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A défaut de voir le Mondial, ils en humeront l’odeur. Bastien, huit ans, a quitté Oloron-Sainte-Marie, au cœur des Pyrénées-Atlantiques, avec ses parents et sa grand-mère pour se rendre en train à Paris. Faute d’être parvenus à décrocher un sésame pour l’un des matchs des Bleus à la Coupe du monde 2023 de rugby, la petite tribu béarnaise s’est rabattue sur l’ultime rencontre précédant la compétition organisée dans l’Hexagone (8 septembre au 28 octobre). Dimanche 27 août, ils feront partie des 80 000 supporteurs qui encourageront le XV de France face à l’Australie, au Stade de France (17 h 45). Une rencontre qui aura la couleur et le goût du Mondial, mais qui précédera son coup d’envoi de deux semaines.

Si officiellement, World Rugby – la Fédération internationale – ne prendra possession des lieux qu’au surlendemain de la rencontre, et que kakémonos et affichages dans l’enceinte dyonisienne demeurent frappés du coq rouge de la Fédération française de rugby (FFR), nul ne s’y trompe : ce dimanche, c’est à une « générale » qu’il faut s’attendre. Point la bagarre pouvant amasser les joueurs, mais bien l’ultime répétition précédant la grande première.

« On peut dire ça, a validé le capitaine français, Antoine Dupont, samedi en conférence de presse. C’est la dernière fois que l’on peut faire des erreurs avant le début de la compétition. » Une fois l’écueil australien passé – ils l’espèrent avec la manière –, les Bleus retrouveront le Stade de France vendredi 8 septembre (21 heures), pour le match d’ouverture de « leur » Mondial face aux Néo-zélandais.

« Le match de dimanche, c’est du jamais vu, c’est une première car le stade sera plein on s’attend à une assistance remarquable, ce qui donne une certaine idée de l’engouement autour de notre équipe et un avant-goût de ce qui va se passer le 8 septembre », a savouré le manager général des Bleus, Raphaël Ibanez. Samedi, l’ancien talonneur landais a d’ailleurs fixé la marche à suivre pour le public : « se chauffer la voix » contre l’Australie, avant de « rentrer dans le vif du sujet » face aux All Blacks.

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« Une équipe a besoin de jouer »

Le mécano de cette « générale », Fabien Galthié, n’a pas souhaité laisser ses machines au garage, et choisi de miser sur son groupe type, après trois rencontres test d’un XV de France panaché. Du demi de mêlée Antoine Dupont au talonneur Julien Marchand, en passant par le troisième ligne Charles Ollivon, le centre Gaël Fickou ou l’arrière Thomas Ramos, tous les cadres sont de retour. L’équipe alignée d’emblée dimanche ressemblera fortement à celle qui devrait commencer le Mondial.

Le sélectionneur tricolore aurait pu faire siens les mots de son homologue néo-zélandais et futur adversaire. « Je ne vais protéger ­personne. On ne gagne pas une Coupe du monde en mettant les joueurs dans le coton », avait insisté Ian Foster, à la veille de la déroute de ses troupes face aux champions du monde sud-africains (35-7) à Twickenham (Royaume-Uni). Comme lui, Fabien Galthié a choisi de disposer de l’essentiel de ses forces vives pour boucler deux mois d’intense préparation. Et de faire fi du risque de blessures, malgré la perte des « tauliers » Romain Ntamack (forfait) et Cyril Baille (absent lors des premières semaines), touchés lors de la deuxième rencontre face à l’Ecosse. « Une équipe a besoin de jouer, car un entraînement ne remplace pas un match », s’est justifié le technicien lotois.

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Si depuis quatre ans qu’il a pris en main la destinée du XV de France, son équipe s’est forgé des certitudes – remplissant les objectifs de « regagner, vite, des matchs et des titres, et entrer à nouveau dans le top 3 mondial » –, elle entend poursuivre sa montée en puissance. « C’est la dernière cartouche avant le début de la compétition, a rappelé dans la semaine le troisième ligne François Cros. Donc ce serait bien pour la confiance d’avoir une belle prestation collective. »

La plupart des places au sein du groupe des 33 joueurs (sur les 42 initiaux) retenus pour disputer la Coupe du monde sont attribuées, Fabien Galthié ayant insisté que « chaque joueur connaît à peu près sa position » et qu’il n’imaginait pas une improvisation de dernière minute. Mais tous les joueurs auront à cœur de monter en puissance avant le rendez-vous de l’automne. « La préparation, c’est bien mais c’est quand même plus sympa la compétition », a conclu Antoine Dupont. Avant de cligner des yeux dans l’auditorium du Stade de France : « Les projecteurs sont beaucoup trop forts, on n’y voit rien depuis le début. » Sur certains points, il reste encore des réglages avant le Mondial.

Clément Martel

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