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Le 20 novembre 2012, on a coulé notre premier café pour le premier client. On se rappelle pas vraiment de qui il s’agissait, on se souvient seulement que le café était raté et qu’on avait oublié de se fournir en petites cuillères à café. Le premier client n'est jamais revenu. L’histoire a commencé comme ça, un café dégueulasse et gratuit, impossible à touiller.

L’histoire s’est poursuivi comme ça, un peu bancale et quotidiennement farfelue.

Et puis 8 ans se sont déjà écoulés dans ce bouge colorié par les fidèles et les volages.

Des dossiers administratifs à faire flamber des barbecues pendant la prochaine décennie, 6 fermetures administratives, je crois qu’on est a deux doigts d’être médaillés par la préfecture de Police, 9 cambriolages par toutes les entrées, même des entrées qui n’existaient pas avant les voleurs, quelques menaces de morts, des copains qui sont partis, d’autres qui ont débarqué, ceux qui sont là depuis toujours et nos gueules ravagés par les lendemains d’soirées. Et des souvenirs, des souvenirs de toutes les couleurs, des souvenirs de tous les instants passés à se taper des barres sur le comptoir collant, des souvenirs de soirées ratées, de soirs de grâce, de concerts mémorables, de joie pure, de folie dure, de coudes serrés, d’apéros infinis, de regards qui donnent des forces, de mains tendus, de coudes levés, de sourire imprimés sur les murs déglingués et dans nos souvenirs de tauliers .

Il manque du monde, des potes, des équipes au complet à ces photos carrés mais ils ne manquent pas à nos souvenirs. Vos gueules à tous ont façonné ce bar miteux mais joyeux, foireux mais solide. Toutes ces bandes de copains qui ont trinqué au « Demain c’est loin », tous ces solitaires qui se sont trouvé des équipes, tous ces vieux qui ont rajeuni, tous ces camarades qui ont trouvé du soutien. On a toujours pas de petites cuillères à café au « Demain c’est loin »mais on a des souvenirs à faire pâlir des gigabit. Alors une pandémie mondiale, ne nous empêchera pas de revenir tirer le portrait de ceux qui manquent à cet album, mais qui manquent surtout à nos soirées loin du comptoir.

Ce soir nous allons trinquer à nos souvenirs, nous allons trinquer au vieux Mich, nous allons trinquer à vos gueules de reflets d’comptoir, nous allons trinquer et toucher du bois pour que les bistrots se rallument et que l’histoire reprenne là ou on l’a laissé.

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