est ce que tu penses ! hummm.


- « Et tu fais quoi alors ? Tu restes à la maison toutes les journées à dormir, tu ne sors que les soirs et tu reviens au petit matin comme une voleuse, pour après sortir de l’argent de je ne sais où ? Si ce n’est pas pute tu fais, c’est quoi alors ? Vente d’huile rouge nocturne ? heuin ? mstrummmmm. »


Uhuummmmmm...


Je sentis le petit corps que je tenais entre mes bras gesticuler à nouveau.


- < Tata Orins, on va faire mon chocolat chaud n’est-ce pas ? Dis ! >


Oui mon cœur, juste le temps que Mémé se calme et qu’ont se débarbouille, d’accord ?


- < D’accord !!!>


Son sourire innocent me fit presque oublier la présence véhémente de sa grand-mère.


« C’est ça, que je me calme ! Tout le monde parle de toi dans le quartier et c’est toi qui veux jouer la grande dame, trsum. »


Maman, retourne te coucher, ça te fera du bien. Viens Nadjel, on va se rincer le visage et on ira faire du bon chocolat chaud !


- < Youpiiiiiiii !>


Aller dans mes bras !!! Tu sais que je t’aime toi ?!?


- < Ouiiiii Tatie !!! Je t’aime aussi ma tatie chérie ! Muaaahhh >


Son baiser était baveux, mais valait bien plus que tous les trésors du monde pour moi !

C’est qui le neveu à sa Tata Orins ????


- <Moiiiiiiii !!!!>


Je plantai ma mère-là, lasse de ses attaques, emportant le petit dans mes bras, loin de cette grand-mère bornée, et de cette mère trop ailleurs. 

C’était toujours plus simple quand Nadjel était dans les parages. La vie paraissait moins déchirante. Et les raisons de tout ceci, de la vie étrange que je menais, devenaient moins lourdes à porter.


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