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Chapitre 1


À quel instant précis ai-je compris que je la voulais, elle ? Et pour toujours ? Était-ce quand elle me fit son sourire mi-ange mi-démon avec ses yeux d’enfant, ou plutôt, quand elle se dévoila à moi, dans tout ce qui faisait d’elle une Femme, ou quand, tout simplement elle se laissa enfin porter, pour finir par échouer fragile dans mes bras ? 

Je crois que jamais, je n’aurais la réponse à cette question. Je sais tout simplement, que je la voulais hier, que je la veux aujourd’hui, que je la voudrais demain et pour toute la vie. Je sais que pour elle, je ne pourrais formuler qu’un seul et unique vœu, à la vie.

Du bout des lèvres, alors même que la pénombre la recouvrait, que des motifs étranges, projetés par une faible lueur, venue d’ailleurs, au travers des fenêtres vitrées, dansaient sur sa peau nue, et que pour quelques minutes encore, j’avais le droit d’être à la fois maître et admirateur de son corps doux, je le lui susurrai, ce vœu… 

Elle me sourit en retour. Un sourire innocent, démontrant toute la tendresse de sa nature de femme, et qui ne traduisait pourtant que trop bien, son tempérament de feu. 


- « Il faut que j’y aille. Il se fait tard. » 

 

Cela faisait un moment que j’y avais droit, à cette phrase, et pourtant, je la redoutais toujours autant. Je me perdais des fois, souvent, à espérer ne pas l’entendre. Mais Orins finissait toujours par la dire. 

Et comme toutes les autres fois, je lui faisais mes plus beaux yeux, mes plus doux baisers, mes plus belles caresses en réponses. Dans le vain espoir de la voir rester. Mais elle trouvait toujours le moyen de filer, de me filer entre les doigts, plus précisément.

Me laissant vide et amer, avec le goût de ses lèvres et la chaleur de son corps gravés dans ma chair. 

C’était perpétuellement le même rituel. À l’approche des douze coups de minuit, elle se glissait hors du lit, enfilait son jean et son haut, et sortait à pas étouffés de l’appart. Et moi, j’attendais toujours de l’entendre ouvrir la porte du garage avant de sortir à mon tour des draps. 

Je me mettais alors devant la baie vitrée du loft, oubliant la splendide vue qu’elle m’offrait sur la ville, pour ne la voir qu’Elle...

Elle sortait toujours en trombe du garage, sa Kawasaki noire grodante sous elle, tel un fauve, pour ensuite filer à toutes allures sous les lumières jaunâtres des lampadaires du boulevard. 

À chacun de ses adieux, cette vision d’elle s’en allant, me laissait songeur. Elle me faisait penser au vent, libre et taquin quand il se voulait clément, et impitoyable quand il déchaînait sa colère. 

C’est ce qu’était Orins SIHA, une force de la nature…


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