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Nous avons testé Telegraph, la nouvelle plate-forme d’expression en ligne de Telegram

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Nous avons testé Telegraph, la nouvelle plate-forme d’expression en ligne de Telegram

A la manière de Medium, ce service permet de rédiger et de publier rapidement des tribunes, sans même avoir à s’identifier.

LE MONDE | 25.11.2016 à 14h38 • Mis à jour le 26.11.2016 à 14h26 | Par William Audureau

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Telegram prend le contre-pied de Facebook et de Twitter. A l’heure où les deux réseaux sociaux les plus médiatiques se sont lancés dans une chasse aux fausses informations et aux contenus haineux, la plate-forme de messagerie créée par les frères Nikolai et Pavel Durov propose un nouveau service entièrement anonyme et non modéré, Telegraph.

Il suffit de se rendre à l’adresse du service, telegra.ph, pour immédiatement commencer une publication, à la manière de la plate-forme similaire Medium, mais sans inscription ni identification. Face à vous, sans préliminaire, une simple page presque totalement vide, invitation à se plonger dans des abîmes de sidération face au retour de l’angoisse de la page blanche, ou à hurler à la face du monde ses colères sourdes et secrètes. Ici, l’expression est absolument libre et, surtout, anonyme.

Jusqu’à présent, Telegram était surtout connu pour son système de conversations semi-protégées très prisé de djihadistes, et ce nouveau service en conserve certains aspects, comme la protection de la vie privée. Celle-ci passe par l’anonymat en apparence complet de l’utilisateur, qui n’a ni à s’enregistrer ni à s’identifier. Un bon point pour ceux qui ne souhaitent pas voir leurs données d’utilisation personnelles monétisées, exploitées ou surveillées. Loin des usines à partage que sont devenus Facebook, Twitter et dans une moindre mesure Whatsapp, Snapchat et Medium, Telegraph fait même dans l’épure.

La plate-forme d’expression la plus simple

Sur la page vierge, désert blanc et géant, qui s’étend sur votre écran d’ordinateur, aucune fonctionnalité ne clignote. Tout juste un petit bouton « Publish », qui met discrètement la pression, et de légères suggestions à l’emplacement d’un titre, d’un texte, éventuellement d’un nom d’auteur. Il vous sera également possible d’ajouter photos, tweets et vidéos, mais guère plus. Le cœur du service est donc minimaliste : s’exprimer, que vous ayez quelque chose à dire – ou pas.

Le principal avantage de Telegraph, c’est sa disponibilité. La plate-forme est ultralégère, se charge en quelques millisecondes et est disponible immédiatement. Un atout précieux pour qui veut écrire vite, de n’importe où, sans perdre de temps à s’identifier. Ici, juste une page à noircir, un bouton pour partager, et vous voilà en possession d’un tract, d’un poème, d’un roman, d’un coup de gueule, ou juste d’une page blanche. L’anonymat n’est par ailleurs pas obligatoire : vous pouvez signer votre page, ou tout simplement l’assumer en votre nom en partageant le lien sur un autre réseau plus identifiant.

Libertaire et sans concession

Certains s’inquiètent malgré tout déjà d’éventuelles dérives d’un service où, par définition, ni modération ni identification n’ont cours. Il s’agit à l’évidence d’un outil démoniaquement puissant pour tous les shitposters du monde, des internautes à l’humour décalé et au discours volontiers corrosif, voire agressif et insultant. De même, en plein débat sur la prolifération de fausses informations et leur influence sur les internautes, Telegraph se pose d’ores et déjà comme une plate-forme de choix pour qui veut désinformer.

Le service de Telegram offre d’ailleurs un terrain de jeu idéal pour l’usurpation d’identité, comme le relève avec à-propos le site Numerama, Telegraph permettant, de manière relativement absurde, de signer ses posts, sans contrôle ni vérification. Bref, le nouveau service de Telegram est comme une lettre vierge : un moyen élégant et rapide de déverser ce qui vous passe par l’esprit – le plus intelligent, comme le plus sordide –, de le partager en un clin d’œil avec qui vous l’entendez, sans que personne soit tenu d’y croire.

Plus prosaïquement, en dépit de l’interface minimaliste, le service des frères Durov n’est pas toujours un modèle d’ergonomie. Les raccourcis clavier habituellement pensés pour le traitement de texte ne fonctionnent pas et, plus gênant encore, glisser une image directement dans le corps du message n’est pas possible, mais renvoie vers l’URL de l’image elle-même. Une excellente manière de perdre sa progression avant d’avoir publié son texte ou ses modifications. Du reste, une fois le texte publié et ses cookies supprimés – des petits bouts de code qui garde des traces de son passage sur Internet –, il ne sera plus jamais possible de revenir en arrière.

Qu’importe, c’est aussi le jeu d’une messagerie légère et sans filet de sécurité : envoyer un message au monde en donnant plus d’importance au message qu’à l’auteur. Libertaire et sans concession, Telegraph est une ode à la bonne foi, à la liberté de dire et d’écrire, mais aussi au droit de se cacher, de tromper, de mentir sans se dévêtir. Bref, une plate-forme d’expression, à l’état pur.

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AAA 26/11/2016 - 14h49

Ce n'est pas parce que aucune authentification n'est requise que c'est anonyme. L'adresse IP de l'utilisateur est toujours disponible. "Vendre" ce service en temps que plateforme anonyme est au mieux inconscient au pire criminel: Allez dire à des chinois qu'ils peuvent s'exprimer sans problème sur cette plateforme...

 


Dazibao Hier

Si je comprends bien, il s'agit d'un outil pour confectionner des samidzats électroniques, comme diraient les parents ou les grands-parents de ces jeunes informaticiens russes. Ou des e-dazibaos diraient les chinois.

 

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Telegram prend le contre-pied de Facebook et de Twitter. A l’heure où les deux réseaux sociaux les plus médiatiques se sont lancés dans une chasse aux fausses informations et aux contenus haineux, la plate-forme de messagerie créée par les frères Nikolai et Pavel Durov propose un nouveau service entièrement anonyme et non modéré, Telegraph.

Il suffit de se rendre à l’adresse du service, telegra.ph, pour immédiatement commencer une publication, à la manière de la plate-forme similaire Medium, mais sans inscription ni identification. Face à vous, sans préliminaire, une simple page presque totalement vide, invitation à se plonger dans des abîmes de sidération face au retour de l’angoisse de la page blanche, ou à hurler à la face du monde ses colères sourdes et secrètes. Ici, l’expression est absolument libre et, surtout, anonyme.

Jusqu’à présent, Telegram était surtout connu pour son système de conversations semi-protégées très prisé de djihadistes, et ce nouveau service en conserve certains aspects, comme la protection de la vie privée. Celle-ci passe par l’anonymat en apparence complet de l’utilisateur, qui n’a ni à s’enregistrer ni à s’identifier. Un bon point pour ceux qui ne souhaitent pas voir leurs données d’utilisation personnelles monétisées, exploitées ou surveillées. Loin des usines à partage que sont devenus Facebook, Twitter et dans une moindre mesure Whatsapp, Snapchat et Medium, Telegraph fait même dans l’épure.

La plate-forme d’expression la plus simple

Sur la page vierge, désert blanc et géant, qui s’étend sur votre écran d’ordinateur, aucune fonctionnalité ne clignote. Tout juste un petit bouton « Publish », qui met discrètement la pression, et de légères suggestions à l’emplacement d’un titre, d’un texte, éventuellement d’un nom d’auteur. Il vous sera également possible d’ajouter photos, tweets et vidéos, mais guère plus. Le cœur du service est donc minimaliste : s’exprimer, que vous ayez quelque chose à dire – ou pas.

Le principal avantage de Telegraph, c’est sa disponibilité. La plate-forme est ultralégère, se charge en quelques millisecondes et est disponible immédiatement. Un atout précieux pour qui veut écrire vite, de n’importe où, sans perdre de temps à s’identifier. Ici, juste une page à noircir, un bouton pour partager, et vous voilà en possession d’un tract, d’un poème, d’un roman, d’un coup de gueule, ou juste d’une page blanche. L’anonymat n’est par ailleurs pas obligatoire : vous pouvez signer votre page, ou tout simplement l’assumer en votre nom en partageant le lien sur un autre réseau plus identifiant.

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Certains s’inquiètent malgré tout déjà d’éventuelles dérives d’un service où, par définition, ni modération ni identification n’ont cours. Il s’agit à l’évidence d’un outil démoniaquement puissant pour tous les shitposters du monde, des internautes à l’humour décalé et au discours volontiers corrosif, voire agressif et insultant. De même, en plein débat sur la prolifération de fausses informations et leur influence sur les internautes, Telegraph se pose d’ores et déjà comme une plate-forme de choix pour qui veut désinformer.

Le service de Telegram offre d’ailleurs un terrain de jeu idéal pour l’usurpation d’identité, comme le relève avec à-propos le site Numerama, Telegraph permettant, de manière relativement absurde, de signer ses posts, sans contrôle ni vérification. Bref, le nouveau service de Telegram est comme une lettre vierge : un moyen élégant et rapide de déverser ce qui vous passe par l’esprit – le plus intelligent, comme le plus sordide –, de le partager en un clin d’œil avec qui vous l’entendez, sans que personne soit tenu d’y croire.

Plus prosaïquement, en dépit de l’interface minimaliste, le service des frères Durov n’est pas toujours un modèle d’ergonomie. Les raccourcis clavier habituellement pensés pour le traitement de texte ne fonctionnent pas et, plus gênant encore, glisser une image directement dans le corps du message n’est pas possible, mais renvoie vers l’URL de l’image elle-même. Une excellente manière de perdre sa progression avant d’avoir publié son texte ou ses modifications. Du reste, une fois le texte publié et ses cookies supprimés – des petits bouts de code qui garde des traces de son passage sur Internet –, il ne sera plus jamais possible de revenir en arrière.

Qu’importe, c’est aussi le jeu d’une messagerie légère et sans filet de sécurité : envoyer un message au monde en donnant plus d’importance au message qu’à l’auteur. Libertaire et sans concession, Telegraph est une ode à la bonne foi, à la liberté de dire et d’écrire, mais aussi au droit de se cacher, de tromper, de mentir sans se dévêtir. Bref, une plate-forme d’expression, à l’état pur.

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