Coronavirus!

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Qu'est-ce qu'un coronavirus ?

Les coronavirus, qui doivent leur nom à la forme de couronne qu’ont les protéines qui les enrobent, font partie d’une vaste famille de virus dont certains infectent différents animaux, d'autres l'homme. Ils sont susceptibles d’être à l’origine d’un large éventail de maladies. Chez l’homme, ces maladies vont du rhume banal à une infection pulmonaire sévère, responsable d’une détresse respiratoire aiguë.

Les coronavirus à l’origine d’épidémies mortelles

Sur le sujet, l'Inserm rappelle que deux épidémies mortelles sont déjà survenues au 21e siècle, impliquant des coronavirus émergents, hébergés par des animaux et soudain transmis à l’homme :

  • le SRAS-CoV (2002-2003), ou coronavirus à l’origine d’un syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), apparu en Chine : plus de 8 000 cas ont été recensés dans 30 pays et 774 personnes sont décédées (soit près de 10% de mortalité).
  • le MERS-CoV (2012-2013), ou coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient, ainsi appelé car il a été détecté pour la première fois en Arabie saoudite. 1 589 cas et 567 décès dans 26 pays ont été enregistrées (soit un taux de mortalité d’environ 30%).

La troisième épidémie mortelle est celle liée au SARS-CoV-2, apparu en Chine en décembre 2019. Les premiers cas recensés sont des personnes s’étant rendues sur un marché local, à Wuhan, dans le province de Hubei.

Comment se transmettent les coronavirus émergents ?

Les coronavirus sont d’origine animale : une espèce ("réservoir") héberge un virus sans être malade et le transmet à une autre espèce, qui le transmet ensuite à l'homme. Dans les cas du SRAS-CoV et du MERS-CoV, l'animal réservoir était la chauve-souris. Comme l’explique l’Inserm, « le virus est asymptomatique chez cet animal. Un hôte intermédiaire est donc nécessaire à la transmission de ces virus à l’homme : la civette palmiste masquée pour le SRAS-CoV, vendue sur les marchés et consommé au sud de la Chine, et le dromadaire pour le MERS-CoV. »

En ce qui concerne le SARS-CoV-2, le réservoir pourrait également être la chauve-souris. Début février, une équipe de chercheurs chinois de l'université d’agriculture du sud de la Chine a estimé que le chaînon manquant pourrait être le pangolin, un petit mammifère à écailles, en voie d'extinction. Mais la prudence est de mise, en attendant une confirmation définitive. Le virus passerait chez l’homme via les sécrétions animales, dans des conditions particulières qui restent à identifier.

Une transmission interhumaine

Les coronavirus SRAS-CoV, SARS-CoV-2, et le MERS-CoV se transmettent non seulement de l’animal à l’homme mais aussi d’homme à homme. En ce qui concerne la maladie Covid-19 (anciennement appelée 2019-nCoV) due au SARS-CoV-2, celle-ci se transmet par les postillons (gouttelettes de salive) projetés en toussant ou en éternuant. Il faut donc des contacts étroits et prolongés pour la transmettre (famille, même chambre d’hôpital ou d’internat) ou avoir eu un contact à moins de 1 mètre du malade, en l’absence de mesures de protection efficaces.


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Une transmission environnementale

Un des facteurs de transmission les plus importants semble être le contact des mains avec des surfaces infectées puis avec la bouche, le nez ou les yeux. En fonction des températures et du taux d'humidité, le virus peut survivre quelques heures, voire quelques jours, sur diverses surfaces si elles ne sont pas désinfectées. Des études sont en cours pour préciser ces données.

C'est pourquoi il est essentiel d'éviter de se toucher les yeux, le nez ou la bouche (qui sont des portes d'entrée possibles du virus dans votre organisme) avec des mains sales. Les mesures dites "barrières" sont donc indispensables pour limiter l'impact du virus : se laver fréquemment les mains avec du savon ou du gel hydroalcoolique, éternuer ou tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, ne pas se serrer la main, ne pas faire la bise pour dire bonjour…


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Quels sont les symptômes du Covid-19 ?

Les symptômes les plus courants du virus sont la fièvre et une toux sèche. Certaines personnes peuvent également souffrir de courbatures, de maux de tête, d’une sensation d'oppression ou d’essoufflement. Ces symptômes évoquent une infection respiratoire aiguë ou des anomalies pulmonaires détectables radiologiquement. Dans les cas plus graves, l'infection peut provoquer "une détresse respiratoire, une insuffisance rénale aiguë, voire une défaillance multiviscérale pouvant entraîner la mort", indique le ministère de la Santé.

Pour rappel : la maladie reste bénigne dans 80 % des cas ; elle est grave dans environ 15% des cas et critique dans 5% des cas. Les chercheurs estiment que le taux global de mortalité du virus est d'environ de 2 à 4%, avec des disparités selon les pays. Soit un taux supérieur à celui du virus de la grippe qui tue une personne sur mille (0,1%). Certains patients présentent également une forme asymptomatique du virus : ils sont porteurs du virus, sans en déclarer les symptômes, mais ils peuvent le transmettre.

Compte tenu du fait que les symptômes du Covid-19 peuvent être confondus avec ceux d'une grippe, le seul moyen de confirmer le diagnostic est d'effectuer un test biologique par prélèvement naso-pharyngé. Le résultat s'obtient généralement en 3 ou 5 heures. Au stade 3 de l'épidémie en France, ce test n'est plus systématique et pourra être disponible en laboratoire de ville (plus seulement en établissement de santé de références). 


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Existe-t-il un vaccin contre le Covid-19 ?

Les vaccins contre la pneumonie , comme le vaccin antipneumococcique et le vaccin contre Haemophilus influenza type B (Hib), ne protègent malheureusement pas contre le coronavirus. Le Covid-19 est tellement nouveau et spécifique qu'il faut élaborer un vaccin qui lui est propre. Des dizaines d'essais cliniques sont actuellement en cours. Selon un chercheur de l'Institut Pasteur sur RTL, des prototypes sont testés sur les souris depuis le 11 mars.

Y a-t-il des personnes à risque de développer une forme plus sévère de la maladie ?

Les informations disponibles suggèrent que le virus peut causer des symptômes similaires à ceux d’une grippe modérée, mais aussi des symptômes plus graves. Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, les personnes présentant des maladies chroniques pré-existantes (hypertension, maladies cardiovasculaires, diabète, maladies hépatiques, maladies respiratoires...) semblent plus susceptibles de développer des formes sévères, de même que les personnes âgées et immunodéprimées.

Les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) seraient particulièrement vulnérables. Une étude parue fin février dans la revue Jama indique également que les hommes pourraient être plus impactés par le virus. Les enfants de moins de quinze ans seraient peu susceptibles de déclencher une forme sévère de coronavirus.


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Comment traiter une infection au nouveau coronavirus ?

Le traitement est dit symptomatique (il vise à soulager les symptômes) : médicaments contre la fièvre (paracétamol)… Dans les formes sévères, les personnes malades peuvent recevoir des antibiotiques lorsqu'une co-infection bactérienne est présente, être mises sous assistance respiratoire…

Les anti-inflammatoires déconseillés

Pour faire baisser la fièvre, le ministère de la Santé déconseille de débuter un traitement à base d'anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) ou d'aspirine : la prise de ce type de médicaments "pourrait être un facteur d'aggravation de l'infection". La prise de paracétamol doit être privilégiée.

Les personnes déjà sous anti-inflammatoires en raison d'une maladie chronique ne doivent pas interrompre leur traitement sans avis médical.

Pour rappel, la prise de paracétamol ne doit pas dépasser 60 mg/kg/jour chez l'enfant, 3 g par jour chez l'adulte. "En cas de surdosage, il peut entraîner des lésions graves du foie irréversibles.

Quatre combinaisons thérapeutiques sont en cours de tests

La recherche pour trouver un traitement efficace s'intéresse aussi bien aux médicaments ayant fait leurs preuves dans le traitement d'autres maladies, notamment virales, qu'au développement d'un médicament antiviral spécifique au Covid-19.

En France, un essai clinique promu par l'Inserm va être mis en place (annonce du 11 mars) pour "évaluer et comparer quatre combinaisons thérapeutiques : le remdesivir, le lopinavir, la combinaison lopinavir et interféron, chacun associé aux traitements non spécifiques et symptomatiques, et enfin les traitements non spécifiques et symptomatiques". Quelque 3 2OO personnes participent à cet essai, dont 800 en France.


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